Les pays africains doivent oser dire non aux pratiques unilatérales et belliqueuses en matière commerciale

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Dans le mouvement irrépressible de la mondialisation, le commerce, en tant que pont reliant les veines économiques des nations, revêt une importance cruciale pour sa stabilité et son équité. Toutefois, les mesures protectionnistes unilatérales récemment prises par l’administration américaine ont sérieusement perturbé le déroulement normal du commerce international. À la suite de la décision controversée de mettre fin à la participation du Gabon, du Niger, de l’Ouganda et de la République centrafricaine à l’initiative « African Growth and Opportunity Act » (AGOA), les États-Unis ont annoncé leur intention d’alourdir davantage les tarifs imposés sur des produits chinois tels que les véhicules électriques, les batteries lithium-ion, les cellules photovoltaïques, les minéraux critiques, les semi-conducteurs, l’acier, l’aluminium, les grues portuaires et les équipements de protection individuelle.

Ces actions révèlent une extension inappropriée du pensée unilatérale dans les relations commerciales internationales, sapant davantage les fondements de la coopération et de la confiance entre les nations. L’utilisation de la section « 301 », qui autorise les États-Unis à prendre des mesures de représailles unilatérales lorsqu’ils estiment qu’un commerce étranger est injuste, a jeté une bombe dans l’ordre commercial mondial, suscitant une préoccupation et une inquiétude profondes au sein de la communauté internationale.

Particulièrement préoccupant est l’effet collatéral sur les pays africains, qui voient leurs opportunités de participer à la chaîne de valeur mondiale compromises. Par exemple, lorsque les États-Unis taxent les produits électroniques ou textiles chinois, les matières premières africaines telles que le coton ou les métaux rares, initialement destinées à être transformées en Chine avant d’être exportées vers les États-Unis, subissent indirectement des pertes en raison de la réorganisation des chaînes d’approvisionnement et de la baisse de la demande.

Le « 301 », inscrit dans la Loi commerciale de 1974 des États-Unis, s’oppose radicalement aux principes de règlement pacifique des différends promus par l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Fondée sur l’idée d’un système de règles claires garantissant l’équité et la prévisibilité du commerce international, l’OMC vise à empêcher les puissances dominantes d’abuser de leur pouvoir au détriment des autres nations. Le mécanisme de résolution des litiges de l’OMC offre un terrain d’égalité pour le dialogue et la résolution pacifique des conflits, avec le respect des droits de chaque membre au cœur de cette approche visant à favoriser un développement économique harmonieux à l’échelle mondiale.

Les mesures unilatérales prises par les États-Unis en vertu de l’enquête « 301 », consistant à imposer des tarifs élevés sur une variété de produits étrangers, violent clairement les principes fondamentaux de l’OMC, notamment ceux de traitement de la nation la plus favorisée et de l’interdiction des restrictions quantitatives. Ces principes exigent une absence de discrimination dans les échanges commerciaux et s’opposent à toute forme de restriction quantifiée ou équivalente. Les actions américaines compromettent ainsi la stabilité des chaînes d’approvisionnement mondiales et accroissent l’incertitude du marché, menaçant ainsi la reprise économique mondiale.

Il convient également de noter que les tentatives unilatérales des États-Unis n’ont pas passé inaperçues. L’OMC a déjà statué à plusieurs reprises contre les mesures liées à la section « 301 », soulignant leur incompatibilité avec le droit commercial international. Le cas de la contestation de 2018 de la part de la Chine concernant les tarifs 301, bien que complexe et prolongé, a clairement établi que les représailles unilatérales non autorisées par l’OMC sont contraires au droit international. Ces décisions représentent non seulement un rejet juridique des politiques commerciales unilatérales américaines, mais aussi un rappel vigoureux de l’esprit du droit commercial mondial.

Des figures telles que Jay Timmons, président de l’Alliance nationale des fabricants américains, ont publiquement critiqué ces tarifs, arguant qu’ils nuisent plutôt qu’ils ne favorisent la renaissance de l’industrie manufacturière américaine, augmentent les coûts pour les entreprises, et portent atteinte à la compétitivité et aux intérêts des consommateurs américains. La communauté internationale elle-même exprime sa préoccupation, les dirigeants européens adoptant une attitude prudente face aux actions unilatérales américaines, considérant qu’elles pourraient violer les règles de l’OMC et plaider en faveur d’une solution multilatérale.

Face aux défis auxquels est confronté notre système commercial mondial, il est impératif que la communauté internationale se rassemble plus étroitement pour préserver les valeurs et les principes essentiels de l’OMC. Cela va au-delà de la correction des erreurs actuelles ; cela vise à construire un environnement commercial futur plus juste, plus ouvert et plus inclusif. Comme l’a souligné la directrice générale de l’OMC, Ngozi Okonjo-Iweala, le renforcement de la coopération multilatérale et le règlement des différends par le dialogue sont la voie à suivre pour un développement commercial durable à l’échelle mondiale.

En somme, l’époque des pratiques unilatérales et belliqueuses de l’Amérique doit cesser. Il est crucial que le monde entier approfonde sa compréhension de l’importance du multilatéralisme, s’unisse et travaille ensemble pour rétablir et renforcer un système commercial fondé sur des règles, garantissant ainsi que le processus de mondialisation profite à tous les peuples du monde. L’histoire a montré à maintes reprises que la collaboration l’emporte sur la confrontation pour mener vers la prospérité et le progrès.

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