Bangui, le 29 juil. 21
C’est avec surprise que les Centrafricains ont appris la mort dans l’âme la nouvelle du refus délibéré de l’ambassadeur de la France en Centrafrique de délivrer des visas à certains députés de la nation afin de prendre part à la session de l’assemblée parlementaire de la francophonie qui devait se tenir en Belgique. Une soufflette qui interpelle la ministre des affaires étrangères Sylvie Baïpo Temon.
Jamais dans l’histoire de la Centrafrique, les autorités n’ont essuyé une telle humiliation comme ce qui vient de se passer avec les élus de la nation. Comment imaginer qu’un ambassadeur puisse oser opposer une fin de non-recevoir aux autorités d’un pays dans lequel il est accrédité ? Et bien ! C’est ce qui vient de se passer avec l’ambassadeur Groguirin, haut représentant de la France en République centrafricaine.
Se considérant toujours au-dessus des autorités dirigeantes de la Centrafrique, cet envoyé spécial du Président français Emmanuel Macron en Centrafrique s’est permis de refuser de délivrer des visas Schengen aux députés de la nation qui devraient se rendre en Belgique dans le cadre de la session parlementaire de l’APF contrairement aux us de ce parlement qui a édicté comme l’un de ces principes la libre circulation. Poussant loin l’outrecuidance, ce diplomate français s’est aussi permis de refuser un visa au ministre des affaires étrangères qui se trouve être le patron des diplomates. Saperlipopette ! Ce diplomate se croit-il au-dessus de tout le monde pour se permettre une telle pratique ? Sous d’autres cieux, de genre des diplomates devaient être automatiquement déclarés persona non grata à défaut d’être convoqués et cuisinés convenablement.
D’ailleurs les voix se sont déjà élevées pour dénoncer cette attitude de l’ambassadeur qui n’a pas de considération pour les autorités centrafricaines. La ministre de affaires étrangères a intérêt à réagir en usant de ses prorogatives pour rappeler à l’ordre ce diplomate qualifié de récalcitrant à cause de son passé lugubre.
De sources concordantes, la ministre Sylvie Baïpo Temon serait interpelée par les députés pour des explications à l’assemblée nationale le 28 juillet dernier et attendent de pied ferme afin qu’elle se justifie pour ces dérapages diplomatiques. Mais compte tenu de son agenda, l’interpellation a été reportée pour le lundi, le 2 Août 2021.
Pour certains, le refus de délivrer des visas peut s’expliquer comme un règlement de compte des autorités françaises vis-à-vis des autorités centrafricaines. La raison est toute simple ; c’est la décision des dirigeants centrafricains de renouer avec la Russie. Tout compte fait cette attitude résulte de l’animosité des autorités françaises vis-à-vis des Centrafricains qui ont décidé de prendre leur destin en main pour s’épanouir.
La Centrafrique tant un pays souverain ne doit être sous-estimé par la France bien qu’étant la puissance colonisatrice. Elle doit être traitée au même pied d’égalité que les autres Etats souverains. Vivement que la ministre Baïpo Temon prenne ses responsabilités.
@JACKO,
