LE FINANCEMENT DES ELECTIONS LOCALES CONDITIONNE A UN ENIEME DIALOGUE. MAIS AVEC QUI ?

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Bangui, le 24 mai 2023

Le ridicule ne tue pas en République centrafricaine. La communauté internationale continue de se jouer des Centrafricains qu’elle traite avec beaucoup de mépris. Comment comprendre que celle-ci pour conditionner la tenue des élections régionales et municipales à un dialogue entre le gouvernement, l’opposition démocratique et les groupes armés ?

La République centrafricaine est le pays qui a battu le recours des dialogues inclusifs. Même les Centrafricains sont étonnés quand l’opinion internationale leur réclament encore un autre dialogue. A l’extérieur comme à l’intérieur, les forces vives de cette nation ont tenu toutes les formes de dialogue. Avec les groupes armés, avec les forces de l’opposition, avec des mercenaires non Centrafricains et que savons-nous d’autre ? Tenir encore un autre dialogue pour avoir de l’argent nécessaire pour l’organisation des prochaines élections locales oui, mais avec qui ? Pour dire quoi ? Les Centrafricains, les vrais, ceux qui aiment la paix ont épuisé leur carnet de dialogue. Depuis Patassé jusqu’à Touadéra, trop de foras ont été tenus mais sans résultats. Il faut reconnaître qu’il y a un temps pour tout sur la terre.

Un temps pour dialoguer et un temps se taire. Un temps pour faire la paix et un temps pour faire la guerre. Nous voulons dire par là que si les dialogues n’ont pas pu ramener la paix en Centrafrique, il faut choisir une autre option. Il est inconcevable aujourd’hui que les mercenaires de la CPC puissent venir s’asseoir autour d’une table pour parler de la paix avec le pouvoir en place. C’est leur donner trop d’importance et d’honneur. La scission est consommée entre Bozizé et ses complices avec le peuple centrafricain. Ce peuple qu’il a opprimé pendant des années et qu’il continue de massacrer. Non ! Les Centrafricains ne veulent plus de lui et de ceux qui le soutiennent à détruire notre beau pays. L’agenda caché de cet énième dialogue est déjà connu des Centrafricains. Les mentors de nos meurtriers veulent seulement faire en sorte que ces criminels qui ont tant tué, reviennent pour être gracier et occuper une parcelle de l’autorité de l’Etat. Ce à quoi nous disons non.

Lors des précédents dialogues, les Centrafricains se sont dits plus jamais çà. Ce qui veut dire que tout différend entre eux doit se régler à l’amiable et non par les armes. Si certains groupes armés ont compris le message, pourquoi pas Bozizé et ses sbires ? Des groupes armés se sont auto-dissouts et leurs représentants sont aujourd’hui au gouvernement. Pourquoi certains dont la CPC, continuent de s’entêter et que ce soit la communauté internationale qui nous oblige à dialoguer avec elle ? S’il est vrai que la paix n’a pas de prix, il faut aussi reconnaître que quand c’est trop, c’est laid. Cette situation est si préoccupante que c’est le moment pour les mouvements qui prétendent soutenir les actions du Président de la République de se mettre en branle.

Oui, les Centrafricains doivent se lever comme un seul homme pour protester contre ce type d’ingérence qui ne dit pas son nom. Quand la CPC tue, massacre et viole, la communauté internationale ne condamne leurs actes terroristes que du bout des lèvres. Voilà que celle-ci nous demande sans une forme de procès, de nous mettre ensemble avec nos bourreaux pour rechercher la paix. Il y a des criminels invétérés comme les Bozizé et les Ali Darass avec qui les Centrafricains ne doivent pas pactiser. Si ce sont les élections locales, émanation de la volonté politique du Président Touadéra qui doit nous ramener, nous pouvons nous en passer et rester dans notre état que de coopérer avec des terroristes. Nous pouvons aussi nous passer de ceux qui conditionnent le financement des élections locales à la tenue d’un dialogue avec des rebelles pour voir ailleurs.

Souveraineté oblige, la République centrafricaine est libre d’aller aux élections locales ou non. La République centrafricaine est aussi libre de convoquer un dialogue avec des terroristes ou non. La République centrafricaine n’a de leçons de démocratie à ne recevoir de personne.

@Louis DALINGOMBE

 

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