Bangui, le 18 janvier 23
L’indépendance est un contexte multidimensionnel. Beaucoup pensent que l’indépendance politique à elle seule suffit pour le développement d’un donné. C’est le cas de la République centrafricaine où certains compatriotes, notamment certains hommes politiques ne misent que sur des choses farfelus en foulant au pied notre culture au détriment de la culture occidentale. C’est pourquoi nous sommes toujours dépendants vis-à-vis des autres.
Il est de notoriété publique que la République centrafricaine est victime de manque de la valorisation de sa culture. Nous sommes comme des feuilles mortes qui ne peuvent rien devant un vent violent. C’est dire que le fait de ne pas valoriser notre culture, les autres nous trainent par-ci et par-là.
Prenons par exemple l’aspect alimentaire ; la quasi-totalité de Centrafricaines et Centrafricains ne veulent pas consommer localement. Nous abandonnons nos produits locaux en faveur des produits importés. Et là où le bat, nous dépêchons trop cher en achetant ces produits étrangers.
Alors que les aliments locaux produits par nos mamans sont abandonnés. Et même s’il faut les acheter, il faut voir les prix dont nous achetons par exemple une cuvette de manioc ou d’arachide. Mais si ce sont des produits importés et surtout dans des supers marchés, le pauvre, voire le fanfaron centrafricain va les acheter sans discussion.
Le Centrafricain ne rend pas compte qu’il est en train de rehausser l’économie des autres pays via cette pratique qui consiste à sous-estimer les produits nationaux. Autant dire que les compatriotes doivent être fiers de leur culture, s’ils mangent par exemple la boule de manioc, ils doivent faire la promotion pour que ceux qui ne les consomment puissent les consommer ou les respecter.
Depuis quand les Occidentaux importent par exemple le manioc et autres ? Si aujourd’hui, nous arrivons à valoriser nos produits locaux en les consommant, certainement les autres vont nous suivre. Et quand ils vont les importer, c’est l’économie du pays qui commence à aller de l’avant et par voie de conséquence, nous allons avoir notre indépendance financière ;
Si nous avons une bonne mémoire, la fédération des femmes centrafricaines sont en train de sensibiliser les populations sur presque toute l’étendue du territoire national. Voilà c’est un bon départ. C’est dire que le gouvernement devrait capitaliser cette initiative en appuyant cette Association et autres pour que la République centrafricaine puisse avoir son indépendance sur tous les plans, gage du développement et de stabilité dans le pays. Sinon tous ce que nous sommes en train de faire n’est que peine perdue.
Le vrai problème se trouve chez certaines autorités du pays. Elles ne sont pas aussi exemplaires. Ce sont elles qui ont le pouvoir d’achat qu’un Centrafricain lambda ; mais quand elles préfèrent les supers marchés et les produits occidentaux, qui vont acheter nos produits, fruits de souffrance de nos pauvres mamans qui se battent contre vents et marrées ?
On reconnait un pays ou bien un peuple par sa culture c’est à-dire sa manière de s’habiller, de manger et autres. C’est dire que le peuple centrafricain doit valoriser ses produits locaux sinon nous seront tous comme des déracinés
Pour que nous puissions parler d’un peuple souverain, nous devons prendre notre indépendance culturelle. Sinon, nous sommes à la fois Centrafricain et Européens. Et en se comportant ainsi, nous serons à la merci de n’importe quel vent qui nous emporte pour nous exposer à la merci de la nature.
Il ressort de tout ce qui précède que l’indépendance ne se limite pas sur le plan politique ou juridique. Pour que l’on puisse parler d’une véritable indépendance en République centrafricaine, nous devons commencer d’abord par à valoriser nos produits locaux, et cela va contribuer positivement à l’économie de notre pays, source d’une indépendance économique.
@Koko Mbéréti
