LE RÊVE  DE BOGANDA  OU UNE SIMPLE  IMAGINATION ?

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Bangui, le 17 novembre 2022

Dans sa vision de faire de l’Oubangui-Chari, le point d’admiration et de référence en Afrique, le père fondateur Barthélémy Boganda a placé en avant-garde cinq verbes qui malheureusement ne sont aux yeux des politiques qu’une simple imagination.

Dans un discours à la nation, l’actuel locataire du palais de la Renaissance déclarait : « En dépit des atrocités subies, amplifiées par la disparition tragique une année plus tôt, du Président fondateur Barthélemy BOGANDA, la flamme de la liberté allumée par le Père fondateur de la République,  ne s’est jamais éteinte et elle ne s’éteindra jamais ». Cependant cette assertion loin de toucher les cœurs des Centrafricains ouvre les débats sur le sens de l’unité consignée dans la devise de la République centrafricaine.

Pour mémoire  d’histoire, le 13 août 1960,  encore dans le deuil de son Père fondateur, Barthélemy BOGANDA, notre pays accéda enfin à l’indépendance. Cet événement, proclamé par le Président David DACKO, marqua l’aboutissement de la longue lutte de nos ancêtres pour la liberté, la dignité, le respect du droit inaliénable à la vie,  l’autodétermination et, surtout, une ère nouvelle, pleine d’espérance. Il constituait la première manifestation solennelle de notre souveraineté et le socle fondateur d’une Nation en devenir, destinée à reconquérir nos voix dans le concert des Nations, le respect de notre droit à la vie et notre unité. Elle a congédié en ce jour-là toutes les souillures accumulées par tant d’années de soumissions, de brimades, de servitudes, de spoliations. Elle a annoncé à l’Afrique et au monde la vérité de la liberté inaliénable des peuples.  Elle a prouvé que le rêve centrafricain, celui de nos pères fondateurs, n’était pas une invention de l’imagination, mais une nécessité réelle et sacrée.

A partir du jour de cette proclamation, le peuple centrafricain a tourné le dos aux temps d’innocence pour mieux affirmer à la face du monde ses droits inaliénables. Malheureusement, cela n’a été que de courte durée avec les coups d’Etat et des rébellions qui ne font que compromettre son développement et le sens de son indépendance. A qui la Faute ?

Cette question trouve sa réponse dans la division, le tribalisme, le népotisme, la corruption, érigés en modes de gouvernance politique, ont très vite vidé notre indépendance de son sens. Or le président fondateur de ce pays mettait en garde ses successeurs et ceux qui devraient poursuivre son œuvre : « La division, le tribalisme et l’égoïsme ont fait notre malheur dans le passé.  La division, le tribalisme et l’égoïsme feront notre malheur dans l’avenir».

Nous avons tous vu ce que la division, le tribalisme et l’égoïsme ont causé dans notre pays : un retard chronique de développement socio-économique faisant de notre pays le plus pauvre au monde ; de milliers de pertes en vies humaines et des biens publics et privés, des déplacements massifs de nos populations, accompagnés de crises humanitaires aigues, des pillages de nos ressources naturelles, l’insécurité généralisée du fait de l’introduction dans notre pays des mercenaires étrangers pour la conquête brutale des pouvoirs de l’Etat à des fins égoïstes, pour ne citer que ces malheureux exemples.

Il est donc temps de mettre collectivement fin à ces maux identifiés comme les principales causes de notre malheur, si nous voulons hisser la République Centrafricaine au rang des pays émergents

Ce  n’est pas un fardeau. Il suffit seulement de revenir à la tolérance, à l’inclusion, à la concertation permanente et au dialogue afin de garantir l’unité nationale, la paix et la sécurité durement ébranlées ces dernières décennies.

@JACKO

 

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