Centrafrique : Comment faire pour sauver le prochain dialogue ?

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Bangui, le 06 janvier 21

Depuis une bonne décennie, la République centrafricaine est plongée dans une crise à plusieurs facettes : crise de confiance entre le gouvernement et l’opposition démocratique, le manque de sérieux dans l’application des différents accords de paix signés avec les groupes armés. Que faire pour redonner confiance à la population ?

Pour banale que puisse paraître cette interrogation en République centrafricaine de nos jours, elle est moins révélatrice au regard du climat sociopolitique du pays qui reste tendu et où les divisions et le népotisme émergent.

En accédant à la tête de la magistrature suprême de l’Etat, le locataire du palais de la Renaissance a pris les engagements de rompre avec les vieilles pratiques politiciennes, qui sont les causes de la descente aux enfers de ce pays : la mauvaise gouvernance, l’injustice, les détournements, les crimes économiques, en tout, la politique politicienne, les exclusions et les divisions pour un pays bâtie sur les bases de l’unité. Cette démarche voulue par le Président Touadéra ne peut que réussir si ceux qui sont appelés à l’aider dans cette lourde tâche, soient sincères et véridiques dans les comportements affichés pour l’intérêt de la nation.

Ce n’est pas le moment de distraire la conscience nationale par des prises de position qui fâchent. Le peuple attend tout du prochain dialogue. Or, avec la dernière décision du président de l’Assemblée Nation de réveiller les vieux démons de la levée de l’immunité parlementaire de certains élus de la nation, certains leaders des partis politiques d’opposition démocratique et de la société civile ont claqué la porte du comité préparatoire dudit dialogue en mettant en cause les attentes de la nation.

Qui peut ignorer  que sans la paix, nous ne pouvons pas construire quelque chose de solide dans ce pays en partage ? Tout effort de développement, doit être axé sur la paix et la sécurité. Mais comment prétendre à une paix durable si les divisions et les exclusions constituent le mode gouvernemental ?

Pourtant le président Touadéra qui est l’élu de la nation et qui veut changer les choses reconnait en substance les enjeux du prochain dialogue : « C’est pour créer les conditions propices au retour de la paix, de la sécurité et de la tenue du Dialogue républicain que j’ai déclaré, en octobre dernier, un cessez-le-feu unilatéral et immédiat, dans le cadre de la mise en œuvre de la Feuille de route conjointe de Luanda »

Les Centrafricains veulent la paix et le vivre ensemble pour le développement de leur pays. Mais il sied de rappeler que l’homme depuis la maxime devenue célèbre de Socrate « Connais-toi, toi-même » est au centre de tout débat en sa qualité d’animal supérieur social et sociable. Cette conception de l’homme devrait permettre aux politiques de sauver le prochain dialogue qui ne doit pas être un autre mort-né comme en a été l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation en République Centrafricaine (APPR-RCA).

Le peuple centrafricain attend tout de ce dialogue qui doit réunir autour d’une seule table tous ses fils. La balle est donc du côté de la sagesse du président Touadéra qui doit sauver ce grand rendez-vous historique pour l’amour de sa nation.

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