Centrafrique : Des centrafricains enlevés, déportés et jetés en prison à Maïtola au Tchad

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Bangui, le 13 avr. 18

Encore le nord de la RCA est dans une situation funeste à cause des bandits de grand chemin qui viennent du Tchad. Le nord centrafricain vit un phénomène nouveau, c’est la première fois que le Journal  en ligne Le Potentiel  publie sur  l’incursion tchadienne en territoire centrafricain dans la région frontalière de Markounda. Malheureusement, cela n’a donné lieu à aucune réaction de la part des autorités centrafricaines au point de donner aux centrafricains de cette partie du pays l’impression d’être abandonnés.

Les villages qui séparent la ville de Markounda et la frontière centrafricano-tchadienne sont devenus des vaches à lait. A la faveur du chaos de la Séléka et  l’absence quasi-totale de l’Etat, des sujets tchadiens ont pris  l’initiative de traverser la frontière en pick-up ou à dos de chevaux pour faire irruption dans les villages centrafricains qui jouxtent la frontière et mettre à sac les maisons après avoir fait fuir tous les habitants en brousse.

Ce business a duré. C’est d’ailleurs les acteurs qui ont été à l’origine du vol des bœufs d’attelage et de l’assassinat des enseignants à Nanga-Boguila il y a un peu plus d’un mois. Ayant complètement dépouillé les villages, les tchadiens orientent désormais leurs opérations vers des cibles humaines. Toute personne retrouvée dans les villages désertés est capturée et transférée à la prison de Maïtola au Tchad. Présentement, il ne reste que deux villages pour atteindre Markounda. In situ, au Tchad, même les centrafricains réfugiés sur le territoire tchadien sont traqués dans les familles d’accueil et emmenés en prison sans autre forme de procès.

Selon les témoignages des centrafricains au Tchad, la réunion de planification des expéditions punitives en territoire centrafricain se tiennent à Gnabodo, une sous-préfecture du Tchad. Aucune explication n’est fournie par l’administration provinciale tchadienne au sujet de ces opérations. Dans cette partie nord de la RCA, les centrafricains se sentent abandonnés.

Hervé Binah,

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