Centrafrique : Qui succédera à Firmin Ngrébada ?

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Bangui, le 11 juin 21

Ce n’est plus un secret pour personne depuis hier, le Premier ministre Firmin Ngrébada a remis ouvertement son tablier de commandement avec tout son groupement au président de la République Faustin Archange Touadéra.

L’homme qui a été fervent ouvrier depuis le retour de Khartoum a décidé par lui-même de remettre sa lettre de démission pour laisser le président Touadéra de revoir la copie pour son premier gouvernement du second quinquennat : « Remettre une lettre de démission n’est pas la fin de sa charge. Il peut être reconduit par le Chef de l’Etat qui lui a toujours fait confiance depuis son élection en 2016. L’homme a été fidèle à ses engagements au service de la nation. Il a prouvé sa détermination lors du coup d’Etat manqué de décembre dernier en se mettant au côté des FACA et des forces alliées sur le terrain comme fut le cas à Bouar », a témoigné une source politique de la capitale.

Les yeux sont tournés du côté du Palais de la Renaissance pour la formation de la nouvelle équipe qui devra exécuter le plan de modernisation du pays.

On sait tous que le premier quinquennat du président Touadéra a été un temps de récompense tant pour les groupes armés selon les clauses de l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation en République Centrafricaine (APPR-RCA) que pour les alliés politiques.

Cependant, il ne faut pas perdre de vue, le nouveau quinquennat du président Touadéra doit se former sur la base des compétences c’est-à-dire l’homme qu’il faut à la place qu’il faut. C’est en ce sens que la Rupture prônée par le premier citoyen centrafricain sera une réalité.

On sait tous que depuis une bonne décennie la République centrafricaine, est victime d’une crise de bonne gouvernance tant au sein des institutions que dans les milieux associatifs. On ne saurait continuer à décorer la médiocrité dans un pays qui cherche à se mettre sur les rails du développement. Le futur gouvernement doit répondre aux attentes de la population centrafricaine. Le clanisme, le tribalisme et le népotisme ne doivent plus faire des critères de nomination. Le peuple centrafricain a trop souffert et continue d’ailleurs de souffrir de la mal gouvernance de la part de ceux qui sont nommés au sein au gouvernement.

Un gouvernement se retire et la vie doit continuer. Mais sur quelle base ? Cette question aussi banale que cela doit paraître, elle est très révélatrice de la situation du pays de nos jours. En regardant le train de vie de certains membres du gouvernement sortant, on affirme sans état d’âme que les pillages ont été la raison d’être de leur présence au gouvernement. Le peuple centrafricain a réclamé la lutte contre l’impunité. Malheureusement, on fait comme si ce n’est que contre les groupes armés  alors que les crimes économiques sont nombreux dans ce pays surtout que ce sont les mêmes qui sont toujours à ces postes malgré leur dérive.

On sait tous ce n’est un secret pour personne. Certains ministres qui ont fait cinq ans au gouvernement n’ont pas été à la hauteur de leurs tâches mais ont bénéficié des soutiens politiques et d’ailleurs espèrent revenir comme s’ils avaient le titre foncier du Centrafrique. Il faut un véritable travail de balayage pour la nouvelle équipe car, les mauvaises graines peuvent facilement contaminées celles qui veulent aider le pays à sortir de son sous-développement.

@Hervé BINAH, 

 

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