Attaque de la CPC dans les provinces : Une reprise des hostilités qui mérite une réponse sévère

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Bangui, le 22 septembre 23

Va-t-on vers une reprise totale des hostilités entre l’armée centrafricaine, ses alliés russes et rwandais et la CPC ? C’est la question que plus d’un se pose au regard de la fréquence des attaques contre les villages de l’arrière-pays. Pas plus tard il y a de cela quelques jours, la localité de Bétoko presqu’à la frontière avec le Cameroun a subi des attaques qualifiées de complexes. Dans le même temps, certaines villes de province procèdent à l’instauration d’un couvre-feu nocturne de trente jours courant jusqu’au 9 octobre prochain dans leurs régions où les attaques et autres accrochages se multiplient.

C’est dans un contexte où les terroristes de la CPC multiplient les griefs contre l’armée centrafricaine et ses alliés accusés d’attaques et de bombardements contre certaines de leurs positions. Le moins que l’on puisse dire, c’est que sans trop le paraître, le ton semble monter entre Bangui et les groupes armés de la CPC qui peinent véritablement à trouver un modus operandi. On en veut pour preuve, ces préparatifs à peine voilés de guerre sur fond d’un discours non moins belliqueux qui ne trompe pas, et qui fait craindre une reprise des hostilités, tant les parties semblent aujourd’hui au bord de la rupture.

Comment peut-il encore en être autrement quand depuis plusieurs semaines maintenant, la pression sécuritaire s’accentue dans cette partie septentrionale de la RCA où les régions de Bétoko, Niem-Yéléwa, Bocaranga, Bohong, Koundé, Abba, Nana-Bakassa, Mala, Bamingui, Batangafo, Moyenne-Sido, Boganangone, Boda, Kouango, Alindao, Mingala, Nzacko, Bambouti, Djéma, Derbissaka, sont devenues le théâtre d’une succession d’attaques terroristes de la CPC, mais aussi d’accrochages multiples entre l’armée centrafricaine et certains groupes armés ?

En un mot comme en mille, quelques années après la signature de l’APPR, pour une sortie de crise, petit à petit, les ingrédients d’une reprise totale des hostilités sont en train d’être réunis sur le terrain. Peut-on encore éviter l’escalade ?

Les jours à venir nous le diront. Mais d’ores et déjà, la situation qui prévaut actuellement sur le terrain est plus que déplorable car, au-delà du pendant terroriste de la crise sécuritaire, cet accord est le principal espoir de retour de la paix sur la rive de Bangui. C’est pourquoi il faut éviter à tout prix l’escalade. Car, en plus de signer la mort de l’accord de paix, une reprise totale des hostilités complexifierait davantage la situation, en plus de ne profiter à aucun des protagonistes. A commencer par Bangui qui éprouve encore bien des difficultés dans la sécurisation du territoire national, malgré les efforts des forces armées centrafricaines et leurs alliés, et qui n’a pas besoin de se retrouver entre les feux croisés des terroristes de la CPC et celui des groupes armés en création.

Une situation qui rendrait la tâche encore plus ardue pour les FACA engagées dans une opération de reconquête du territoire, qui ne laisse déjà pas de répit aux forces combattantes. Et ce, dans un contexte qui laisse chaque jour un peu plus le champ libre à l’ennemi pour tailler des croupières à l’armée centrafricaine.

@Louis BECHEGO

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