Centrafrique : La présence de la Minusca durant cinq ans a produit le résultat qui est la violence, suivie d’aucune assistance réelle

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Bangui, le 30 mars 19

Les soldats l’ONU, baptisés les forces de la Minusca sont arrivés en RCA au mois d’avril 2014. À la fin de l’année 2013, le Conseil de sécurité des Nations-Unies a imposé un embargo sur les armes à destination de la République Centrafricaine. L’Armée nationale du pays n’est donc pas capable de protéger efficacement ses populations qui sont livrées à tous les dangers des groupes armés.

Ces soldats sont arrivés en RCA avec des armes sophistiquées et de nobles intentions. Mais cinq ans se sont écoulés, la République Centrafrique a beaucoup évolué avec les efforts propres de ses autorités, sans l’aide de la mission. En 2016, après les élections honnêtes et transparentes, Faustin-Archange Touadéra a été élu président de la République. Il a commencé à tenir les promesses électorales dès qu’il a pris ses fonctions. La gigantesque victoire de la RCA est la signature de l’accord de paix de Khartoum signé à Bangui le 06 février 2019. Le pays progresse dans sa reconstruction nationale à tous les niveaux dont la MINUSCA ne joue aucun rôle que d’accompagner les groupes armés dans leur agissement.

La question que l’on se pose est la suivante: De quoi s’occupe la mission ? A vrai dire les populations sont fatiguées de l’inutilité de la Minusca en Centrafrique. Souvenons-nous de ce qui est arrivé sur le site des déplacées d’Alindao en novembre 2018, où les rebelles font le massacre sous les yeux des soldats de la Minusca qui ont choisi d’ignorer l’évènement n’assistent même pas les victimes qui sont abandonnées à leur triste sort.

Au cours de ces cinq années, les médias centrafricains et internationaux n’ont cessé de dénoncer les bavures des soldats de la Minusca, notamment les actes de viol à l’égard des femmes et des mineures voire la vente d’armes et de munitions aux rebelles au km5 et dans les provinces.

Pour être sur des dégâts de la Minusca, rappelons-nous à un reportage télévisé de la BBC News, diffusé en février 2017 (https://www.youtube.com/watch?v=Mr-EeCOZVsI). Les parents d’adolescents centrafricains ont déclaré sous l’anonymat que leurs enfants avaient été violés par des soldats de la paix. Un garçon a reçu une pilule des « casques bleus » promettant qu’elle, va l’aider. Dans un autre cas, la fille a été attirée par la nourriture dans la maison où l’enfant a été violée. Les victimes doivent subir non seulement des traumatismes psychologiques, émotionnels, physiques, mais aussi des moqueries dont elles sont victimes. Les enfants victimes de violence deviennent souvent des parias.

Le chef de la mission à l’époque, Parfait Onanga-Anyanga, a essayé de justifier les informations sur les cas de violence perpétrée par ses soldats contre les femmes et les enfants de la RCA. Il avait argumenté dit que les données avaient été reçues, une enquête était en cours. Cependant, aucun soldat n’a été condamné pour viol ou tuerie. Donc, les enquêtes sont restées lettre morte !

La justice ne gagne pas toujours, même si des personnes sans défense, humiliées et touchées par la violence, font l’objet d’une personnalité crédible et influente. Anders Kompass a déjà travaillé en RCA comme représentant des Nations Unies pour les droits de l’homme. En juillet 2014, il a reçu un rapport sur les violences sexuelles commises par les soldats de la Minusca. Anders Kompass a présenté ces terribles informations à Genève et a exigé que la France commence l’enquête. L’enquête en 2014 n’a jamais commencé, mais Anders Kompass à été suspendu sous le titre « excès de pouvoir ».

Malheureusement, la violence en RCA se poursuit, les soldats continuent de violer les droits de l’Homme. La MINUSCA n’est plus en mesure de prendre le contrôle de la situation. Récemment, la mission de maintien de la paix a envoyé des SMS aux populations de la RCA où ils disent que les victimes ou les témoins de la violence de la part du personnel de l’ONU peuvent appeler gratuitement sur la ligne téléphonique et signaler ce qui s’est passé. C’est-à-dire, la MINUSCA dit directement que ses employés violent effectivement. Et ce sont les gens qui sont venus en République Centrafricaine, il y a cinq ans en tant que défenseurs alors que c’est des assassins.

Est-ce que c’est vraiment pour la protection des populations qu’ils sont venus en RCA ? Non ! Ce n’est qu’une reconnaissance par la MINUSCA de son propre échec et un signal pour les Centrafricains qui doivent savoir que ces gens ne méritent pas leur confiance.

Herman THEMONA,

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