CENTRAFRIQUE : INQUIETUDE AU SEIN DU GOUVERNEMENT

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Bangui, le 29 aout 23

Le processus électoral qui vient de se terminer avec la validation de la nouvelle Constitution par la Cour constitutionnelle a été salué par tous. Dans l’attente de sa promulgation par le président de la République, Pr Faustin Archange Touadéra c’est l’euphorie un peu partout mais, dans certain milieu curieusement acquis à la cause de cette nouvelle loi, il y a un certain malaise. Malaise au sein du gouvernement Moloua malgré que du coup, tous les ministres sont devenus confiants, disponibles et attentifs.

Toujours en pareil circonstance, la quasi-totalité de nos ministres ont la trouille. Une peur bleue qui se caractérise par leur manque d’efficacité et de savoir-faire. Ces partisans du moindre effort savent qu’ils risquent leur poste et sont obligés de faire des mains et des pieds pour se maintenir au gouvernement. En tant que Centrafricains, nous savons tous ce que cela signifie perdre son poste de ministre pour certains membres du gouvernement que nous ne pouvons citer ici. Après quelques jours seulement, ceux qui partent du gouvernement sont plus que des clochards. Ils se retrouvent derrière les taxi-motos comme le Centrafricain lambda ou ils marchent à pieds, casquette vissé sur la tête pour échapper aux regards moqueurs. En un mot, ils doivent dire à Dieu la grande vie puisque la plupart de nos ministres ne sont que des moins que rien. C’est pourquoi, ils s’agrippent coûte que coûte au pouvoir mais, sans chercher à s’améliorer et à être productifs. Ceux-là sont plus nombreux que les ministres qui se mouillent le maillot pour le développement de la République centrafricaine.

Il est du pouvoir discrétionnaire du président Touadéra de choisir qui il veut comme premier ministre et comme ministres. C’est lui seul qui garant de la souveraineté et c’est lui qui rendra compte au peuple centrafricain le moment venu. Connaissant nos hommes politiques, beaucoup le rejetteront au temps de son déclin comme ils l’ont fait avec Patassé, Bozizé etc. Ce sont ces mêmes qui l’avaient pendant les élections de 2015 qui sont aujourd’hui avec lui. Ceux-là partiront dès que Touadéra ne sera plus aux affaires. N’ayant aucune assise politique, aucune base politique ou structure, ce sont des profito-situationnistes qui font feu de tout bois. Ce sont ceux-là qui sont vent debout avec la future entrée en vigueur de la nouvelle Constitution. Dès lors que le président Touadéra promulguera la nouvelle Constitution, beaucoup de choses vont changer. Il doit repartir sur de nouvelles bases pour sonner le glas de la médiocrité et du laxisme. Le premier ministre lui adressera alors sa démission. En toute souveraineté, le président va apprécier s’il faille oui ou non reconduire le premier ministre Moloua.

Même si ce dernier est reconduit, il est impossible que son deuxième gouvernement puisse être le même que celui d’aujourd’hui. Il y a autant de larrons de l’UFDO (Union des Forces Démocratiques de l’Opposition) aux aguets que rien n’est moins sûr. C’est ainsi que marche la République. Il faut de temps à autre, faire de la place aux autres. C’est ainsi qu’en parle d’alternance, de résilience et de démocratie. Malheureusement, le malaise est là et il est grandissant. Selon des témoignages, certains ministres qui semaient la terreur dans leur département, sont devenus du coup, dociles voire sociables au grand dam de leurs collaborateurs. Ce revirement à 90°, n’est que la matérialisation de l’inquiétude d’un probable départ sans faire la paix avec tous.

Décidément l’heure est grave du fait que le président Faustin Archange Touadéra qui a pris le temps d’observer, de juger par le travail ou par le comportement a le pouvoir de démettre qui il veut ou muter tel autre ministre. Si le président de la République rate cette occasion en or de faire le ménage au sein du gouvernement, plus jamais, il ne pourra le faire. Malgré leurs incantations et autres pratiques lugubres, ils seront rattrapés par leurs faits et gestes.

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