CENTRAFRIQUE : PAS D’UN NOUVEAU GOUVERNEMENT AVANT JUIN

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Bangui, le 17 mai 2021

Après l’investiture du Président Faustin-Archange Touadera à la magistrature suprême de l’Etat pour son second mandat, les Centrafricains s’attendaient à la démission de l’actuel Premier ministre pour qu’une nouvelle équipe gouvernementale soit mise en place. Mais ce n’est pas le cas au point que l’on se demande si le Président Touadera voudrait  continuer avec cette équipe gouvernementale en place  pour son second quinquennat ?

Comme il est de tradition en République centrafricaine, après la prestation de serment du Président nouvellement élu ou réélu, le Chef du gouvernement doit présenter sa démission au Président élu. Ce n’est pas le cas pour l’actuel Premier ministre Firmin Ngrebada qui continue de diriger son gouvernement au grand étonnement des Centrafricains. Bien qu’élu député de Boali, le Premier ministre n’a pas siégé à l’Assemblée Nationale depuis la rentrée parlementaire de la 7e  législature tout comme certains de ses  collègues ministres qui sont représentés par leurs suppléants respectifs. Surtout qu’une fois que les ministres élus députés ne siègent pas à l’Assemblée Nationale et continuent d’exercer comme membre du gouvernement risquerait de perdre leurs sièges de députés au détriment de leurs suppléants même comme ils peuvent demander de démettre les suppléants au cas où besoin se pose.

L’on supposait que c’est peut-être après l’élection du Président de l’Assemblée nationale ou la formation du bureau de cette institution républicaine que le Chef du gouvernement pourrait démissionner afin que la nouvelle équipe puisse voir le jour et s’engager résolument au travail car, dit-on mille ans c’est comme un jour dans un pays émergent. Il n’est toujours pas le cas qui prédise un remaniement gouvernemental qui n’est pas à l’ordre du jour à l’allure des choses. Car, plusieurs facteurs s’imposent dans les coulisses.

Ce n’est pas parce que le Président de la République ne veut pas se séparer de ces ministres qui l’ont accompagné depuis cinq ans pour certains et deux ans pour d’autres. C’est en raison de certains réglages qui doivent se faire en amont bien avant la mise en place de la toute première équipe gouvernementale qui va accompagner le Président Touadera pour son deuxième mandat.

La Centrafrique vient de sortir d’une crise militaro-politique  suite à l’attaque de la rébellion de la CPC à la capitale centrafricaine qui voulait empêcher la tenue des élections générales et prendre le pouvoir par les armes. Malgré tout, les Centrafricains ont bravé ces menaces pour exercer leurs devoirs civiques en élisant l’actuel Président dès le premier tour et surtout en faisant confiance aux députés qui sont les yeux et les oreilles de la population.

Aussitôt après sa prestation de serment, le Président Touadera a annoncé la tenue des consultations en vue d’un dialogue républicain pour calmer les nerfs de certains compatriotes qui s’excitent  pour plusieurs raisons. Il va donc falloir attendre l’issue de ce dialogue républicain  afin d’avoir  une idée sur un gouvernement représentatif tenant compte des revendications des uns et des autres.

Mais comme il avait promis travailler avec tout le monde de bonne foi,  faudrait-il aussi attendre les résultats des élections partielles pour permettrait de connaître la configuration de l’Assemblée Nationale de  la présente législature. Ce qui revient à dire que le premier gouvernement de ce second mandat de Touadetra ne verra pas le jour avant le mois de juin. C’est une question de réalité au regard de la situation actuelle.

Les Centrafricains doivent prendre leur mal en patience sur la question de la nomination d’un nouveau Premier ministre ou de l’ossature du nouveau gouvernement qui ne va pas se faire maintenant. L’urgence de l’heure pour le gouvernement est de chercher à endiguer la crise économique qui se profile à l’horizon.

La question du développement du Centrafrique ne se pose pas de nos jours sur la question du gouvernement mais sur l’efficacité des uns et des autres car, il y a cumule de certains membres du gouvernement comme s’il n’y avait des potentialités pouvant pallier à cette carence.

@Jaques KOSSINGOU, 

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