Centrafrique : L’Iman KOBINE, un monument de la paix s’en est allé

0

Bangui, le 30 nov. 20

Si en Afrique les morts ne sont pas morts, ils sont dans les eaux qui coulent, dans le vent qui souffle, cette conception est avec la disparition ce samedi 28 novembre 2020 dans les environs de 21 heures de l’Iman Kobine Layama des suites d’une courte maladie.

Un homme a été donné en République centrafricaine par le créateur du ciel et de la terre ! Cet homme a été rappelé d’une manière mystique au moment où son pays avait encore besoin de lui : « le  Centrafrique vient de perdre un monument de la paix, un homme infatigable dans la lutte pour la cohésion nationale entre les communautés musulmanes et chrétiennes. C’est grâce à son intercession que le Km5 de Bangui est devenu un havre de la paix après une longue période de crise communautaire. Ce qui triste c’est que cet homme était encore nécessaire au moment où le pays se prépare à aller aux élections et que tous les fils du pays doivent conjuguer leurs efforts pour faire de ce pays, un exemple de résilience. C’est triste, mais les chemins de Dieu sont insondables », a témoigné un chrétien habitant ce quartier.

Signalons qu’en décembre 2012 lorsque le Séléka se forme dans la partie septentrionale du pays, les exactions sont commises par cette formation musulmane : « L’Iman durant le règne de la Séléka, ne pouvait pas passer un seul jour sans verser les larmes lorsqu’il entendait qu’un crime avait été commis par cette formation rebelle sur les chrétiens qu’il considère comme les fils d’un même père. Les chrétiens ont vu de lui, l’image d’un Mahomet africain. A un moment donné, il se disait que la crise centrafricaine n’est qu’une simple invention égoïste de ceux qui veulent maintenir ce pays dans un chaos. Au moment où il nous quitte des suites d’une courte maladie, c’est une perte pour le pays ce moment où le pays voudrait tourner sa sombre page », a témoigné un musulman du km5 de Bangui.

Un homme, une histoire marquée par des actes de bonté dans un pays qui se veut résilient. Dans cette enclave musulmane du poumon de l’économie centrafricaine, les chrétiens n’avaient pas accès puisque les milices ont pris cette zone en otage. C’est dans ce conteste que l’Iman Kobine survient dans l’ombre pour rappeler les recommandations des Saintes Ecritures du Coran où la dignité humaine occupe une place importante dans l’agir de l’être humain : « Nous héritons de cet homme de Dieu, l’image de celui qui s’est donné dans le respect des Saintes Ecritures. Pour lui, être Musulman est un avantage car, le prophète n’a jamais envoyé ses adeptes commettre des actes ignobles et ce que nous pouvons faire de nos jours nous qui sommes encore en vie, c’est de pérenniser ses pensées pour le bien-être du peuple centrafricaine. A quelques heures de sa mort, il a plaidé pour une élection apaisée et démocratique. Les Centrafricains qui ont sa vision doivent se souvenir de ce qui s’est passé dans ce pays avant le début de sa médiation jusqu’à ce jour et se donner activement pour que sa volonté s’accomplisse », a exhorté un Centrafricain du km5.

Le peuple centrafricain est en pleure et il n’y a que les Centrafricains eux-mêmes qui doivent relire leur histoire pour une vie apaisée. Lorsqu’un baobab tombe, les dignitaires doivent retrouver vite les raison de sa chute. Mais l’Iman Kobine, ses pensées resterons gravées dans les consciences des Centrafricains et notre rédaction lui souhaite un repos éternel.

@JLG, 

 

LAISSER UN COMMENTAIRE

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.