Centrafrique : Les plaies de la page noire du pays sont en train d’être cicatrisées par Touadéra à travers la justice

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Bangui, le 18 févr. 21

C’est depuis le 16 février 2021 que s’est ouvert, devant la Cour pénale internationale (CPI), le procès de deux ex-chefs antibalaka. Alfred Yekatom et Patrice-Edouard Ngaïssona, qui sont accusés de crimes contre l’humanité et crimes de guerre.  Pour la CPI, ces deux ex-chefs miliciens anti-balaka se seraient rendus coupables de graves crimes commis lors de la crise militaro-politique de 2013 et 2014.

Meurtres, exterminations, déportations, tortures, persécutions, disparitions forcées, attaques contre des civils, bref la liste des chefs d’accusation est longue comme un bras. Et durant ce procès qui se déroule du 16 au 18 février, le bureau de la Procureure qui a mené des investigations, tentera d’apporter des éléments de preuves tangibles  pour maintenir ces deux présumés coupables dans les liens de la Justice. Cela dit, en attendant de connaître les peines qui pourraient être retenues contre les deux accusés, l’on peut, d’ores et déjà, saluer l’ouverture de ce procès qui témoigne de l’intérêt que porte les autorités centrafricaines, notamment le président Touadéra à mettre un terme à une longue période d’impunité.

En effet, tout se passe comme si les Centrafricains n’avaient rien appris de leurs erreurs. Pendant que les dirigeants de la sous-région soutenus par la communauté internationale, s’évertuent à trouver une issue pacifique floue et que, les groupes armés continuent de tenter de conquérir le pouvoir par les armes.

C’est dire si ce procès pourrait se révéler comme un espoir pour les milliers de Centrafricains qui auront payé un lourd tribut à ces crises militaro-politiques à répétition dans le pays. En tout cas, la CPI, comme a voulu les victimes, a l’occasion de  sanctionner pour  donner l’exemple à ceux qui veulent tenter de détruire le pays par les armes.

On se rappelle pour mémoire que, Patrice Ngaïssona qui passe pour être la figure de proue des anti-balaka, avait d’abord été arrêté en mi-décembre 2018 à l’aéroport international de Roissy en France. L’ex-patron du football centrafricain sera ensuite extradé quelques semaines plus tard, sur décision de la Justice française, à la Cour pénale internationale où il rejoindra son compatriote et élu du peuple, Alfred Yekatom alias Rambo, le « pistolero » arrêté quelques semaines plus tôt à Bangui, en novembre de la même année.

Le député pistolero qui s’était amusé à jouer au cowboy en dégainant notamment en plein parlement, était, à ce moment-là, loin de se douter qu’il se retrouverait dans la foulée dans un avion pour la célèbre prison de Scheveningen.  Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce dossier judiciaire est un autre défi pour la Cour pénale internationale.

On peut même dire que la CPI est d’ores et déjà attendue au pied…de la barre. Il lui appartient par conséquent de se montrer à la hauteur de l’histoire pour redorer son blason quelque peu terni dans certaines affaires qui ont suscité la controverse.

C’est pourquoi l’institution de Fatou Bensouda doit donner un signal fort, par la solidité du dossier. C’est donc un procès pour l’avenir. Car, non seulement les plaies de cette page noire de l’histoire de la RCA sont en train d’être cicatrisées par Touadéra avec l’appui de la justice nationale et internationale, mais aussi le salut du peuple centrafricain. Cela pourrait tempérer les ardeurs de toutes les bandes armées qui continuent de sévir en RCA et servir d’avertissement à d’éventuels pêcheurs en eaux troubles qui seraient tentés de commettre des exactions sur les populations, pensant pouvoir échapper à la justice des Hommes.

C’est à ce prix que les Centrafricains pourront se réconcilier avec eux-mêmes, après avoir été édifiés sur les tenants et les aboutissants de cette crise qui a profondément déchiré, entre temps, le pays et dont ils continuent de subir les affres encore aujourd’hui.

@Bienvenu ANDALLA,

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