Bangui, le 01 aout 23
De toutes les assises qui se sont déroulées depuis que les crises se sont succédé en Centrafrique, le dialogue a été toujours mis en avant. Malheureusement, la roublardise des Centrafricains et leur filouterie ont fait que ce merveilleux pays va toujours à vau-l’eau. Et pour cause ?
D’aucuns pensent qu’accéder au pouvoir est une chose facile en Centrafrique. Des gens mal paumés, des aventuriers voire des moins que rien, croient que le fait de prendre les armes ou de militer dans un parti politique, ouvre grandement la porte du palais ou de la primature. Faux ! Maintenant, les Centrafricains ne sont plus dupes et veillent sérieusement au choix de leurs dirigeants.
C’est la cause aujourd’hui, de la gesticulation des politicards et des mercenaires qui veulent par tous les moyens, se faire une place au soleil sans pour autant passer par les urnes pour avoir la bénédiction du peuple.
Ces arrivistes pensent qu’ils peuvent toujours utiliser les moyens de bord, c’est-à-dire la violence ou le vagabondage politique pour parvenir à leur but. C’est pourquoi, ces vendeurs d’illusion entendent toujours semer la désolation ou l’insécurité dans le pays pour parvenir à un énième dialogue et grignoter une parcelle de l’autorité de l’Etat.
Cela, faute de renverser les institutions légalement établies par le peuple et qui sont issues des urnes. Pour parvenir à leurs fins, tous les moyens sont bons. Terrorisme, vandalisme, trahison, rapts et tous les autres maux qui peuvent les amener au pouvoir sont utilisés sans remords par ces « pouvoiristes » sans foi ni loi. C’est pourquoi aujourd’hui, un même groupe armé va se diviser en deux, question d’intérêt.
Si le dialogue entre nous n’a pas marché, qu’est ce qui est à la base de cet échec constant ? Ce n’est qu’en faisant un diagnostic objectif et sans passion que nous pouvons sortir de notre cécité pour voir la réalité en face et trouver les bonnes solutions.
Faire la paix des braves n’est jamais facile. Il faut beaucoup de courage et de détermination de la part des uns et des autres. Mais surtout, il faut toujours garder à l’esprit, l’intérêt général, celui du peuple en général. Se surmonter pour ne pas tomber dans de petites considérations ou les pièges qui nous font tourner en rond comme l’avait dit le défunt président André Kolingba.
Il est aberrant aujourd’hui de constater que certaines hautes personnalités ne se parlent même pas pour de petites considérations qu’elles peuvent bien surmonter. Mais comment voulons nous accéder à une paix durable si celui-ci se dit du MCU et qu’il ne doit parler à celui-là qui qui est d’obédience KNK ?
Comme le dit une maxime, « la paix n’a pas de prix ». Dialoguer pour rendre les Centrafricains heureux, n’est que salutaire et bénéfique pour tous. Les gouvernants se la coulent douce, la population est à l’aise et tout le monde est content. Mais ériger des barrières pour des raisons qui ne tiennent pas la route, est tout simplement suicidaire.
Aussi, faudrait-il que les deux parties ou les antagonistes soient prêts pour se prêter à ce jeu démocratique. Ils doivent aussi au-delà de tout, être sincères. Dans un dialogue sincère, l’hypocrisie n’est pas de mise. Chacun doit librement dire à son interlocuteur pourquoi il n’est pas d’accord avec lui et vice-versa. Ce n’est qu’à ce prix que notre pays peut retrouver la paix si les armes n’ont pas pu nous donner les résultats escomptés.
Si le président Touadéra aujourd’hui est en train d’envisager un autre dialogue mais, avec qui va-t-il dialoguer ? Est-ce avec les mêmes interlocuteurs qui ne sont jamais sincères ? Les groupes armés respectueux des différents accords sont encore au gouvernement. Ceux qui ont choisi de partir, libre cours à eux. Mais comme les alliés Russes et Rwandais sont là et que les FACA montent en puissance, ils n’ont aucune chance de déstabiliser le régime de Touadéra. Voilà pourquoi, faute de passer leurs dernières années en brousse, ils veulent encore un autre dialogue pour revenir au gouvernement et cacher leur défaite sous un quelconque accord. Même si dialogue il y a, le gouvernement ne doit pas dialoguer avec des mercenaires de la CPC. A bon entendeur salut !
