Centrafrique : Ras-le-bol des femmes leaders qui exigent l’acquisition des acquis démocratique

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Bangui, le 18 déc. 20

Du forum de Bangui à la constitution du 30 mars 2016 le peuple centrafricain a clairement exprimé son désir sur l’appropriation des piliers démocratiques en République centrafricaine longtemps minés par les rébellions, les mutineries et les coups d’Etat. C’est dans ce contexte que les femmes ont voulu ce mercredi 16 décembre 2020 de prendre en témoin la communauté nationale et internationale sur les agitations nocives de certains politiques centrafricains.   

Elles sont plus de mille femmes à venir de tous les arrondissements de la ville de Bangui et ses environs pour une marche pacifique qui a débuté au niveau du rond-point des Nations-Unies pour chuter devant la base de la MINUSCA avec une . Et pour cause ?

Elles ont en main des banderoles, que nous pouvons noter : non à la violence, plus de prise de pouvoir par les armes,  seule la démocratie doit triompher. Nous voulons la paix, rien que la paix. Arrivées devant la base de la MINUSCA ces femmes dignes du pays ont remis un mémorandum pour exprimer leur ras-le-bol et se disent prêtes à se sacrifier pour défendre leur pays.

Conscientes de leur rôle dans le processus électoral, les femmes de la société civile ont décidé de marcher ce jour une histoire qui annonce la fin de la recréation en Centrafrique et une prise de conscience des fils et filles du pays.  Selon la constitution du 30 mars 2016 et la prise en compte des objectifs majeurs de la loi  sur la parité la participation politique des femmes et des jeunes dans les processus électoraux comme électeurs, électrices, candidats ou candidates est une réalité reconnue par la communauté internationale.

Il est important de pousser ces derniers à s’affirmer pour faire face à l’insécurité due à la présence des groupes armés.

Pour MAKORO Sonia, une des leaders de cette marche : «Nous marchons pour la paix. Nous voulons seulement la paix et rien que la paix. C’est pourquoi nous avons décidé de marcher sous ce soleil brulant dans le but de sauver la patrie des vautours. Nous ne faisons pas de la paix politique, mais nous sommes des femmes donc ce qui revient à dire que nous avons des charges, des personnes à entretenir.  Nous avons beaucoup souffert dans ce pays, donc nous ne sommes plus prêtes à subir les mêmes bêtises du passé. Quand le pays est sous les armes ce sont les femmes qui souffrent plus. Et récemment, nous avons perdu nos maris, nos enfants, nos connaissances… Donc, personne ne veut revivre ce cycle infernal de  violences… Nul n’est sans ignorer que pour le moment, nous sommes dans le processus électoral. Donc, tous ceux qui ont soif du pouvoir doivent patienter et suivre la démarche démocratique pour que le peuple souverain lui-même décide. Il y a plus de prise de pouvoir par les armes. Que ceux qui sont invalidés reconnaissent leur tort, et qu’ils aient le courage de se présenter eux-mêmes devant la justice de leur pays enfin de répondre de leurs actes commis depuis fort longtemps. Pour le moment, il y a des rumeurs qui font écho d’une rébellion en cours d’orchestration dans l’Ouham mais les Centrafricains sont appelés à la vigilance. Nous sommes là pour plaider auprès de la MINUSCA qui est venue prêtée main forte à la population centrafricaine».

Selon elles, malgré un retour progressif de la paix, les violences spécifiques contre les femmes qui s’exercent en période électorale représentent une violation grave des dispositions de la Constitution et de la législation centrafricaine. Pour protéger ces femmes des violences dont elles sont souvent victimes en période électorale et les sensibiliser sur la nécessaire participation des femmes aux différentes étapes du scrutin, les Organisations féminines de la Société civile en unanimité marchent ce jour. Cette marche non-violente des femmes leaders pour des élections législatives et présidentielles apaisées, libres et transparentes en République centrafricaine. Cette marche a pour objectif de :

– Promouvoir le respect des droits humains dans un climat de paix, de fraternité et de tolérance sur toute l’étendue du territoire centrafricain ;

-contribuer à l’accroissement de la participation des femmes au processus électoral en Centrafrique, et à assurer un vote paisible des citoyens dans la sécurité durant les élections législatives et présidentielles de 2020-20221.

A ce titre, 10.000 femmes leaders, vêtues de blanc, vont quitter le Rond-point des Nations-Unis pour chuter à l’Omnisports où des discours seront prononcés par une représentante de la Société civile des femmes pour expliquer la revendication de la marche ; ensuite, une autre représentante des femmes pour parler de la violence faite aux femmes en période électorale et enfin une représente pour parler des droits des femmes.

Une autre femme a poussé plus loin sa réflexion en précisant que : «Comme tous les pays du monde, la RCA est un pays où les droits des femmes ne sont pas respectés. C’est pourquoi nous, femmes de la société civile, pour nous faire entendre, nous avons préféré sortir de nos silences pour organiser cette marche. La République centrafricaine tend vers les élections libres et apaisées et nous sommes en ce moment victimes de plusieurs choses, soit des pressions de la part des autres pour aller voter le candidat qui n’est pas de notre faveur. Nous voulons à ce que cette pratique s’arrête car nous sommes aussi libres de faire notre choix et d’apporter notre pierre pour la reconstruction de notre pays. Il est vrai que les femmes souffrent en Centrafrique mais c’est une question de décision telle ce que nous sommes en train de faire. Je demande à toutes les femmes à ne pas céder à toutes sortes de manipulations de diverses natures. Restons unies et on réussira à réaliser notre rêve».

@Hervé BINAH, 

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