Bangui, le 20 oct. 21
Ce n’est pas une lâcheté pour le chef de l’Etat centrafricain de tendre la main aux ennemis de la paix. La décision si difficile prise par le premier citoyen centrafricain est une volonté manifeste d’aller chercher la paix, où qu’elle se trouve, même au bout de la terre.
Selon une source politique, ce n’est pas pour la première fois que le président Touadéra prend une telle décision qui semble être salutaire pour les populations surtout celles qui se trouvent dans les zones occupées par les hommes sans foi, ni loi.
On se souvient dès sa prise de fonction après sa brillante élection en 2016, le président Touadéra avait librement tendu sa main de dialogue à tous les opposants démocratiques et tous les groupes armés.
Cette politique avait conduit aux assises de Khartoum où les Centrafricains furent transportés comme des bœufs que l’on traîne à l’abattoir sans savoir ce qu’il fallait faire tant l’agenda des débats était critiqué par certains Centrafricains.
En mathématicien, l’homme fort de Boy-Rabe qui considère le dialogue comme l’unique solution pour la stabilité du pays n’est pas resté indifférent. C’est dans ce contexte qu’un document a été paraphé et signé à Bangui le 6 février 2019 sous le nom de l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation en République Centrafricaine (APPR-RCA) qui était un accord de dernière chance.
Les efforts communs soutenus par la communauté internationale commençaient à porter des fruits de bonheur jusqu’en décembre dernier où l’ancien président Bozizé revenu de son exil sur ses pointes de pieds a décidé de créer un groupe armé sous le nom de la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC) qui a vraiment changer la situation sécuritaire pour la rendre plus dramatique et sanguinaire.
Combien de Centrafricains sont tombés depuis l’entrée dans les maquis de celui qui a été hier père de la nation et qui, au nom du pouvoir pour le pouvoir est devenu l’ennemi de tout un peuple ?
Le président Touadéra en sa qualité de père de la nation, dont l’un de ses devoirs, dans le cadre de notre Constitution, est d’assurer la sécurité du peuple contre toute forme d’agression est encore une fois de plus revenu vers les leaders de la CPC et certains groupes armés proposer au nom de sa population meurtrie tendre la main de dialogue, car dit-il et selon la feuille de route des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL ) est une piste de solution qui a des engagements « Au nombre des engagements du Gouvernement, figure la déclaration d’un cessez-le-feu, comme facteur indispensable à la réussite de l’ensemble du processus et à la création d’un climat propice à la paix et à la réconciliation nationale »
Le président Touadéra a été élu par un peuple souverain et a fait des promesses et aujourd’hui, il voudrait prouver aux yeux du monde que son peuple et lui ne font qu’une seule personne. Voilà pourquoi, il est allé chercher cette paix dans la conscience des groupes armés car, la paix n’a pas de prix « et il n’y a de paix véritable que celle issue d’un dialogue franc entre les filles et fils d’un pays déchiré par des crises interminables comme le nôtre. Il faut donner une chance à la paix, quelles que soient les atrocités et les injustices », a-t-il promis.
Cependant, il faut noter que la fin des opérations militaires et de toute action armée sur l’ensemble du territoire national n’est pas une faiblesse de la part du régime de Bangui, cette paix recherchée « Le cessez-le-feu unilatéral immédiat est la démonstration, si besoin en était encore, de ma ferme volonté de privilégier la voie du dialogue et non celle des armes, dans le règlement de la crise qui secoue notre pays.
Ce cessez-le-feu unilatéral immédiat a aussi des raisons humanitaires. Il permettra, j’en suis persuadé, à nos concitoyens des zones occupées par la CPC et les autres groupes armés, d’accéder à l’aide humanitaire, aux services sociaux de base, de circuler et de vaquer librement à leurs occupations quotidiennes.
Ce cessez-le-feu vise également à protéger la population contre les violences aveugles, faciliter le dialogue républicain en cours d’organisation et la mise en œuvre de la feuille de route conjointe de Luanda»
Le président Touadéra dans sa politique sait pertinemment qu’il n’est pas tard de faire la paix, et le fondement d’une paix solide et permanente est la justice ; la justice pour ceux qui continuent de vivre la tragédie provoquée par la perte des êtres chers.
Notons que le président de la République dans son message à sa nation a exhorté tous ses concitoyens de prendre en compte ce qui est commun : la patrie. Voilà pourquoi, il a demandé la « vigilance et surtout à votre patriotisme pour surmonter les douleurs, les déchirements et aller au dialogue républicain pour sortir notre pays de la situation dans laquelle nous l’avons collectivement plongé »
@Bienvenu ANDALLA,
