La relation diplomatique entre la République Centrafricaine et la France n’est pas dégradée contrairement à ce que des gens allèguent. Même si l’on enregistre certains écarts sur certains sujets diplomatiques pour des raisons que nous connaissons tous, Bangui aurait pris toutes les dispositions pour qu’aucun de ses partenaires ne soit rejeté.
En effet, le président Touadéra a déclenché une procédure visant la souveraineté de la RCA vis-à-vis de la France qui la considère comme sa préfecture. Il vous souviendra que l’histoire de la RCA et la France est marquée beaucoup plus par l’affaire de diamant sous l’empire de Jean-Bedel Bokassa, où le président français de l’époque, Valery Giscard d’Estaing a ramené de force, David Dacko au pouvoir.
La suite avec François Mitterrand, Jacques Chirac et François Hollande, vous le connaissez mieux que nous avec les régimes de Bangui changent à travers des coups d’Etat et autres soubresauts politiques qui sont à l’origine de la décadence de la RCA. Touadéra, lui qui a vécu les choses, a jugé utile de corriger les erreurs et de clarifier à la France que la RCA n’est pas sa poubelle.
C’est ainsi qu’à son accession à la tête de la magistrature suprême de l’Etat, l’homme fort de Bangui a mis toutes les « batteries » en marche, en diversifiant la relation diplomatique de son pays avec d’autres partenaires crédibles, ceux qui s’engagent à aider véritablement la RCA à sortir et de tourner la page de sa situation difficile.
La goutte qui a débordé le vase, c’est l’approche de la RCA avec la Russie de Vladimir Poutine. D’ailleurs, c’est le président français Emmanuel Macron qui avait proposé à Touadéra de solliciter l’appui de la Russie concernant, la pacification de la RCA, un pays fragilisé à cause des groupes armés qui pullulent, mettant ainsi en difficulté les conditions paisibles de vie des populations qui font face à des exactions de tout genre.
Le président Touadéra a pris depuis hier, à une rencontre régionale à Libreville au Gabon. Trois de ses ministres l’accompagnent dans ce déplacement sous régionale. Effectivement, la tournée du président français Emmanuel Macron en Afrique centrale coïncide avec ladite rencontre où ce dernier a échangé en huis clos, avec certains Chefs d’Etat de la CEMAC, notamment le jeune président tchadien Mahamat Idriss Deby et bien d’autres dont le président centrafricain Faustin Archange Touadéra.
L’entrevue entre Macron et Touadéra est attendue depuis plusieurs mois voire année où les deux hommes ne s’accordent pas sur certains points diplomatiques. C’est-à-dire que Macron veut copier l’exemple de ses prédécesseurs pour laminer le pouvoir de Bangui, en soutenant les opposants politiques voire d’apporter des appuis multiformes aux groupes armés qui font la pluie et le beau temps dans les pays.
Touadéra, en bon mathématicien qu’il soit, veut démontrer à Macron qu’il n’est pas bien placé pour donner des injonctions aux autorités centrafricaines. Autrement dit, la France n’a aucune raison de dicter les choses à la RCA ou alors de s’ingérer dans les affaires intérieures d’un pays souverain. Macron entendra-t-il de ses oreilles la prise de position des Centrafricains qui sont mécontents de la politique française ?
Au Gabon, l’information nous ait signalée qu’une rencontre entre Touadéra et Macron aurait été effective. Le « corps à corps » entre les deux personnalités a été chaud à travers les discussions dont nous ne connaissons les aboutissants. C’est dire que Touadéra ne mâche pas ses langues à Macron qui a su effectivement que la RCA n’est pas une terre d’instabilité.
Tout le monde sait que la France s’emploie toujours pour le sous-développement de la RCA. Elle a mis toutes les stratégies en place pour décider du sort de ce pays au niveau international, au Conseil de sécurité de l’ONU et autres instances internationales. Touadéra à son tour au pouvoir, veut donner une autre leçon à Macron qui doit se débarrasser absolument des affaires de la RCA.
C’est d’ailleurs à propos de la RCA que certains pays africains francophones, commencent à briser la tyrannie en chassant la France de chez eux. A l’exemple du Mali, Burkina-Faso, Guinée-Conakry et bientôt, d’autres pays qui veulent tourner les yeux vers la Russie de Poutine. Maintenant, les choses sont devenues difficiles et Touadéra veut atteindre ses objectifs, ceux de faire de la RCA un pays qui s’oppose à toutes menaces extérieures.
@Louis Béchégo
