Centrafrique : Touadéra est-il au courant de la manigance de certains députés visant la prorogation de la 6e législature ?

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Bangui, le 10 févr. 21

L’atmosphère politique qui est bouleversée ces derniers temps par l’agitation des opposants et leurs complices de la CPC, semble reprendre son cours normal avec la détermination des autorités du pays qui se sont engagées pour rétablir l’ordre sur toute l’étendue du territoire national. Comme cela ne suffisait pas, un bloc des députés dont la majorité sont membres du bureau de l’Assemblée nationale, entendent soumettre une pétition à la signature de leurs collègues députés. Une pétition dont la teneur est méconnue par tous. L’objectif,  c’est de provoquer une session pour proroger le mandat de la 6e législature pour une durée de un an. Que dit la constitution du 30 mars 2016 ?

La 6e législature depuis son investiture a été marquée par une politique de prédation qui ont déshonoré leur honorabilité par des situations dramatiques. De la corruption du perchoir de Méckassoua qui avait promis une voiture à chaque député, à l’escroquerie des Chinois, ils ont prouvé qu’ils ne sont pas des élus de la nation.

D’ailleurs si la cour constitutionnelle avait fait son travail de fond à l’époque ces braqueurs issus des groupes armés ne pouvaient pas siéger à la maison des lois. Car, rien de bon ne peut sortir d’un rebelle. Et comme la haute cour de juridiction chargée de veiller sur la  constitutionnalité des élections a tranché en la faveur de certains, ils veulent maintenant remettre en cause, le travail de la Cour pénale spéciale qui voudrait engager ses premières audiences publiques visant à mettre un terme à cette longue période d’impunité.

C’est vraiment inadmissible d’assister à une telle tragédie qu’un groupuscule des députés qui se disent des élus de la nation et qui  se permettent le luxe d’initier un projet  de prorogation de leur mandat qui ne rime pas avec la réalité et la sainte constitution du 30 mars 2016. Comment comprendre qu’à la fin de la 6e législature et la poursuite du processus électoral, notamment l’organisation du second tour des législatives et les partielles dans certaines zones occupées par les groupes armés, certains députés qui sont en ballotage voire ceux qui sont exclus par la Cour Constitutionnelle pour des raisons bien précises, veulent une telle option ? Ce plan B sera-t-il accepté par le peuple souverain : « La honte ne tue pas en République centrafricaine car, les députés de cette législature ont humilié la nation centrafricaine par leur moralité. Ils ne sont pas à la hauteur de leur mission parlementaire. Vouloir initier une prorogation de leur mandat pour un an encore, c’est confirmer que le Centrafrique est une propriété privée d’un groupe d’individus mais cela n’aura pas l’agrément du chef de l’Etat qui prône la démocratie et non la démagogie des mécréants à la solde des groupes armés », affirme un citoyen lambda.

Il nous souviendra qu’à l’issue de la tenue de la dernière session extraordinaire de l’Assemblée Nationale dont l’objectif  a été de voter la prorogation de l’état d’urgence, certains députés ont pris du coup, le goût de la prorogation de la 6e législature pour une durée d’un an afin qu’ils s’accrochent dans la préparation des législatives, et briguer encore un mandat parlementaire : « La cour pénale spéciale est à l’œuvre et les Centrafricains avaient déjà exprimé leur volonté de mettre un terme à une longue période d’impunité. Et avec les évènements de la CPC, elle doit accélérer ses enquêtes et ce n’est donc pas le moment d’envisager une quelconque prorogation du mandat car, certains parmi eux sont issus de la coalition Séléka et d’autres des mouvements Anti-Balaka et qui doivent tous répondre devant cette cour car, nul n’est au-dessus de la loi », a lâché une source de l’Assemblée Nationale

Parmi les députés qui s’associent dans le projet de la prorogation de cette 6e législature, figurent bel et bien, certains députés dont leurs dossiers n’ont pas été validés par la Cour Constitutionnelle pour plusieurs raisons, entre autres : crimes, détournements des deniers publics, complicité et association des malfaiteurs et autres bavures…

Pour cette catégorie des députés cités qui sont dans le viseur de la justice, leur départ de l’Assemblée Nationale est synonyme de leur séjour en prison. Raison laquelle, ils veulent à tout prix que leur mandat soit prorogé afin de bénéficier d’immunité parlementaire, d’échapper au rouleau compresseur de la justice.

A voir de près dans cette initiative qui est contraire aux règles de l’art, visant à faire entrave à l’avancée de la démocratie dans ce pays, et que les députés qui s’excitent dans ce projet, savent très bien qu’ils ne sont plus en odeur de sainteté dans leurs circonscriptions électorales respectives. Autrement dit, ils ne sont plus éligibles, puisque reniés par leurs électeurs.

Une initiative avait été lancée pour le prolongement du mandat présidentiel, sauf que cela n’avait pas été accepté et que, le président Touadéra, respectueux de la constitution, a voulu qu’on aille aux élections. Ce qui fût, fait. Pourquoi encore ces députés mafieux, sachant indubitablement que leur place n’est plus à l’Assemblée Nationale, proposent une telle aventure qui vise à proroger le mandat de la 6e législature ? C’est la rencontre de l’ambassadeur français avec le PAN Laurent Ngon Baba et le 1er  vice-président de l’Assemblée Nationale, Jean-Symphorien Mapenzi  qui sonne la cloche de cette louche initiative de prorogation du mandat parlementaire. « Qu’est-ce que ces personnalités se sont dites exactement?  Quel sujet de leur discussion ont-ils traité? Certaines sources affirment que c’est au sujet de la désinformation alors qu’en réalité, c’est la rencontre de peaufinèrent des stratégies pour ladite prorogation qui visent à déstabiliser le régime de Bangui avec le soutien de la CPC », a déclaré un parlementaire sous couvert de l’anonymat.

Il suffit de lire dans les lignes de l’Autorité Nationale des Elections (ANE), de la Cour Constitutionnelle pour voir que le processus électoral poursuit son cours normal et que le second tour des législatives sera organisé d’ici quelques jours, précisément le 27 février prochain.  Le président Touadéra analyser minutieusement ce que ces députés qui sont en perte de vitesse, mijotent actuellement avec cette idée de prorogation de la 6e législature pour une année de plus.  L’oracle a parlé…

A suivre!!!

@Hervé BINAH, 

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