Bangui, le 18 octobre
La délégation centrafricaine composée de journalistes et représentants du Haut Conseil de la Communication et du Ministère de Communication et de l’Information ont débuté le 10 octobre dernier en Chine, le Séminaire sur les Médias d’information de la République centrafricaine. Ce Séminaire qui durera 20 jours, est organisé par l’Université Normale de Zhejiang sous l’égide du Ministère de Commerce de la République de Chine.
La journée du 10 octobre a été marquée par la cérémonie d’ouverture qui a été rehaussée par la présence de la vice-directrice du Bureau des Affaires Internationales de la dite Université, Mme Zhang Jianzhen et du vice-président de cette même Université M. Zhang Genfu. La partie centrafricaine était représentée par Vincent Namrona Rapporteur Général du Haut Conseil de la Communication.
Deux interventions ont ponctué le cérémonial, d’abord celle du Vice-président de l’Université Normale de Zhejiang qui a ensuite fait place au représentant du Président du Haut Conseil de la Communication.
Il est ressorti de l’intervention de M. Zhang Genfu une brève historique de cette Université créée en 1956, couvre une superficie de 1 million d’hectares, enseigne la pédagogie à travers la formation des enseignants. C’est à ce titre qu’elle est considérée comme le berceau des enseignants modernes de la région. Cette Université entre autres, fait aussi de la recherche sur l’Afrique et est parmi les 100 premières universités de Chine. A ce jour, l’Université Normale de Zhejiang a, à son actif, au moins 150 formations de divers niveaux.
S’agissant de cette formation dédiée aux journalistes de la République centrafricaine, l’intervenant a rappelé les propos tenus par le Président Chinois lors de sa rencontre avec le résident Touadéra en marge de la Conférence de Beijing. Il a indiqué que dans le cadre du partenariat gagnant-gagnant entre la République ce Chine et la République centrafricaine, le Président Xi Ji Ping se dit prêt à travailler avec le pays de Boganda. Et de renchérir que ce Séminaire doit servir de plateforme de communication pour la promotion de nouveaux médias.
A son tour, le chef de la délégation centrafricaine a, dans son intervention, vanté l’excellence des relations entre la République de Chine et la République centrafricaine, et l’accueil réservé aux journalistes centrafricains est une parfaite illustration.
Ce dernier est ensuite revenu sur le contexte sociopolitique en République centrafricaine, un contexte marqué par des troubles sécuritaires dont les effets pervers n’ont pas épargnés le secteur des médias. Car, certaines rédactions des journaux, voire la radio et la télévision nationale ont pillé et vandalisé. La situation des médias en République centrafricaine n’est guère enviable. Et il faut dire qu’à ce jour, seule l’Ambassade de la République de Chine en Centrafrique essaye de faire attention à la situation des Journalistes centrafricains et des organes de presse comme en témoignent ses appuis multiformes à leur bénéfice. La prise en charge de 23 membres de la délégation centrafricaine dont des journalistes des médias d’Etat et de la presse privée indépendante pour participer à ce Séminaire organisée en terre chinoise sur les médias d’Information de la République centrafricaine est encore la preuve de l’intérêt que porte l’Ambassade de Chine pour le secteur des médias en Centrafrique.
Mais ce Séminaire est beaucoup plus pour la délégation centrafricaine, une occasion de bénéficier de l’expérience chinoise dans le domaine des médias.
Quant à Mme Zhang Jianzen, Vice-directrice de l’Université Normale de Zhejiang, celle-ci a insisté sur cette plateforme de communication des masses médias et indique qu’une série de conférence sera organisée dans deux villes chinoises notamment à Shanghai, et exprime le souhait d’avoir des propositions de la part de la délégation centrafricaine.
Le Séminaire est entré dans son vif aussitôt après la cérémonie d’ouverture. Une seule thématique était à l’ordre du jour de la communication et elle portait sur «Les conditions spécifique de la Chine : la réforme et l’ouverture». Le débat autour de ce thème a été animé par le Pr Zhang Genfu. Il est ressorti de cette communication que la Chine qui a accédé à l’indépendance en 1949, avait jusqu’en 1978, 40 ans de retard sur le monde civilisé. La Chine avait 20 ans de retard sur le Brésil et la Corée du Sud. Son PIB (Produit Intérieur Brut) représentait 1/20 de celui du Japon et 1/30 de celui des Etats-Unis.
Mais la Chine contemporaine a connu une période d’évolution à trois phases :
-de 1947 à 1977, ce fut la période de l’économie planifiée avec Mao… ;
-de 1978 à 1999, c’est la transition entre l’économie planifiée et l’économie de marché ;
-de l’an 2000 à aujourd’hui, la Chine est à l’ère de la mondialisation.
Mais l’intervenant n’a pas survolé les pieds joints le rôle des médias pendant la période de l’économie de marché. Au cours de cette période, il était question d’établir un système des médias sous la direction du Parti Communiste Chinois (PCC). Le but étant de réveiller les consciences sur la fonction de propagande des médias qui occupait une place importante et irremplaçable dans la reconstruction des ordres sociaux et l’orientation du peuple. La circulation d’information était nécessaire pour une économie dynamique. Dans cette première phase de développement de la Chine, toute publicité à ce propos dans les masses médias était interdite. La production du contenu devra respecter les règles du parti communiste et du gouvernement.
Suite au prochain numéro.
Hervé BINAH,