Centrafrique : LA DIPLOMATIE A DU PLOMB DANS L’AILE

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Bangui, le 06 septembre 21

Le monde est devenu un village planétaire au point où la solidarité des Etats doit animer tous les gouvernements de la planète. Or, en République centrafricaine pays des grands paradoxes comme le feu Zarambaud l’a dit, la diplomatie semble être moribonde malgré la promesse faite par le Premier ministre aux élus de la nation. Les représentations diplomatiques ne parviennent plus à défendre l’image du pays quand bien même certains sièges sont fermés pour incapacité de payer les loyers.

De plus en plus, on se demande si la République centrafricaine voudrait évoluer seule ou du moins coupée du monde mais « Malheur à l’homme seul », comme aimait le dire le feu président Barthélémy Boganda.

Lorsque dans tous les discours, le Chef de l’Etat Faustin Archange Touadéra confirme sa volonté de travailler avec toutes les âmes qui peuvent aider son pays à se décoller rapidement, il n’écarte pas sa vision de coopérer avec les pays amis dans ce rendez-vous de donner et du recevoir. Malheureusement, certains de ses proches collaborateurs semblent ne pas vouloir exécuter leurs cahiers de charge. Pour injurieux que peut paraître un tel constat, il est très révélateur de la manière dont nos représentations sont considérées de nos jours à travers le monde : « Tel pays, telle diplomatie » affirmait le feu président Houphouët de la Côte d’Ivoire.

Aujourd’hui, les diplomates centrafricains qui défendent l’image de ce pays dans le monde sont humiliés et parfois « chassés » de leur résidence comme des simples animaux sans aucune valeur : « méfiez-vous des actes que vous posez aujourd’hui car, ils peuvent vous rattraper demain », Disait l’ancien premier ministre de la RD Congo, Patrice Lumumba.

Qu’est la République centrafricaine peut offrir au monde si elle ne parvient pas à payer les loyers des ambassades pour ne pas oser parler de la construction ? Le pays se fait toujours malheureux au point où on attend tout des bailleurs ou des ONG pour prendre en charge les diplomates : « Si je pouvais refaire ma carrière, je n’accepterais plus celle de diplomate surtout pas avec la nationalité centrafricaine. On ne peut pas comprendre que même le loyer notre Ambassade ici en RDC ne peut pas payer. Y-aurait-il une ligne budgétaire au Ministère des Affaires Etrangères pour palier à de tels manquements et humiliations ? Seul l’avenir pourrait répondre. Je me souviens que lors des dernières élections, c’est à la résidence de l’Ambassadeur que tout se passait et les rapports sont toujours envoyés à Bangui sans aucune suite favorable. Nous sommes dans ce pays, et tout le monde a peur de nous lorsqu’il s’agit de demander les moratoires pour nos loyers », a témoigné une source diplomatique de Kinshasa.

Pendant que nos confrères souffrent à l’extérieur pour la défense de l’image de ce pays, les autorités  de Bangui ferment bonnement leurs oreilles et préfèrent ternir l’image de ce pays qui, dans un passé récent était la vitrine de l’AEF et le Cameroun. Où sont parties les valeurs prônées par Boganda ?

Après la mort de Boganda, ses héritiers n’ont  pas maintenu allumée la flamme qui faisait la fierté de ce pays à travers le monde. Pas plus loin lorsqu’on entre dans le département en charge de la diplomatie  centrafricaine, c’est la triste réalité de voir que même les toilettes ne reflètent vraiment pas ce que l’on attendait de ce département ministériel.

@Hervé BINAH,

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