Le rideau est tombé le 31 novembre 2023 à l’hôtel ledger Paza de Bangui sur « la première conférence ministérielle régionale concernant les solutions durables aux déplacements forcés liés à la crise Centrafricaine ». Ladite conférence dont le Président TOUADERA a ouvert les travaux en présence du Président de l’Assemblée Nationale, Simplice Mathieu Sarandji ; le Premier ministre, Chef du gouvernement, Felix Moloua, la clôture a été faite la soirée de la même journée, par le Ministre d’Etat en charge de la Justice, Dr Arnaud DJOUBAYE ABAZENE, ceci, en présence de la Ministre de l’Action Humanitaire, de la Solidarité et de la Réconciliation nationale, Mme Virginie BAÏKOUA, sans oublier la présence des représentants des Etats signataires de la déclaration du Yaoundé et les partenaires à savoir la RD Congo, le Congo, le Cameroun, le Tchad, le Soudan et le Soudan du Sud, sans oublier les représentants de l’UNHCR, la CEEAC, de l’Union européenne, la BAD, la Minusca et l’Union européenne .
Le lancement officiel de cette plateforme dont la République Centrafricaine, en assure la présidence statutaire, consiste à mutualiser les efforts, dans cet habituel élan de solidarité africaine, afin de leur permettre de voir l’avenir avec plus de sérénité et d’espoir.
Pour votre gouverne, de ladite Plateforme est le fruit de la déclaration de Yaoundé tenue en 2022. Elle a pour objectif de trouver de solution aux déplacés qui ont fui leur pays par rapport à la crise centrafricaine. Cette déclaration de Yaoundé un document stratégique qui oriente vers les solutions pérennes, idoines et durables pour de milliers de Centrafricains en déplacement forcé à l’intérieur et à l’extérieur des frontières nationales.
L’engagement de ces Etats à protéger les déplacés Centrafricains, à les assister et à rechercher les solutions durables en leur faveur, restent pour la République Centrafricaine, le témoignage de la légendaire hospitalité africaine ainsi que de la solidarité internationale et de l’expression du partage des charges et des responsabilités tels que recommandés par le Pacte Mondial sur les Réfugiés.
La reconnaissance pour la tenue de ladite rencontre est adressée aux partenaires techniques et financiers, aux pays donateurs, aux institutions internationales, aux Agences du système des Nations-Unies et aux acteurs de développement qui, à travers le déplacement de Bangui pour les travaux de la présente rencontre qui tire à sa fin, démontrent leur détermination à accompagner les Etats signataires de la Déclaration de Yaoundé dans la recherche des solutions pérennes visant à alléger la pression engendrée par la présence des déplacés Centrafricains dans les pays d’asile.
Dans son discours de circonstance à l’occasion de la clôture de cette rencontre, Mme Virginie BAÏKOUA a déclaré que la République Centrafricaine a connu des crises socio-politiques et sécuritaires qui ont forcé des milliers de personnes à se déplacer tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du territoire national. Conscientes de cette situation, selon la Ministre BAÏKOUA, les autorités centrafricaines ont donné comme priorités, de sécuriser le territoire, de renforcer la réconciliation nationale et d’assurer le retour des Compatriotes déplacés dans la dignité.
« C’est dans ce cadre que le Gouvernement s’est engagé à mettre en œuvre l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation, signé à Bangui le 6 février 2019, la Feuille de Route Conjointe de Luanda ainsi que les recommandations issues du »Dialogue Républicain », tenu du 21 au 27 mars 2022, visant le renforcement de sa capacité à consolider la paix, la stabilité, la sécurité et la réconciliation au niveau national », A déclaré pour sa part le Président TOUADERA à l’ouverture de ladite rencontre.
Ces axes prioritaires de notre politique ont permis progressivement de créer un environnement favorable au retour dans les zones sécurisées appelées zones « vertes ». Ainsi, depuis deux ans, des efforts réalisés par le Gouvernement ont permis le retour d’environ 150.000 personnes déplacées internes dans leurs localités d’origine ou leur relocalisation dans d’autres villes et villages. Il convient de dire également que l’on a enregistré le retour volontaire d’environ 35.000 retournés en provenance de nos pays voisins et frères.
La Ministre BAÏKOUA dans sa déclaration à l’occasion de la clôture de ladite rencontre, a souligné que le Gouvernement continue de travailler, avec l’appui du HCR et d’autres acteurs humanitaires, pour assurer leur réintégration et leur réinsertion dans le circuit socioéconomique national. C’est d’ailleurs ce qui selon elle, justifie la création du Projet d’Appui au Retour et à la Réintégration en RCA (PARET/RCA) qui est une initiative du Gouvernement appuyé par le HCR en vue d’accélérer le retour et la réintégration de tous les Centrafricains déplacés de force.
Elle a adressé par la même occasion la reconnaissance du Peuple centrafricain à la MINUSCA, à l’UNOCA, à la CEEAC et aux forces de maintien de la paix des Nations Unies qui continuent de soutenir le Gouvernement dans ses efforts pour la pacification et la stabilisation du territoire national.
Le Ministre d’Etat Dr Arnaud DJOUBAYE ABAZENE, a précisé de sa part que les trois axes stratégiques opérationnels de la Déclaration de Yaoundé constituent le fondement de la Plateforme d’appui aux solutions des déplacements forcés liés à la crise centrafricaine et un motif de certitude pour les conditions idoines de protection, d’autonomisation et d’accès favorables pour le retour et la réintégration dans le pays d’origine.
La République Centrafricaine, tout en poursuivant ses efforts de sécurisation du territoire, s’est également engagée dans la relance de son économie pour un développement durable. C’est pourquoi, a apprécié à sa juste valeur le lancement de la Plateforme sur les solutions aux personnes déplacées par la crise centrafricaine, car cela renforcera les efforts du Gouvernement et des différents acteurs, en créant et en renforçant les conditions favorables au retour et à la réintégration des personnes déplacées.
Sur ce point, il demandé à la communauté internationale de, non seulement continuer son appui indéfectible au Gouvernement centrafricain en matière de paix, de sécurité et de coexistence pacifique, mais aussi et surtout d’appuyer les efforts dans la réhabilitation et la construction des infrastructures sociales de base, des infrastructures routières ainsi que la création des activités génératrices de revenus en faveur des retournés pour motiver les déplacés qui hésitent encore à rentrer au pays.
Dr Arnaud DJOUBAYE ABAZENE n’a pas manqué remercier la communauté humanitaire en République Centrafricaine et très particulièrement le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés pour son engagement, non seulement pour la protection et l’assistance aux réfugiés et personnes déplacées, et mais aussi et surtout pour la recherche de solutions idoines en leur faveur.
Il s’est félicité de l’appui de l’Union Européenne qui apporte son soutien à la Plateforme depuis la signature de la Déclaration de Yaoundé.
Pour terminer son propos, le Ministre d’Etat Dr Arnaud DJOUBAYE ABAZENE a espéré que le rapport final de ces travaux aboutiront à des résultats pour le bon fonctionnement de la plateforme afin d’atteindre les objectifs de la Déclaration de Yaoundé ainsi que ceux du Pacte Mondial sur les Réfugiés. C’est sur cette note d’espoir qu’il a déclaré clos la première la Première Conférence Ministérielle Régionale sur les solutions dans le cadre des déplacements forcés liés à la crise centrafricaine.
Le contenu du rapport final des travaux de ladite conférence est riche en termes d’engagement. C’est-à-dire que la République Centrafricaine, les six gouvernements voisins et les partenaires internationaux ont réaffirmé leur engagement commun à conjuguer leurs efforts pour trouver des solutions pérennes et
inclusives aux déplacements forcés liés à la crise centrafricaine où cette initiative significative a été grandement enrichie par des concertations fructueuses et la formation d’un consensus robuste entre les pays affectés par la crise centrafricaine et les partenaires internationaux, soulignant une volonté commune d’apporter des solutions durables à environ 1,2 million de personnes déplacées de force.
Le Cameroun, le Tchad, la République Démocratique du Congo, la République de Congo, le République du Soudan du Sud et la République du Soudan ont, avec le soutien des acteurs de développement, réaffirmé leur engagement à œuvrer de manière collaborative pour aborder et surmonter les défis multi-facettes auxquels font face les déplacés de force centrafricains.
La Banque africaine de développement, la Banque Mondiale, les États Unis, la Suisse et l’Union Européenne ont affiché leur soutien à la plateforme, en mobilisant la volonté stratégique et les ressources internationales pour assurer son succès. Le lancement de la plateforme inaugure ainsi une nouvelle ère de coopération sous régionale et internationale, basée sur des principes de partenariat, de soutien mutuel et d’innovation pour le bien-être des déplacés centrafricains.
Signalons que lors de huit clos des Ministres représentant les Etats signataires, ces derniers ont confié la présidence du comité de pilotage de ladite Plateforme à la République centrafricaine, notamment à la Ministre de l’Action Humanitaire et de la Réconciliation Nationale, Virginie Mbaikoua. A la sortie toutes les parties prenantes se disent satisfaites et félicitent l’Etat centrafricain, notamment le ministère de l’Action Humanitaire et de la Réconciliation Nationale pour les efforts consentis.
Koko MBERETI