Centrafrique : la porosité des frontières impacte sur la pacification du pays

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Bangui, le 01 juin 21

La paix, la réconciliation et le vivre ensemble passent nécessairement par le ratissage des groupes armés et la sécurisation des frontières selon l’expression des populations centrafricaines. Halte à l’hypocrisie et à la maffia pour changer la donne politique de la République centrafricaine. Un peu plus de deux ans après sa signature commune entre le gouvernement centrafricain et les groupes armés,  la situation sécuritaire reste toujours volatiles.

Logiquement, dans la ligne droite du président Faustin Archange Touadera qui, depuis son accession à la magistrature suprême après une longue période de transition politique, prône sans cesse sa politique de la main tendue opposée à la solution de la force pour neutraliser les hors-la-loi au risque  d’embraser dangereusement la situation. La présence des groupes armés dans le gouvernement est une preuve de dialoguer avec tout le monde sans exception et les tentatives de médiation demeurent maintenues, estimant que tout le monde  garde toujours confiance aux garants et aux facilitateurs qui se sont engagés à poursuivre le dialogue coûte que coûte conformément aux recommandations de l’Accord de paix de Khartoum.

Depuis le début de dérives enregistrées où les groupes armés écorchent l’Accord de paix de Khartoum, par un mot la politique du président de la République, les Centrafricains ont plaidé pour une guerre sans complaisance contre les groupes armés. Le chef de l’Etat voulait par une attitude prudente, laisser le temps aux chefs de guerre de revenir à la raison. Malheureusement, avec la création de la CPC, on ne pouvait toujours pas attendre et voir les Centrafricains mourir comme des animaux.

On peut dire que la danse macabre à laquelle se livrent encore les groupes armés avec la communauté internationale est devenue un rituel satanique et illusoire pour entretenir durablement la crise centrafricaine sans fin. On devine finalement les manipulations  des commanditaires  intérieurs et extérieurs qui ne sont pas les seuls éléments à maintenir  et accentuer le chaos en raison des visées hégémoniques et égoïstes sur les pillages systématiques et sélectifs des richesses nationales qui nourrissent les rébellions et leurs hommes, voire certains partis politiques d’opposition manipulables à souhait de l’extérieur qui tireraient profit en partie de leur antipatriotisme coupable. Heureusement, on remarque une prise de conscience nouvelle chez les Centrafricains, toutes catégories sociales et tous âges confondus, qui, aujourd’hui, ont su tirer intelligemment les leçons sur les conséquences des crises militaro-politiques dans ce pays.

Des dissensions internes liées à une guéguerre  de leadership et l’incertitude sur leur avenir doublée de la perte d’avantages matériels tels que les butins de guerre faciles peuvent mourir leurs ressentiments du moment, malgré l’appât des primes octroyées contre la remise volontaire de leurs armes. Car, en matière de rébellion armée, on n’est jamais mieux servi que par soi-même. Ce qui explique le surplace constaté dans certaines zones occupées où les rebelles et surtout les mercenaires s’opposent au dernier «R » (Rapatriement) des apatrides non clairement mentionné.

Il ne fait aucun doute que la principale source de la multiplication des groupes armés dans ce pays demeure la porosité des frontières de la RCA avec ses voisins. Il ne se passe pas un seul jour sans que les mercenaires criminels fassent leur incursion dans le pays. Une fois s’installer, ils se constituent souvent comme des nouveaux groupes en tuant et en exploitant illicitement les ressources naturelles du pays. Les frontières avec le Tchad, les deux Soudan et les deux Congo constituent la principale source de ravitaillement par ces milices armées. Il faut donc sécuriser les frontières si l’on veut faire un DDRR à la hauteur des attentes des populations.

Dans ce contexte incertain, certains chefs rebelles ont tout de même commencé à adhérer, sur ce coup de semonce, le processus DDRR dont l’élan devrait stimuler les autres entités hésitantes à titre exemplaire. Mais, la volonté gouvernementale reste intacte en dépit des atermoiements, des reculs et des calculs sordides teintés de mauvaise foi chez les uns et les autres.

Nous osons croire que le gouvernement centrafricain, les garants et facilitateurs sont suffisamment avertis et vont prendre des mesures sécuritaires au niveau des frontières. La solution sur le front sécuritaire en Centrafrique est de plus en plus critique. Des chefs de groupes armés qui font volte-face contre l’Accord de paix de Khartoum dont ils sont pourtant signataires s’agitent. Les observateurs, les garants et les facilitateurs de cet historique document  salutaires sont en alerte. Les populations  civiles s’interrogent anxieusement, la communauté internationale retient son souffle. Le temps est venu pour tourner la page à ses sombres moments historiques qui ne font que retarder le développement du pays.

@JKL, 

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