Centrafrique : Le dialogue inclusif ne doit pas compromettre la volonté populaire

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Bangui, le 09 juin 21

Depuis une bonne période et par extension depuis l’indépendance du pays dans les années 60, son corps n’ pas été pacifié sur un climat d’apaisement. Cette situation prendra un tournant décisif  dans la deuxième moitié du siècle passé avec des coups d’Etat à répétition. Pour résoudre la question sécuritaire, plusieurs foras ont été organisés sans une solution favorable malgré la promotion des criminels dans les hautes fonctions du pays. Pourquoi encore étendre jusqu’à l’éternité cette donne qui ne profite qu’aux ennemis du pays ?

La République centrafricaine a accédé au vent des indépendances dans les années 60 disposant au passage toute sa souveraineté comme les autres pays de la sous-région. Malgré une panoplie des ressources naturelles, le pays est toujours à la traine et les ennemis sont choyés sur le dos du contribuable centrafricaine qui est soumis à une justice de deux poids, deux mesures.

On se souvient que la Cour pénale internationale (CPI) a acquitté Jean-Pierre Bemba. Celui-ci devrait débourser une somme de 5 millions d’euro aux victimes centrafricaines. Cependant, si nos calculs ne sont pas faux, chacune devrait gagner une somme de 26000 FCFA, une véritable insulte aux victimes. Que signifie une telle somme ? Essuyer les larmes lorsqu’on a perdu son mari ou son enfant ? Une telle somme peut-elle reconstruire une maison incendiée ou rétablir les amours perdus ?

Ce sont les questions que ceux qui soutiennent ce dialogue avec les criminels devraient en principe se poser car, en réalité chacun a son tour chez le coiffeur.

La  crise centrafricaine n’est pas une fatalité comme on peut le croire, mais le véritable problème est lié à la manière dont on cherche toujours à la résoudre.

Aujourd’hui, certaines ONG des droits de l’homme condamnent avec la dernière énergie, les exactions commises sur les paisibles populations qui n’ont rien fait de mal pour souffrir dans leur chair. Si l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation négocié et signé à Bangui le 6 février 2019 ne parvient pas à arrêter l’hémorragie humaine sur toute l’étendue du territoire national, ce n’est pas en signant un énième document que la crise centrafricaine prendra fin. Les victimes on les retrouve partout dans ce pays des grands paradoxes. Le problème n’est pas de nos jours d’exclure François Bozizé et ses mentors, mais le problème c’est qu’un morceau d’arbre jeté dans l’eau ne deviendra jamais un poisson. Tous les Centrafricains sauf mauvaise foi savent que cet ancien président n’est pas à son premier forfait. Qui peut ignorer la monnaie de singe rendue au président Patassé ? Durant ces multiples coups d’Etat, combien des Centrafricains ont perdu leur vie ?

Le dialogue voudrait aussi les ingrédients du pardon et une fois demandé, on doit prendre une ferme résolution de ne plus commettre les fautes et chercher à vivre en harmonie avec ses frères. Un dialogue oui ! Mais il doit se faire avec les Centrafricains de sang et non plus revenir sur les fautes morales en nommant les criminels étrangers dans les hauts postes de responsabilité comme fut le cas avec les ministres Conseillers tels que Sidiki, Ali Darassa qui ont dicté leurs lois en un moment donné de l’histoire de ce pays. La roue a tourné et il ne faut plus revenir en arrière.

@HERVE BINAH, 

 

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