Bangui, le 23 juin 21
En Afrique, la démocratie n’est pas un concept nouveau. C’est une vielle considération de l’époque des grands Empires sous d’autres formes. Cependant à cause de la monopolisation du pouvoir par un groupe d’individus, les choses ne seront pas favorables pour l’émergence de certains pays d’Afrique. D’où l’instauration de la Démocratie à l’occidentale dans les années 1990 après la conférence de la Gaulle.
En Afrique, les pères fondateurs du panafricanisme après la prise de conscience de l’exploitation du continent et du traitement inhumain des populations ont engagé une lutte de libération des populations. Le sang a beaucoup coulé car, la guerre des indépendances était caution de volonté mais aussi de sacrifice.
Le cas le plus déterminant est la mort ou du moins la disparition brutale de Barthélémy Boganda dans une fausse déclaration d’un crash imaginaire d’un avion. Erreur ! La jeune génération sait que cet avion n’a jamais transporté cet ancien prêtre, premier du Centrafrique.
Une fausse déclaration fut faite le 13 août 1960 au nom de l’indépendance de la République centrafricaine ex Oubangui-Chari. Les mots et les discours n’engageaient que ceux qui y croient. Autrement dit, si ce concept s’inscrivait dans le cadre de l’autonomisation des peuples, pourquoi une mainmise encore de la France en Centrafrique ?
Que signifie Indépendance pour la France ? Cette question aussi banale que peut paraître aux yeux des incrédules, elle est très révélatrice au regard de la situation du pays.
De nos jours, les Centrafricains de la nouvelle génération ont besoin de tout le monde même de la France pays colonisateur de la RCA. Cependant, ce que le commun des Centrafricains souhaite, c’est de revenir sur les critères de « INDEPENDANCE ». Si ce concept a trait à la liberté des peuples, il revient donc à dire que la France doit respecter ce qu’elle aurait signé INVOLONTAIREMENT. Car, si de nos jours, le retard du Centrafrique est à caution, c’est suite à la politique française en Centrafrique n’ayons pas peur de le dire.
Du début à la fin, la France n’a jamais considéré le Centrafrique comme un Etat indépendant. Pour preuve, tous les régimes qui se sont succédé en Centrafrique sont à la solde de la France qui utilise la politique de la Charte impérialiste pour gérer à distance Bangui.
Comment comprendre qu’au moment où le pays allait frôler son génocide, la France qui a une histoire de la coopération militaire avec Bangui avait si bien fait en venant intervenir dans le cadre de l’opération Sangaris. Malheureusement, elle s’est retirée brusquement et brutalement pendant que le pays avait encore besoin de tous ses partenaires pour sortir de l’ornière. Quelle méchanceté ? N’est-ce pas là un crime contre l’humanité la non-assistance à personne en danger ?
Aujourd’hui, les Centrafricains sont conscients que la coopération avec les puissances occidentales doit se faire sur la base gagnant/gagnant pour permettre à toutes les deux parties de bénéficier des retombés de cette coopération. Il ne s’agit plus d’une indépendance de façade qui consiste à gérer depuis le palais de l’Elysée.
La présence russe en Centrafrique n’est pas un obstacle pour la coopération avec la France. Chaque puissance a sa place et son rôle à jouer dans la reconstruction du Centrafrique. Cependant, le fait de fomenter des coups bas à travers des médias n’est pas une solution qui puisse rassurer le positionnement des uns et des autres.
Le peuple centrafricain est reconnaissant de tous les services rendus par la France en Centrafrique. Seulement, les deux pays doivent se reconnaître comme des partenaires et non plus comme le maître et son esclave puisque la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme est parlant dessus.
@JACKO,
