Centrafrique : Quel est le bilan de l’état d’urgence après six mois de son instauration par le président Touadéra ?

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Bangui, le 11 juillet 21

Le président Faustin-Archange Touadéra a instauré l’état d’urgence sur toute l’étendue du territoire national, suite à l’insécurité dont les rebelles de la CPC  sont à l’origine. Cette mesure prise par le président Touadéra a été décrété  pour contrer les exactions perpétrées par les bandits armés dans l’intérieur du pays et à Bangui.

Au moment de la proclamation de cette mesure constitutionnelle qui prévoit l’instauration de l’état d’urgence, celle-ci a été accompagnée de plusieurs instructions. Six mois plus tard, les populations constatent des dérapages, voire des exactions qui laissent croire que cette mesure présidentielle n’est pas suivie dans sa totalité car, l’insécurité persiste toujours dans la capitale avec les détonations d’armes et des braquages continuent leur bonhomme de chemin.

Antoinette Imoto, une habitante de quartier Boeing derrière l’aéroport estime quant à elle que les criminels profitent de cette période pour commettre davantage leurs forfaits. Elle regrette que les opérations des forces loyales n’aient pas permis un rétablissement de la sécurité dans le pays malgré les fouilles inopinées.

Elle explique que « les autorités ont pu gérer la situation sécuritaire en ce moment, dans la mesure qu’il y a moins de cas de violences dans certaines localités du pays, mais ce n’est pas le résultat attendu par la population en ce qui concerne l’état d’urgence qui est normalement une période pour rétablir la paix. Malheureusement, jusqu’à présent, il y a toujours eu des violences meurtrières et autres actes de banditisme où des gens sont tués, braqués ici et là.  Je suis d’avis qu’il faut maintenir cet état d’urgence », A-t-elle indiquée.

Le bilan d’état d’urgence est encore mitigé selon les observateurs de la vie publique. Ngaïnam Boris, un habitant de Kaga-Bandoro, pense que l’état d’urgence a produit un effet sur le terrain bien que les rebelles persistent dans leurs crimes comme cela a été enregistré au village Ngrévaï où la localité est réduite en cendre. Mais, pour expliquer un résultat escompté de cet état d’urgence, un autre habitant d’Alindao suggère que tout le pays doit agir davantage sur le terrain et motiver les militaires qui sont au front.

« Il y a eu la pression psychologique et certaines opérations militaires ont poussé certains criminels à rendre les armes. Mais, il y a toujours des attaques armées et autres exactions dans certains quartiers de Bangui, Paoua et Yalinga », A alerté un autre centrafricain. C’est pour dire que l’état d’urgence n’a pas encore pu sécuriser les populations, nous pensons qu’il faut passer aux actions sur le terrain et ne pas rester dans les discours.

@Bienvenu ANDALLA, 

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