Bangui, le 09 mai 20
Le ministre conseiller spécial du président Touadéra, Sébastien Wénézoui a échangé ce 08 mai 2020 avec les journalistes dans l’une des salles de conférence du Stade 20.000 places. L’objet de cette rencontre concerne la restitution de la mission effectuée dans la Sous-préfecture de Boali, notamment dans le village Bogoula et ses environs qui font face à la menace d’une race des peuls, appelée communément des « Ouda ».
Lors de cette mission, le ministre conseiller spécial à la Présidence, Sébastien Wénézoui, a profité de l’occasion pour sensibiliser les populations sur les mesures préventives de lutte contre le COVID-19, tout en l’heure parlant des élections qui vont se tenir dans les délais prévus, contrairement à l’intention cachée des opposants politiques qui rêvent d’une transition en vue d’abréger le régime démocratique du président Touadéra. Ci-dessous, l’intégralité des propos du conférencier…
Déclaration de restitution
Merci de votre présence à cette conférence de presse qui est relative à la mission que j’ai effectué. J’aimerais expliquer à tout le monde ce qui se passe à partir de Boali en allant jusqu’au village Bogoula et ses environs. Vous êtes informé par la voie des réseaux sociaux et des média, ce qui se passe dans cette localité. Il y’a effectivement la présence d’un groupe armé non-identifié qui se trouve dans la brousse et qui sème la pagaille au sein de la population.
Vous allez écouter parler des peuls armés dans la Lobaye. Mais ce qui est sûr, il y’a effectivement la présence d’un groupe armé non-identifié vers Bogoula en allant vers Lambi. Effectivement, le but de cette mission c’est d’expliquer à la population qu’il faut éviter la transition politique dans le pays. J’ai expliqué aux populations de la Sous-préfecture de Boali que les élections vont se tenir aux dates prévues. Chemin faisant, j’ai marqué un arrêt au niveau de Bogoula dont les compatriotes souffrent beaucoup. C’est-à-dire, à cause de la présence de ces peuls « Ouda » qui se positionne à plus de 10 km de Bogoula.
Selon les informations recueillies auprès des populations, il semblerait que les « Ouda » se disent victimes des massacres d’Ali Darassa, le chef rebelle de l’UPC. C’est pourquoi, ils ont quitté depuis Bambari en passant par Kaga-Bandoro, et se retrouvent à la hauteur du village Lambi, là où se trouve un axe de transhumance.
Et donc les cibles de ces Ouda, c’est pour se venger sur les peuls supposés être des éléments d’Ali Darassa. Alors que ces peuls qui sont en mouvement de transhumance avec leurs bœufs, sont également victimes de Ali Darassa. Quand ces « Ouda » croisent les bergers peuls dans la brousse, ils les tuent, soit ils volent bœufs en exigeant des rançons en contrepartie.
Quand ces Ouda croisent parfois les habitants de cette localité qui vaquent librement à leurs occupations, ils les tabassent. Il y’a un problème qui se pose, car les populations ne peuvent pas vaquer librement à leurs différentes occupations. Alors que les gens racontent faussement que ce sont les habitants qui provoquent ces bergers peuls, en cherchant à voler leurs bœufs. Or, en réalité les habitants de ce village et les bergers peuls sont victimes de ces « Ouda ».
J’ai tenu des réunions avec les populations de cette localité. Les bergers peuls fuient également dans la brousse pour sortir. J’ai présidé une grande réunion en présence du Commandant de Brigade de Boali, en vue d’expliquer la situation. J’ai payé le carburant dans le véhicule de la Gendarmerie pour qu’on reparte vers Bogoula. Toute la population était présente et les victimes de ces « Ouda » ont témoigné ce qui leur est arrivé.
Un sujet peul qui sort de la brousse, nous informé aussitôt que deux autres personnes viennent d’être tuées dans la brousse par les Ouda. Et j’ai mobilisé les moyens nécessaires pour que les corps soient ramenés au village. Malheureusement, les victimes ont été enterrées sur place dans la brousse.
J’ai ramené avec moi à Bangui trois autres victimes pour qu’elles subissent des traitements appropriés pour leur cas de santé. A l’hôpital de MSF où je les ai amenés, on m’a fait savoir qu’il n’y avait pas des médicaments pour soigner ces personnes. Je les ai encore ramenées à l’Hôpital communautaire, en donnant les moyens financiers pour leur prise en charge. J’ai informé le Premier Ministre de la situation.
Le président de la République s’est engagé personnellement pour que les gendarmes soient basés dans la localité de Bogoula, en menant des patrouilles intensives dans la zone. C’est pourquoi, j’ai décidé de ne pas garder en devers de moi toutes ces informations. C’est une race des peuls cités ci-haut qui font ces dégâts sur la population. Une équipe de la Garde présidentielle a été dépêchée dans la localité et l’ordre est rétabli.
Le deuxième point, j’avais tenu une réunion avec les gens de Boali jusqu’à Bossembélé, pour leur parler de la complicité des hommes politiques de l’opposition qui parlent du report des élections. La population refuse et demande qu’à ce que les élections se tiennent aux dates prévues. Si l’Assemblée Nationale projette de compéter certaines dispositions de la Constitution pour un éventuel report des élections, c’est parce qu’elle voit le mal de loin, c’est par rapport au COVID-19. Ce n’est pas le président Touadéra, ni gouvernement qui a demandé à l’Assemblée Nationale de modifier la Constitution. Aucun article de notre Constitution de 2016 n’a prévu une disposition concernant un cas de force majeur concernant le report des élections. Les centrafricains doivent comprendre cette chose.
Mais, l’idéal est que les élections se tiennent aux dates prévues. La population de cette localité est prête pour les élections, en vue de renouveler sa confiance au président Touadéra pour ses efforts déployés sur le terrain pour le développement du pays. La population ne veut pas de la transition.
Je reviens d’une mission, j’ai touché la réalité. C’est pourquoi, je demande aux opposants politiques de se rendre dans les provinces pour vérifier ce qui se passe sur le terrain, au lieu de rester à Bangui pour crier inutilement et proposent d’arracher par la force le pouvoir démocratique du président Touadéra.
Je vous remercie