Centrafrique : Le dialogue républicain, une solution pour résoudre la crise ou une source des malheurs ?

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Bangui, le 11 juil. 21

En République centrafricaine les surprises ne manquent pas. Le paradoxe dans ce schéma est lié au fait qu’à chaque fois qu’une solution se trouve, brutalement, une autre crise éclate remettant les choses au point zéro.

Depuis l’annonce du prochain dialogue républicain, les voix s’élèvent de partout pour critiquer ce qui pourtant, permet de regrouper les Centrafricains sur une même table et de trouver les pistes de solution pour une sortie durable de la crise.

Selon les membres de la COD-2020, il faut un dialogue inclusif même avec les groupes armés qui ne font que supplicier le pays et asphyxier l’économie qui pourtant, était en plein  essor depuis quelques années. Ces Centrafricains qui sont regroupés dans cette plateforme ne tiennent pas compte des recommandations du Forum National de Bangui et de la Constitution du 30 mars 2016 qui proscrivent l’impunité.

En acceptant une telle rencontre, les victimes pourraient aussi se lever et réclamer justice, voire pourraient accuser le chef de l’Etat de la plus haute trahison : « Le président Touadéra a été élu et non nommé. Ce qui signifie qu’il doit rendre compte à ce peuple souverain si on considère la démocratie comme le gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple. Ainsi dans cette optique, il ne doit pas être un traitre car, le pouvoir qu’il détient et qu’il gère de nos jours, lui vient de ce peuple. Comment refuser de travailler pour le bonheur de ceux-là qui lui ont donné ce pouvoir ? Accepter un dialogue avec les membres de la CPC est une haute trahison qui ne dit pas son nom », a lâché une source politique.

Une autre chose, si le régime de Bangui refuse les propositions de la CPC et de la COD-2020 quel sera le sort des populations en province lorsqu’on sait les conséquences des crises en Centrafrique  et surtout la folie des groupes armés sans foi ni loi? Le président de la République est donc entre le marteau et l’enclume.

Le prochain dialogue risquerait apporter des malheurs au lieu d’en résoudre cette crise. On ne comprend pas la raison d’un autre dialogue après Khartoum où tous les Centrafricains ont accepté de déposer les armes et de conjuguer le même verbe qui est celui de militer pour la paix condition sine qua none pour le développement socioéconomique du pays.

Depuis le déclenchement de la dernière crise militaro-politique, le pays a déjà organisé plusieurs foras et dialogues sans qu’une solution définitive ne soit trouvée ce qui signifie que ce ne sont pas les dialogues qui pourront résoudre les crises en Centrafrique surtout que les politiques ne jouent pas franc jeu.

Le problème qui doit intéresser les Centrafricains de nos jours est celui de la sécurité sur toute l’étendue du territoire national : « Les Centrafricains n’aiment pas leur pays. Comment comprendre qu’au moment où le pays progressivement sort de l’ornière, c’est en ce moment que les querelles stériles autour d’un dialogue se multiplient ? Or, on ne peut pas se dire patriote si on ne respecte pas les institutions de son pays. La prime à l’impunité n’a jamais développé un pays. Les Centrafricains ont clairement exprimé leur volonté de mettre un terme à l’impunité source des malheurs de ce pays. Doivent-ils se contredire de nos jours en acceptant la prime à l’impunité puisque c’est cela que les opposants et autres cherchent pour les leaders de la CPC ? Qui n’a pas vu ce qui s’est passé de janvier en mars en Centrafrique avec les exécutions sommaires, l’asphyxie de l’économie du pays par le blocus du corridor Bangui-Béloko par les hommes de cette coalition des rebelles ? Doit revivre les mêmes erreurs ? » S’interroge une source politique de la capitale.

L’avenir du Centrafrique dépendra effectivement du degré du patriotisme des uns et des autres, car c’est un patrimoine commun qu’il faut défendre. Mais pour y parvenir, les efforts doivent être conjugués et mettre la République en avant.

@Hervé BINAH, 

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