Centrafrique : Fatou Bensouda Procureur de la Cour pénale internationale à Bangui, une punaise pour certains candidats à la présidentielle de décembre 2020 ?

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Bangui, le 30 sept. 20

La République centrafricaine a signé le Statut de Rome qui a été adopté le 17 juillet 1998 par 120 Etats, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité. Ces Etats ont accepté la compétence d’une Cour internationale permanente, chargée de poursuivre les crimes les plus graves commis sur leur territoire ou pour leurs ressortissants à compter de l’entrée en vigueur du Statut de Rome le 1er juillet 2002. Or, depuis cette période de sa compétence, le pays a battu le record avec deux coups d’Etat sanglants marqués par les crimes graves et dont certains leaders au moment où les enquêtes se poursuivent à la Haye, sont candidats à la présidentielle. Quels sont donc les en dessous de sa visite de travail en Centrafrique ?

Il faut rappeler que la visite de cette diplomate judiciaire n’est pas un fait du hasard. Depuis mars 2003, le pays est sombré dans une spirale des violences sans pareil marquées par les violations des droits de l’homme, des violations des droits humanitaires internationaux et des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité et des crimes de génocide. C’est dans cette optique de lutte contre l’impunité causée de ces criminels que la CPI s’intéresse sur le cas Centrafricain qui bat le triste record des coups d’Etat et des rébellions dans la sous-région CEMAC. La finalité de cette Cour internationale est d’aider à mettre un terme à l’impunité des auteurs des crimes les plus graves touchant l’ensemble de la communauté internationale, et de contribuer ainsi à leur prévention.

Le Procureur Fatou Bensouda est venue à Bangui informer le Pr. Faustin Archange Touadéra, Chef de l’Etat, sur l’avancée des travaux de la CPI et pour les autorités sur l’avancée des enquêtes, mais également pour demander le raffermissement de la coopération entre le gouvernement centrafricain et la CPI : « Nous avons une affaire qui est en cours, mais également des enquêtes qui continuent en République centrafricaine », a déclaré la diplomate judiciaire à la sortie d’audience accordée par le Chef de l’Etat Faustin Archange Touadéra au Palais de la Renaissance ce mardi 29 septembre 2020.

On se souvient que depuis le déclenchement de la dernière crise militaro-politique, orchestrée par la coalition Séléka en majorité des musulmans et la riposte des mouvements Anti-Balaka qui se réclament des chrétiens, plusieurs crimes ont été commis en Centrafrique et certains de ces crimes entrent dans la compétence de cette Cour internationale. Et de nos jours, plusieurs responsables des Anti-Balaka croupissent à la Haye (Edourd Ngaîssona, le pistologue et très récemment Danboy, un réputé GP de François Bozizé)

Pourquoi cette visite à quelques jours seulement de la convocation du corps électoral par le Président Touadéra, selon les dispositions de la Constitution du 30 mars 2016 ?

Cette question mérite d’être posée lorsqu’on sait que les crimes ont été commis et le Procureur Fatou Bensouda avait promis au peuple centrafricain que ces crimes ne resteront impunis. Les enjeux sont donc à prendre au sérieux avant le dépôt

Notons que même si son agenda n’est pas encore disponible, il sied de préciser que  Le Procureur de la CPI, BENSOUDA, s’est élevée contre les personnes qui critiquent la lenteur des procédures. Elle a renchéri que c’est un travail très important car les crimes internationaux choquent la conscience de l’humanité. Ils sont très graves et très sérieux. Pour pouvoir avancer, nous devons nous assurer que toutes les preuves, toutes les informations nécessaires sont rassemblées, avant de déclencher le procès.

@Bienvenu ANDALLA, 

 

 

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