Bangui, le 22 sept. 23
Les Centrafricains se souviennent encore du discours de fermeté du président de la République, le Pr Faustin Archange Touadéra lors de la remise de la copie de la nouvelle Constitution à la direction de campagne du MCU (Mouvement Cœurs Unis) le 30 août 2023. Lebas peuple qui s’est engagé à donner au président Touadéra tous les moyens de sa politique, ne comprend pas pourquoi les lignes ne bougent pas jusqu’aujourd’hui.
Le Centrafricain lambda se demande aujourd’hui pourquoi son président tarde à mettre en pratique ses promesses mais surtout à faire preuve de fermeté avec toutes les nouvelles prérogatives dont il dispose aujourd’hui. Tout se passe comme si une nouvelle Constitution n’est pas adoptée et que le président continue de travailler avec l’ancien Constitution de 2016. Les lignes n’ont pas bougé d’un seul iota et ses détracteurs commencent à rire sous cape comme quoi, ses épaules sont très frêles pour supporter les réformes que lui-même a entreprises. Les sujets d’inquiétude ne manquent pas et ils sont nombreux. Il s’agit de la mise en place d’un nouveau gouvernement, de la chasse aux fossoyeurs de la République qu’ils soient des groupes armés ou des mercenaires économiques etc.
Comme si Touadéra après avoir reçu l’aval du peuple, a subitement peur de sa nouvelle mission. Comment comprendre qu’après la promulgation de la nouvelle Constitution, la République centrafricaine continue ‘être dirigée sur la base de l’ancienne loi fondamentale ? Des autorités continuent de prendre des arrêtés comme bon leur semble alors que ce n’est pas ce que stipule la nouvelle Constitution. Le gouvernement n’est pas dissout et le premier ministre continue allégrement d’occuper cumulativement ses hautes fonctions tout comme certains ministres au grand dam des Centrafricains qui ont hâte de voir le changement tant vanté par le président Touadéra. Certains pensent même que Touadéra n’était pas sûr que la nouvelle Constitution allait passer, c’est pourquoi il ne s’est pas préparé en conséquence.
Le président Touadéra ne doit pas jouer avec la vie de toute une nation. Ce n’est pas en gérant la chose publique de cette manière que la République centrafricaine va prendre son envol. Avec ce laxisme qui se fait sentir, l’essor prôné de la 7ème République risque d’être un échec. Les Centrafricains ont peur d’un échec collectif du moment où ils ont tout donné à leur président. Qu’est ce qui empêche le président Touadéra aujourd’hui de sortir de son sommeil pour dissoudre ce gouvernement, de nommer un nouveau premier ministre ou de reconduire Félix Moloua et de mettre en place un nouveau gouvernement qui répond aux attentes et travailler concrètement avec la nouvelle Constitution ? Nous sommes très en retard et perdre encore quelques jours serait vraiment catastrophique pour notre pays. Nous osons croire que dès son retour du long périple en Europe et en Amérique, Touadéra va prendre les responsabilités qui sont les tiennes.
Tous les Centrafricains s’attendaient à ce qu’il mette en prison ceux qui ont détourné et continuent de détourner les deniers publics comme les Mathurin Dimbélé, ceux qui ont bradé et continuent de brader les biens de l’Etat comme…suivez notre regard. Malheureusement, le président Touadéra continue de faire perdurer la souffrance des centrafricains en tolérant les exactions et autres abus commis dans son cercle ou par ses subordonnés. Quand est-ce que le champion du MCU va mettre en prison les faussaires de ce pays comme nous le voyons au Cameroun voisin ? En quoi la 7ème République va-t-elle se démarquer des autres si le président ne prend pas les taureaux par les cornes ? La lutte contre l’insécurité, l’impunité, la gabegie et toutes formes de détournement des fonds publics et des biens de l’Etat, doivent être au centre des préoccupations du président Touadéra.
Si le champion du MCU n’est pas en mesure ou à la hauteur de la mission qui est la tienne, qu’il jette l’éponge parce que les Centrafricains ont hâte de sortir de la misère, de la pauvreté et compte se faire une place dans le concert des nations. C’est pourquoi ils ont demandé à Touadéra de légiférer seul, de choisir son vice-président et de nommer le premier ministre sans pression aucune. Alors pourquoi n’a-t-il pas le courage de franchir le rubicond ? Affaire à suivre !
