La pénurie du carburant sur fond de business des agents de Stations-services et les revendeurs frauduleux

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Bangui, le 28 avr. 22

La pénurie de carburant continue son chemin à Bangui au su et au vu des autorités qui n’arrivent pas à mettre un terme à ce que font les marqueteurs (Total, Tradex, Green Oil). Les autorités du pays rassurent qu’il n’y a pas de problème de carburant alors que c’est le contraire au niveau des stations-services. Les agents préfèrent vendre le carburant aux gens dans des bidons, et à leur, ils vendent en détail à un prix excessif aux conducteurs.

A l’exemple de station-service de Green-Oil sur l’avenue des Martyrs tout près du siège de la télévision vision4, le carburant est vendu uniquement à ceux qui viennent du quartier avec leurs bidons pour s’en approvisionner. Des jeunes femmes qui habitent le quartier Benz-vi, abandonnent leurs différentes activités pour se lancer dans la vente de carburant. Il suffit de faire un tour à cet endroit pour s’en rendre compte de l’évidence.

« J’ai suspendu mes activités scolaires pour venir vendre du carburant. On achète chez les agents pompiste en leur donnant de pots-de-vin. Juste à côté de la station, on s’installe pour revendre le carburant à 1500f le litre. On gagne beaucoup d’argent et nous donnons de l’argent aux policiers et gendarmes qui viennent pour nous chasser. », A déclaré Gloria Yoyo qui s’installe avec sa grande sœur pour vendre le carburant dans de litre.

Le 8 avril 2022, le Directeur de Cabinet du Ministère de l’Energie et de l’Hydraulique M. Kolongato a mené une opération visant à connaitre les causes profondes de cette rareté de carburant qui touche le pays depuis un mois.

Cette opération vise à desceller les vraies raisons de cette carence. Après un premier constat, au moins 5.000 litres d’essence trainent encore dans la soute de cette station-service alors que la vente est suspendue. A la station Total de Relais-Sica, au moins 10.000 litres de carburant étaient disponibles. Cependant, le chef de piste a indiqué que les pompes d’essence sont en panne.

Presque toutes les stations Tradex ont suffisamment de super et le volume varie de 25 à 30.000 litres. Mais selon les responsables, des instructions ont été données, notamment, ne pas vendre au-delà d’un volume donné. « Hier, nous avons reçu 5.000 litres d’essence et on a tout évacué. Pour l’instant, il ne reste que le fond de sécurité. C’est-à-dire, nous sommes à un niveau où le carburant ne peut plus sortir. Car, selon les consignes, sur 5.000 litres reçus, on ne peut qu’évacuer 3.500 litres » a fait savoir Gisèle Nathalie Sébata, cheffe de piste  à la station Green Oil Marabena tout en soulignant qu’ils favorisent également la vente aux jeunes revendeurs venus du quartier Benz-vi. Cela, a-t-elle souligné, leur génère de l’argent dans cette affaire.

Sur toutes les stations-services visitées, seule la station Total de Notre-Dame d’Afrique dans le 4ème arrondissement vendait du super. Cependant, celle-ci était bourrée de clients. Conscient de la gravité de cette situation, le responsable appelle ses pairs à voler au secours de la population. « On avait 14.000 litres pour la journée. Je sais qu’on va arriver à les évacuer jusqu’au soir voire demain matin. Mais je me demande si dans d’autres stations comme Tradex ou Green Oil on fait la même chose ? S’ils en ont, qu’ils en vendent aussi afin d’aider la population au lieu de provoquer des queues » a déclaré Rock Aimé Kossi, gérant de la station Total de Notre-Dame d’Afrique.

Pour ceux qui viennent nombreux s’approvisionner en super et qui ne parviennent pas à en avoir, c’est la confusion. Confrontés à des versions divergentes sur la pénurie, ces derniers appellent le gouvernement à trouver une solution rapide.

« Je viens me procurer du carburant, on me dit qu’il n’y en a pas. Partout, c’est le même message. Cependant, des cadres du ministère de l’Energie nous laissent entendre qu’il y a suffisamment de carburant dans les stations. Arrêtez de nous manipuler, mentir et trouvez nous un palliatif », s’insurge un usager.

Pour le gouvernement qui rejette la version d’une pénurie d’essence, il y a une volonté manifeste de la part des pompistes de créer et stimuler un marché noir. « Ces pompistes des stations se livrent à des manipulations autour de produits pétroliers en créant des pénuries qui n’existent pas. Il y a également une mauvaise gestion et distribution dans les stations qui fait que les gens font la queue alors qu’il y a du produit en quantité » a fustigé M. Kolongato, directeur du cabinet du ministre de l’Energie.

@Pierre Béchego

 

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