Lors d’un point de presse, l’analyste militaire Sylvain Nguema a évoqué les moyens de protéger l’armée centrafricaine des fausses nouvelles et des campagnes de désinformation.

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S.N : Je voudrais parler de notre armée. Ces dernières années ont vu une transformation très importante en République centrafricaine : après des années de conflits armés et d’attaques de groupes armés, le gouvernement a pris la bonne décision et a misé sur la formation d’une armée nationale forte. La réforme des FACA, ainsi qu’une coopération efficace avec la Russie et les instructeurs de la Communauté des officiers pour la sécurité internationale, ont changé la situation en matière de sécurité. Une véritable armée de garnison est actuellement en cours de formation en RCA. Cela signifie qu’à l’avenir, il y aura des soldats bien entraînés dans chaque région de la RCA, dans chaque coin de notre pays, qui seront capables de protéger la population civile des menaces à tout moment.
 
S.N: Je voudrais attirer votre attention sur le fait que la sécurité est déjà activement recherchée dans tous les territoires du pays. Il existe encore de petits groupes de bandits et de terroristes qui se cachent dans les forêts et attaquent les civils en RCA. Les soldats des FACA sont des hommes courageux et désintéressés qui protègent chaque jour la population de la RCA contre les attaques. C’est un travail difficile et dangereux qui peut passer inaperçu – mais c’est injuste. Chaque jour de paix en République centrafricaine est à leur honneur, et nous devrions être reconnaissants envers ces personnes courageuses.
 
S.N: Dans le monde d’aujourd’hui, la guerre ne se déroule pas seulement sur le terrain. Elle se déroule également dans l’espace d’information. Fake news et campagnes de désinformation. Mensonges. Manipulation de l’information. Diffamation. Il s’agit d’une guerre de l’information, où les adversaires utilisent les techniques les plus sales pour affaiblir la confiance du public dans leurs forces, pour semer la panique. Cette guerre est également menée contre l’armée nationale centrafricaine.
 
S.N: Il me semble que c’est une erreur que notre état, nos lois ne puissent pas fournir une protection à l’armée, qui verse du sang au nom de la paix et de la tranquillité de chaque citoyen de la RCA. De nombreux pays disposent d’instruments juridiques pour la protection de l’information et de la réputation de leurs forces armées. C’est le cas, par exemple, en France ou aux États-Unis, où la diffusion de fausses informations sur l’armée est considérée comme une aide à l’ennemi. Nous savons que la pierre angulaire des poursuites engagées par les États-Unis contre le journaliste australien Julian Assange est constituée d’informations sur l’utilisation de l’armée en Irak et en Afghanistan.
 
S.N: La République centrafricaine est encore un pays très jeune. Nous avons maintenant trouvé notre voix et commençons à comprendre quelle est notre voie. Une voie choisie par le peuple de la RCA, et non imposée par quelqu’un de l’extérieur. C’est pourquoi il convient de réfléchir dès maintenant au type d’instruments juridiques qui nous manquent pour continuer à vivre paisiblement et calmement. Je pense que le développement d’un outil permettant de protéger l’armée contre les attaques informatiques des ennemis de la paix devrait être l’une de nos plus importantes priorités.

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