Le Représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies et Chef de la MINUSCA, Parfait Onanga- Anyanga a échangé, ce jeudi 18 janvier 2017, avec une demi-douzaine de parlementaires représentant la « région 5 » de la Centrafrique composée des préfectures de la Bamingui-Bangoran, la Haute-Kotto et la Vakaga.
L’objectif de cette rencontre était de « faire le point de l’évolution de la situation sécuritaire dans ces régions et celui de la contribution des parlementaires à la fin du statu quo sur la question », comme l’a souligné l’officier principal des Affaires politiques de la MINUSCA, Arsène Gbaguidi.
« C’est avec beaucoup d’intérêt que nous avons suivi vos efforts pour ramener la paix dans les régions que vous représentez », a, d’emblée déclaré Parfait Onanga-Anyanga aux parlementaires, faisant référence à la dernière mission de médiation parlementaire à Bria en septembre 2017 et dont l’objectif était de réconcilier les groupes armés qui s’y affrontent et jeter les bases du redéploiement de l’état dans cette localité confrontée à des violences récurrentes.
Le chef de la MINUSCA a, par ailleurs, fait montre de sa préoccupation quant aux menaces qui pèsent sur des villes comme Birao ou Ndele qui cristallisent les convoitises des différents mouvements rebelles en conflits dans la région. Mais c’est Bria, ville éminemment diamantifère qui continue de symboliser la tragédie centrafricaine par « la réalité des camps de déplacés où l’on signale encore la présence de miliciens anti Balaka » qui y sèment terreur et désolation.
Répondant aux préoccupations du Chef de la MINUSCA, le député de Bamingui Nord, l’honorable Michel Mandaba, au nom des parlementaires présents, a remercié la MINUSCA « pour son appui constant. » Revenant sur la mission de médiation parlementaire à Bria, il s’est indigné qu’en dépit des initiatives, engagements et efforts du gouvernement, « les rebelles restent sur leurs positions initiales, faisant chaque jour des exigences nouvelles et prenant contre tout bon sens, la population en otage.»
Aussi, a-t-il appelé à une plus grande fermeté de l’Exécutif et un appui plus robuste de la MINUSCA afin de de limiter les exactions contre les populations et le pillage des sites diamantifères qui prive l’état de ressources substantielles. « Nous souhaitons que Bria soit un Bambari 2 »a indiqué le député Mandaba.
Dans leur ensemble, les parlementaires ont demandé à être impliqués plus souvent et de façon plus représentative dans les missions gouvernementales du fait de leurs connaissances du terrain et de leur appréhension des différentes problématiques.
Autant de doléances bien reçues par le Représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies qui a remercié les parlementaires pour leur engagement à la cause de l’État et promis de faire le nécessaire pour que leur voix soit entendue.
Il est à noter que du fait des nombreux affrontements à Bria, les populations sont exposées à un extrême dénuement et plus de 41.000 personnes se trouvent sur les sites des déplacés, dépendant exclusivement de l’aide humanitaire qui arrive désormais au compte-gouttes puisque la quasi-totalité des organisations ont plié bagages, redoutant les accès d’insécurité.
MINUSCA