Bangui, le 21 juil. 22
Les signes avant-coureurs qui planent ces derniers temps sur les relations franco-centrafricaines laissent entrapercevoir clairement un prochain divorce entre ces deux pays. Tout comme les Maliens, les Centrafricains sont en train de prendre leur destin en main pour pousser l’ancienne puissance colonisatrice afin de revoir sa politique vis-à-vis de la RCA à défaut de rompre les relations entre ces deux pays.
Il est clairement établi que les relations entre la République centrafricaine et la France ne sont pas au beau fixe ces derniers temps. L’on assiste dans certains pays africains francophones à une montée de sentiment anti-français. C’est le cas du Mali, du Tchad, de la France etc. où à un moment des filles et fils de ces pays manifestent pour exprimer leur ras-le-bol contre la France.
Plus de six décennies après l’accession de ces pays jadis colonies françaises à l’dépendance, le bilan leurs relations avec la France est catastrophique. En dépit de leur souveraineté, l’ancienne puissance colonisatrice les a toujours considérés comme ses « Sous-Préfectures ». Pour la plupart de temps, c’est la France qui impose des dirigeants qui lui sont soumis à travers des élections frauduleuses ou des coups d’Etat qu’elle orchestre.
Elle empêche ces pays de jouir de leurs ressources naturelles qu’elle n’a cessé de piller au grand dam de ces Africains. A titre d’illustration, la République centrafricaine qui est souvent qualifié d’un scandale géologique compte des centaines d’indices miniers qu’elle dispose peine à se développer. L’on raconte que la Centrafrique a le droit d’exploiter seulement plus cinq (5) mètres de profondeur sous sa terre. Et il revient à la France de d’aller au-delà de cette profondeur. Diantre !
C’est à se demander si l’indépendance à laquelle la RCA a accédé est-elle de façade soit de nom? La France fait tout son possible pour maintenir la RCA dans la misère la plus effroyable en alimentant des troubles et en alimentant des tensions afin d’empêcher le pays d’aller de l’avant. Tous les dirigeants successifs de la Centrafrique ont toujours maille à partir avec la France.
De Boganda à Touadera, tous ont fait les frais de la politique fâcheuse de la France. Boganda a été tué dans des circonstances bizarres dans un clash d’avion et qui porte l’empreinte de la France. Le seul péché du Président fondateur est d’avoir grandes visions pour son pays. Son successeur Dacko à son tour, fut chassé du pouvoir par un putsch fait par Bokassa pour la simple raison de nouer des relations diplomatiques avec d’autres partenaires.
L’Empereur mégalomane qui prenait les Français comme ses parents a été désagréablement surpris d’être lâché et chassé comme un malpropre par l’opération Barracuda menée par les Français à visage découvert. Le même scenario se reproduit avec Kolingba, Patassé, Bozizé jusqu’à Djotodia.
Les dirigeants français apparaissent comme des faiseurs des Présidents en Afrique en général et en Centrafrique en particulier. Par-dessus tout, ils s’érigent en pompiers-pyromanes en feignant d’éteindre les feux qu’ils allument souvent dans ces pays africains. L’attitude de la France est souvent motivée par sa convoitise des richesses dont disposent ces pays africains. C’est ainsi qu’elle n’hésite pas châtier tous ces dirigeants africains du pré carré français qui essaient de confier par exemple l’exploitation de certaines richesses à d’autres puissances hors qu’elle.
Le général d’opérette Bozizé est bien placé pour expliquer cette situation lorsqu’il avait décidé de confier l’exploitation du pétrole de Boromata aux Chinois. Malheureusement têtu qu’il est, il n’a pas tiré les leçons au point une fois de plus de se laisser manipuler par la France aujourd’hui.
Depuis que le Président Touadera qui a compris les jeux troubles de la France en Centrafrique et, a décidé de tendre la main à la Russie, il est devenu la bête noire et un homme à abattre à tout prix par la France. Plusieurs fois il a échappé à des tentatives d’assassinats qui le visaient et qui portent visiblement la marque française. Elle a activé tous les leviers pour mettre en difficulté le Président Touadera afin de le déstabiliser.
Autant dire que la France a développé des stratégies machiavéliques qui passent par le financement des rebellions, le gèle d’appui budgétaire, la suspension de coopération militaire etc. pour faire plier le Président Touadera. Mais en bon visionnaire, il s’arrange à éviter ces traquenards pour faire développer son pays d’où son jusqu’auboutisme pour mettre fin à la misère de ses compatriotes.
Le souhait de tout le monde est que la France puisse changer sa politique vis-à-vis de la Centrafrique si elle ne souhaite pas que les Centrafricains se lèvent pour lui demander de partir. Le Rwanda l’a fait à un moment et il est sorti de la pauvreté. Les Centrafricains aspirent à la liberté, à la paix et une souveraineté réelle.
@Bienvenu ANDALLA
