OPERATION DE DÉMANTÈLEMENT DES BARRIÈRES ILLÉGALES, DU DEJA VU

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Bangui, le 13 septembre 23

Le Premier ministre, Chef du gouvernement Félix MOLOUA à la tête d’une forte délégation composée des ministres de la sécurité publique, de la défense, des Finances et du Budget, des Transports et Aviation Civile ainsi que les responsables des unités de défenses en occurrence, la Gendarmerie, la police et l’Etat-Major des armées, a procédé dans la matinée du vendredi 8 septembre 2023 au démantèlement des barrières illégales sur l’axe Bangui-Boali.

En effet, cette opération intervient après la signature du décret sur les barrières légales en RCA par le Président de la République, chef de l’État le Pr Faustin Archanges TOUADERA. Les postes de contrôles de PK 12, PK 24 et 26 ont été dans le viseur du Comité mis en place par le gouvernement, ceci pour réglementer le paiement des différentes taxes qui, pour la plus part ne prennent pas le chemin du trésor public.

Désormais le paiement se fait contre une quittance sécurisée. Cette initiative s’inscrit dans le cadre des réformes engagées par le gouvernement pour permettre à la population de faire face à la cherté de vie d’une part, et de lutter contre la corruption et la mauvaise de servir d’autre part.

Jusque-là, certains Centrafricains continuent de douter de la bonne réussite de l’opération de démantèlement des barrières illégales. C’est vrai, cela est trop beau et les Centrafricains qui ont souvent été bernés, sont devenus si prudents qu’ils attendent de voir pour croire. Cependant, nous pouvons dire avec assurance aujourd’hui que cette fois ci, est la bonne. C’est la bonne parce que la volonté vient du Président Touadéra qui y a associé tous les acteurs politiques que militaires.

Textes de lois, comité de suivi, mobilisation du gouvernement qui a associé les plus hauts gradés de la défense et de la sécurité publique, le démantèlement des barrières illégales sur nos voies, est en marche. Avec ce même régime, cette opération a été tentée une ou deux fois diriez-vous sans succès. Certes mais, cette fois-ci, le Président de la République y tient. C’est la différence avec la 7ème République qui confère des pouvoirs certains au Président de la République. Le vendredi dernier, les Centrafricains ont assisté à une démonstration de force, à une mobilisation du jamais vu qui ne traduit que la volonté du Président Touadéra de relever le défi de l’impossible. C’était pratiquement tout le gouvernement qui était sur le terrain.

Le premier ministre Félix Moloua qui dirigeait cette mission de démantèlement était accompagné de plusieurs ministres voire des officiers généraux dont certains sont souvent cités comme les « propriétaires » de certaines de ces barrières dont les recettes leur étaient versées directement. C’est un signal fort que le Président veut lancer aux membres du gouvernement et aux officiers supérieurs qui profitent de ces barrières illégales. Conscients de la précarité des Centrafricains, le Président Touadéra qui sait maintenant que son peuple est avec lui, a décidé de lutter contre son exploitation par les autorités sensées le protéger. Avant, il n’y avait pas de décrets, ni de comité de suivi mais aujourd’hui, il faut faire attention. Les barrières légales sont légiférées et même les taxes et autres frais à payer sont contenus dans des textes.

Toutes personnes qui vont encore installer les barrières illégales démantelées seraient passibles de poursuites judiciaires. Même entre les barrières, il y a des différences. Nous avons des barrières d’observation, de contrôle et autres. C’est dire que ce ne sont pas sur toutes les barrières que s’effectuent les contrôles. Nos forces de défense et de sécurité doivent se ressaisir pour ne pas devenir la risée de la population. Même en cas d’infraction, un usager n’a pas le droit de payer quoi que ce soit sur une barrière. Tout doit être payé au Trésor public. C’est là aussi une bonne politique financière pour l’entrée des recettes domestiques qui nous sont aujourd’hui d’une grande utilité. Les puissants bénéficiaires de ces barrières illégales qui se remplissaient les poches, doivent simplement revoir leur mode de vie et se contenter de ce que l’Etat leur donne. Ce que le Président Touadéra ne cautionne pas, ne prospère pas en Centrafrique.

Il convient de rappeler que cette opération de démantèlement des barrières s’inscrit dans le cadre d’exécution du décret 23.0149 du 6 Juin 2023 instituant les barrières légales en Centrafrique. Officiellement il y a désormais 93 barrières légales et sur chaque barrière désormais il y a un numéro de la barrière et l’inscription des services qui doivent effectuer un contrôle et le type de contrôle.

Il n’y a qu’à voir l’engagement du ministre des Transports ce jour et la détermination du Premier ministre pour comprendre que les donnes ont changé. Non, la nouvelle opération de démantèlement des barrières illégales lancée le vendredi 09 septembre, n’est pas du déjà vu !

@Bernard Yango-Nayango

 

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