Bangui, le 07 février 24
Ces derniers temps à Bangui, l’épineuse question de l’électricité semble s’améliorer. Mais comme nous sommes en Centrafrique, il faut ne faut pas aller vite en besogne. Prudence oblige parce que les délais impartis pour la réparation des usines de Boali ont été largement dépassés mais, ces derniers jours, les arrondissements laissés pour compte, commencent à voir la lueur de l’électricité.
La vétusté des machines de Boali, ne concourent pas au bon fonctionnement de l’ENERCA (Energie centrafricaine), la seule société de production et de distribution d’énergie en Centrafrique après plus de 50 ans d’indépendance. C’est une réalité connue de tous. Mais, là où le bât blesse, c’est le fait que les responsables de l’ENERCA, ne disent jamais à la population. Personne n’est à l’abri d’un problème technique car la technologie a ses caprices. C’est pourquoi, il ne faut pas mentir aux consommateurs mais leur dire la vérité. Ainsi, les uns et les autres sauront à quoi se tenir en cas de crise. C’est le péché mignon de l’ENERCA qui croit toujours que ses consommateurs sont de grands enfants pour tout digérer. Au-delà, la répartition du peu d’électricité laisse à désirer.
Certains arrondissements de la ville, même en ces temps de crise, ont de l’électricité à 100% alors que d’autres, sont restés dans l’obscurité jusqu’aujourd’hui. C’est dire que la crise d’électricité n’a pas affecté au même niveau les Banguissois. Nous penons pour exemple, les quartiers Boy-Rabe et Cité où les habitants sont parfois obligés de débrancher leurs congélateurs compte tenu de la régularité de l’électricité. Les délestages dans ces secteurs ne durent pas plus d’une heure d’horloge. Contrairement à ceux qui sont dans une partie du 8ème et du 5ème arrondissement, l’électricité est un luxe. Même pour charger les téléphones, c’est un parcours de combattant. Entre les différents arrondissements de la ville de Bangui, c’est le jour et la nuit à cause de la mauvaise distribution de l’électricité alors tous les consommateurs sont logés à la même enseigne quand il s’agit de payer les factures.
Depuis quelques jours, il faut reconnaitre que tous ces secteurs commencent à avoir cette denrée rare made in Patient Bendima pour des durées raisonnables. Se déplacer avec les chargeurs des téléphones dans les poches ou les sacs n’a plus de sens. Même parfois la nuit, les damnés de Bangui ont de l’électricité par surprise. A dire vrai, même avec la petite capacité dont disposait l’ENERCA, tous les Banguissois pouvaient avoir le strict minimum. Malheureusement, tel n’est pas le cas. Nous ne savons pas pourquoi les uns sont favorisés au détriment des autres. Est-ce la faute au Directeur général de la seule société de distribution de l’électricité en Centrafrique ? A cette question, nous répondons par l’affirmatif parce que c’est lui qui doit veiller à ladite distribution. En ces temps de crise, il doit être scrupuleux dans la fourniture de l’électricité pour éviter tout mouvement de mécontentement. La fourniture de l’électricité est liée à beaucoup d’activités génératrices de revenus.
Même si pour des raisons que le DG seul sait, il doit favoriser certains arrondissement en terme d’éclairage, meilleure diligence aurait été que toute la ville jouisse au moins de l’électricité ne fusse que pour une à deux heures pour permettre aux artisans, aux commerçants d’eau fraiche, aux ménages d’exercer leur activité et de conserver leurs réserves de nourriture. De notre point de vue, la direction générale de l’ENERCA n’est pas excusable parce qu’elle a fauté dans la gestion de la crise. Si ceux qui avaient n’avaient pas d’électricité en dispose aujourd’hui avec l’applaudissement des enfants avec des « courant a ga awé », nous croyons qu’il y a de l’espoir. A ce titre, la Direction générale ne doit pas perdre de vue la fâcheuse de sa répartition pour mettre tout le monde au même diapason.
@Yango Nanyango
