Bangui, le 09 juillet 21
Ce que l’on craignait risquerait arriver en République centrafricaine : l’insécurité alimentaire au point où les ONG humanitaires sont appelées à voler au secours des paisibles populations qui n’ont rien fait de mal pour mériter ce triste traitement.
Nul ne peut dire le contraire de nos jours que la République centrafricaine est un pays dont la manne divine qu’est les ressources naturelles fait de l’appétit aux puissances étrangères et certains pays de la sous-région. Cette richesse est paradoxalement et diversement aperçue par les observateurs de la scène politique centrafricaine dans leurs rapports où il est question de trouver une réponse à la question pour un Centrafrique riche avec des Centrafricains pauvres ?
La réponse est claire sauf mauvaise foi de notre part. Depuis plusieurs décennies, le pays est en proie à des crises militaro-politiques récurrentes et très meurtrières qui freinent son développement.
Depuis la création de la coalition Séléka dans la patrie septentrionale en décembre 2012 majoritairement formée des sujets musulmans et des peuhls venus de tout bord, et surtout la riposte des mouvements anti-balaka en décembre 2014 après les dérives des hommes de Michel Djotodia, ceux-ci en revanche se réclamant des chrétiens.
Ces ennemis de la cohésion nationale ont plongé le pays dans un chao sans pareil au point où certaines provinces du Centrafrique sont froidement dans une situation de crise alimentaire.
OCHA dans son dernier rapport annonce une urgence alimentaire dans certaines zones du pays où les dernières violences empêchent les populations de vaquer à leurs occupations surtout les travaux champêtres dans un pays qui est essentiellement agricole.
On ne comprend pas de nos jours ce que veulent ces hommes armés dans ce pays. On se souvient que dès la prise du pouvoir du président Touadéra en 2016, après une longue période de transition marquée par les actes de pillages, les vols en main armée, les viols, l’exploitation illicite des ressources naturelles, le déplacement massif des populations et le transfert des mercenaires, ce mathématicien de Boy-Rabe a opté pour la paix et le vivre ensemble dans son pays.
Dans cette politique d’apaisement, il a tendu la main à tous les groupes armés afin qu’ils soient animés par la raison et non le désir d’animosité. C’est dans ce contexte que les Centrafricains furent transportés dans un avion en direction de Khartoum, capitale soudanaise pour acheter la paix à tous les prix en contrepartie de la dignité de la population et de la violation de la constitution car, la paix n’a pas de prix.
Un document sera alors paraphé et signé le 6 février 2019 dans la capitale Centrafricaine sous la dénomination de l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation en République Centrafricaine (APPR-RCA).
Le gouvernement s’est fait un véritable élève du respect des recommandations de cet Accord dit de dernière chance en nommant les membres de ces groupes armés au sein des institutions républicaines malgré les déclarations de la population civile qui ne voulait pas la promotion des hommes armés.
Mais pour dompter les Centrafricains, les hommes armés n’étaient plus appelés des rebelles mais des ex-combattants. Les Centrafricains ont avalé cette pilule amère en acceptant que les illettrés soient nommés dans les hautes charges du pays.
Mais avec la capacité de résilience centrafricaine, une accalmie s’est observée avant le retour de François Bozizé par la petite porte. Son plan machiavélique qui est considérée comme une haute trahison de la nation, a amplifié la montée des braquages dans certaines régions du pays où les populations ne peuvent plus aller en brousse à plus de deux kilomètres de peur de ne pas être massacrées comme des animaux.
Cette triste situation est en phase de provoquer une crise alimentaire. Le problème qui se pose alors est d’ouvrir les couloirs humanitaires afin qu’il y ait une assistance à ces paisibles citoyens.
@Bienvenu ANDALLA,