Bangui, le 30 octobre 20
Après des années traversées suite à la crise militaro-politique, la machine judiciaire est en marche avec les procès qui se déroulent dans l’arrière-pays, notamment les zones jugées « gouvernées » par les criminels. Le 26 octobre 2020 à Birao (Vakaga), s’est tenu la première session publique du Tribunal après plusieurs années sans audience, pour statuer sur des irrégularités présumées signalées par un député élu de la localité. Selon les informations suivies par lepotentielcentrafricain.com, le président du tribunal, Narcisse Wefio, le sous-préfet de Birao, Zakaria Ramadan, le chef du bureau régional de la MINUSCA, Bessan Vikou, le commandant du contingent zambien de la Mission, le lieutenant-colonel Paul Sapezo, et des personnels des forces de défense et de sécurité centrafricaines ont assisté à cette séance historique.
La première affaire concerne le député de Birao, Valentin GOUMBA, qui a adressé une pétition à l’Autorité nationale des élections (ANE) afin de dénoncer les irrégularités commises lors de la récente opération de cartographie, de délimitation et d’enregistrement des électeurs dans le cadre du processus électoral en cours. Il a également dénoncé la baisse du nombre d’électeurs inscrits à Am-Dafock, du fait de la non prise en compte de deux villages (Dongoro et Guila situés à environ 75 km de Birao) vidés de leurs habitants à la suite des affrontements. Le nombre de bureaux de vote diminuerait ainsi de dix (10) par rapport à 2015.
A la fin des délibérations, le magistrat Benjamin Batta, qui présidait la séance, a déclaré insuffisantes les preuves apportées par l’accusation, puisque les agents d’enregistrement de l’ANE se sont effectivement rendus sur le terrain et n’ont réalisé aucun enregistrement en raison de la désertion due à la situation sécuritaire connue à Am-Dafock les mois dernières. Il a, par ailleurs, conclu que l’allégation selon laquelle les agents de l’ANE ne seraient restés que sept jours, car le village déserté, les agents ne pouvaient pas y séjourner 21 jours. Le tribunal donc a conclus qu’il n’y avait pas de faute professionnelle ni d’irrégularités dans la manière dont l’enregistrement des électeurs était effectué.
A Kaga-Bandoro (Nana-Gribizi), au Centre du pays, huit personnes ont été condamnées également par la cour correctionnelle de ladite ville. Ces coupables ont été accusés de vol simple et complicité de vol, et condamnées à des peines allant de 18 à 24 mois par la Cour Correctionnelle du Tribunal de Grande Instance de la ville, le vendredi dernier.
Lors de cette audience correctionnelle, le 23 octobre dernier, la cour a jugé et condamné respectivement huit personnes dont quatre en contumace. Elles sont poursuivies pour des faits de vol simple, complicité de vol et d’évasion, selon le parquet près le Tribunal de Grande Instance de Kaga-Bandoro, et également des coups et blessures volontaires.
Sur quatre dossiers inscrits dans le rôle, trois ont été traités et tranchés par cour correctionnelle. « Les coupables ont été condamnés à des peines de 18 à 24 mois d’emprisonnement ferme ». A défaut d’un centre pénitencier dans la localité, les condamnés seront transférées à la maison carcérale de Ngaragba à Bangui, a rapporté le parquet.
En rappel, les dernières audiences dans ces deux préfectures remontent depuis l’année 2012, et ce, après huit ans d’inactivité en raison de la crise militaro-politique, dont les groupes armés continuent à bomber leurs biceps dans ces localités.
@Bienvenu ANDALLA,