Centrafrique : L’arrestation du ministre Hassan Bouba ou la fin de l’hégémonie des groupes armés ?

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Bangui, le 21 nov. 21

Les Centrafricains ne seront pas surpris cette fois-ci avec l’arrestation du ministre de l’Elevage et de la santé animale Hassan Bouba. Du Forum National de Bangui en passant par la Constitution du 30 mars 2016, le peuple centrafricain avait clairement exprimé son intention de mettre un terme à l’impunité source de plusieurs maux qui minent le développement de ce pays. Le signal fort lancé aux autres candidats de la Cour pénale internationale est une marque de l’entrée dans une nouvelle ère qu’est le respect des droits de l’homme et du droit international humanitaire.

Selon une source digne de foi, le ministre Hassan Bouba qui était l’homme de main du mercenaire criminel Ali Darass aurait été impliqué dans plusieurs crimes relavant du droit international humanitaire et dont certaines sources issues des rapports internationaux affirment à tort ou à raison que cet ancien membre du gouvernement serait accusé des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité perpétrés  dans certaines provinces du pays. Impliqué dans plusieurs rapports, cet ancien membre du gouvernement n’est pas en odeur de sainteté.

On sait tous sauf mauvaise foi de notre part que l’UPC du mercenaire nigérien est un groupe armé qui a été le plus cruel dans la Ouaka, Alindao et même dans la capitale après la convention signée avec Bozizé pour créer la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC) : « La République centrafricaine n’est pas un refuse des bandits de grand chemin. Les crises militaro-politiques ont enfoncé ce pays dans un trou incomparable. L’arrestation du ministre Hassan Bouba est un signal fort pour les autres membres du gouvernement qui ne veulent pas entrer dans la logique du président Touadéra qui cherche à créer des conditions de vie pour toutes les populations. On ne peut pas vouloir le beurre et l’argent du beurre en même temps. Tous les ennemis du pays doivent répondre devant les juridictions nationales et internationales afin de mettre un terme à ce désordre », a affirmé une source des organisations de la société civile.

L’idée de reconstruire la République centrafricaine doit absolument passer par la justice car, il n’y a pas de réconciliation sans aveux. Depuis la victoire à la Pyrrhus remportée à Khartoum, les groupes armés surtout ceux issus de l’ex-coalition Séléka, se disaient être à l’abri des poursuites judiciaires or, le temps n’était pas encore arrivé.

Certains Centrafricains dans un passé proche, ont accusé la Cour pénale internationale de ne viser que les poissons de la couleur Anti-Balaka. Aujourd’hui, tout est au clair même si les raisons de l’arrestation de cet ancien membre du gouvernement ne sont pas encore dévoilées au grand public. Cependant, ce que l’on doit retenir c’est qu’il est arrivé au gouvernement au nom de l’UPC. C’est une preuve de son appartenance à un groupe armé.

Chaque chose a son temps sur terre. En Centrafrique, le temps de la justice a sonné et les bourreaux du pays sont dans le viseur de la justice tant locale qu’internationale. Le président dans sa logique a fait de la lutte contre l’impunité son cheval de bataille pour dire que même s’il tend la main à tous ses compatriotes, ce n’est pas pour encourager l’impunité mais, laisser le temps faire son temps : « La République centrafricaine accuse un très grand retard sur plusieurs plans à cause des groupes armés qui ne font que supplicier les paisibles populations. Il faut donc des institutions fortes pour faire avancer les choses. C’est une certitude de voir que le rouleau compresseur de la justice est en marche. Les victimes peuvent maintenant saluer le loyal travail des autorités judiciaires », a témoigné une source politique.

@JACKO, 

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