Bangui, le 05 janv.-22
Incivisme, insubordination, népotisme, gabegie financière tels sont les mots qui gangrènent l’administration centrafricaine depuis l’indépendance jusqu’à ce jour. On ne peut jamais faire développer un pays sans qu’il y ait une base morale ou de la déontologie professionnelle imposée à tous les acteurs sur le terrain.
Certes, tout dépendra des acquis du prochain dialogue. Cependant qui remet à demain, trouvera malheur en chemin. Le problème qui se pose dans le contexte centrafricain est le fait que le Président de la République de par sa décision courageuse, risque de faire entorse au sein des administrations.
Cette décision qui consiste à ne pas faire des mouvements avant le dialogue est en ce moment perçue par certains fonctionnaires comme une aiguille qui pique. Mettant ainsi en difficulté le bon fonctionnement des services publics.
La décision présidentielle a fait que depuis ce temps silence, on assiste à l’incivisme au sein des administrations. Le cas du Ministère de la défense dont l’arrêté interdisant les détonations d’armes sur tout le territoire national a été bafoué par les hors-la-loi pendant la fête du Saint Sylvestre. Sur ce point, la population, surprise par ce comportement d’incivisme a prouvé son ras-le-bol : «il n’est pas du tout normal que les FACA se comportent comme des hors-la-loi. Dans les quartiers on n’a pas pu dormir à partir de minuit. Bien que le Ministre ait demandé une nuit sans détonation d’armes», a indiqué un centrafricain sous couvert d’anonymat.
Un autre constat est le fait que le Ministre du travail ait été mal apprécié par son Directeur des Ressources Humaines qui a claqué la porte à son nez. Cette vielle pratique qui repose beaucoup plus en général sur le fait du népotisme ne peut qu’avoir des conséquences néfastes du genre à animer la galerie.
Du point de vu général, les administrations doivent être autonomes afin de faciliter leur bon fonctionnement. On espère en conséquence de cause que le remaniement est la seule condition sine qua-non qui puisse permettre aux ministères de faire des audits et d’aider leurs services à répondre aux attentes de la population.
Face à toutes ces situations généralisées dont deux cas sont cités, il est important de préciser qu’en Centrafrique, les agents et fonctionnaires d’Etat sont nommés par sentiment ou soit par appartenance à un groupe politique. Ce qui fait que dès la première vue, les remaniements ne sont pas acceptés facilement. A cela s’ajoute des éternels « patrons » qui ne veulent pas être relevés de leur poste et d’autres qui se voient déjà à la porte commencent à faire des grimaces.
Il faut que le Président de la République puisse revoir sa décision sur ce point car, les administrations sont en ce moment bloquées et les Ministres n’arrivent pas à évaluer la compétence de leurs collaborateurs de manière concrète.
@JLG,