Centrafrique/Législatives 2020-2021 : Une Politique de deux poids deux mesures de la Cour Constitution à propos de la confirmation de certains candidats le cas de Nana-Bakassa 2

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Bangui, le 20 avr. 21

Il est connu de tous que le verdict de la Cour Constitutionnelle est susceptible d’aucun recours, mais l’équité doit guider toutes les décisions de la part de cette haute institution, garante par excellence de la Constitution Centrafricaine. La récente décision portant confirmation des élus de la nation pour ce second tour et la partielle laisse à désirer. Le cas de «comzone» de la Nana-Bakassa, Florent Kéma confirmé par la Cour constitutionnelle comme le nouveau député de ladite circonscription est flagrant et peut remettre en cause la crédibilité de cette haute institution  qui se veut la vitrine de la loi constitutionnelle.

Pour rafraîchir la mémoire de cette institution républicaine et le commun des Centrafricains, le dossier Florent Kéma est encore pendant devant la Cour Pénale Internationale. Le procès Ngaïssona et Yékatom en cours a dévoilé beaucoup des complices, auteurs de la récente crise militaro-politique qui perdure jusqu’à ce jour. Les experts de cette juridiction ont prouvé que Florent Kéma est bel et bien membre de la milice Anti-balaka, qui a manœuvré sous le commandement de patrice Edouard Ngaïssona aujourd’hui sous les verrous de la haie. Et à ce titre il n’est pas éligible comme le veut la Constitution.

Comme preuve, dans l’entretien d’un témoin à la Haye, il en ressort qu’en la date du 18 avril 2015, au cours d’un entretien, ce dernier a affirmé que  M. Kema a déclaré qu’il était coordonnateur régional de la province de l’Ouham (y compris Bossangoa) ; que lui et Romain Findiri étaient sous l’autorité de Ngaïssona, et que l’objectif principal de son groupe était encore de chasser tous les musulmans et la Séléka de l’Ouham.

N’est-ce pas un motif suffisant pour la Cour constitutionnelle  de disqualifier ce candidat afin de rompre avec le phénomène des groupes armés dans ce pays ? Juge de la constitutionnalité des lois d’invalider purement et simplement la candidature de Kema Florent qui est de mèche, voire membre des anti-balaka jusqu’à ce jour ?

Dans son verdict, la Cour constitutionnelle a invalidé la candidature de certains élus de la nation à cause de leur appartenance aux groupes armés tel le cas du député sortant Amadou Aboubacar Kabirou de Bambari 1. Mais pourquoi ne pas en faire autant avec ce criminel de  Kema qui continue de mettre à mal la tranquillité de la population de Nana-Bakassa ?  La cour constitutionnelle ne doit pas perdre de vu que la 6ème législature sortante était composée en majeure  partie des membres des groupes armés, des bras cassés. Et toute la nation  centrafricaine est témoin que c’est une législature pourrie, remplie des gangsters, des voleurs, des violeurs a déshonoré l’honorabilité des élus de la nation. Qui dit mieux ? Tant les dossiers sales en font un bon témoignage.

Ce n’est pas encore tout. Ce qui est plus grave, pendant la campagne, ce bandit de Florent Kema a interdit formellement à son challenger Sylvain Patassé de battre campagne dans la circonscription. Et poussant loin leur témérité, Kema et ses éléments ont torturé un membre de l’équipe de campagne du candidat Sylvain Patassé.  Même le jour du vote, Kema et ses acolytes se sont pointés devant les bureaux de vote pour menacer la population afin de voter à sa faveur. La détention illégale d’arme n’est pas une preuve suffisante pour l’invalidation de la candidature de ce quidam qui ne respecte pas la loi ? Les menaces verbales et autres actes barbares posés par Kéma à Nana-Bakassa méritent l’invalidation pure et simple de sa victoire au forceps. A quel jeu vraiment nos vaillants juges de la Cour constitutionnelle se sont livrés dans leur réquisitoire ?

Pourquoi la Cour Constitutionnelle n’a-t-elle pas tenu compte de la requête déposée par son challenger, le candidat frustré Sylvain Patassé ? En plus de cela, les autorités locales elles-mêmes, plus précisément le préfet  avaient écrit pour dénoncer le déroulement de la législative dans cette circonscription. Ce dernière a demandé purement et simplement la reprise de de ces élections législatives. Ne s’agit-il pas là d’une politique de politique de deux poids, deux mesures ?

Ou bien c’est le nom de Sylvain Patassé qui gêne ? Et si c’en est le cas, il apparaît clairement que c’est un règlement de compte. La République centrafricaine a souvent été tributaire des vœux de certains dirigeants qui veulent dicter ou imposer leur volonté à toute la République. Mais la Cour Constitutionnelle dont les décisions ont été déjà saluées pour la présidentielle devrait faire preuve de neutralité en rendant  rien que le droit afin de ne pas perdre sa lettre de noblesse.

Aux dernières informations, on apprend que c’est l’un des plus proches collaborateurs du Président de la République dont nous taisons pour le moment le nom qui aurait fait pression sur la Cour constitutionnelle pour valider cette victoire de Kema afin de conforter la victoire des députés du KNK dans l’Ouham. Mais nous y reviendrons dans nos prochaines publications pour dénoncer ce sous-marin qui cherche à mettre l’épine dans le pied du pouvoir en place.

@HERMAN THEMONA, 

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