Centrafrique : Quel format pour le prochain dialogue républicain ?

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Bangui, le 27 mars 2021

La République centrafricaine est dans un tournant décisif de son histoire politique qui est toujours émaillées par des crises meurtrières à répétition. Pour pallier à ce triste tableau panoramique, le chef de l’Etat a annoncé une large concertation pour la tenue prochaine d’un dialogue qui pourrait annoncer une nouvelle ère.

Depuis une bonne décennie, la République centrafricaine est malade de sa classe politique en panne de repères. On se souvient que pour résoudre la crise déclenchée par la coalition Séléka en mars 2013 après la chute du régime de François Bozizé marqué par le népotisme, la corruption, le clanisme, le régionalisme, les exécutions sommaires et extrajudiciaires, le Président Faustin Archange Touadéra a opté pour une politique de main tendue même aux mercenaires étrangers dans le but de donner une recette d’apaisement à une population meurtrie par une longue période de guerre civile.

Pour mémoire, les Centrafricains furent transportés dans un avion en direction de Khartoum comme des simples bœufs que l’on mène à l’abattoir sans s’en quérir du format d’une rencontre avec les criminels. Les débats furent houleux et ont accouché dans la douleur un document qui sera paraphé dans ce pays ami et signé le 06 février 2019 dans la capitale centrafricaine sous le nom de l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation en République Centrafricaine (APPR-RCA) entre le gouvernement centrafricain et les quatorze groupes des criminels qui essaimaient dans ce pays comme des abeilles.

Comme les groupes armés n’ont pour seul objectif le partage du pouvoir et l’exploitation illicite des ressources naturelles, très vite cet Accord dit de « dernière chance », est devenu un mort-né. L’espoir des Centrafricains étiolé. Malgré tout, les primes d’assassinat de masse furent accordées aux assassins par des nominations dans les hautes fonctions de l’Etat et dans des institutions républicaines pendant que les vrais loyaux sont rentrés au quartier mis à la disposition de leur famille.

Le gouvernement centrafricain dans le souci de respecter les engagements pris, a tout fait pour satisfaire et respecter les recommandations de cet accords alors que certains groupes armés dont les leaders ne sont que des étrangers ont maintenu leur sadisme et cynisme avec des exactions commises sur les paisibles populations sans défense.

Comme tout le monde sait que la rébellion est un mode d’emploi en Centrafrique, François Bozizé après l’invalidation de sa candidature par la cour suprême a vite compris le mal centrafricain et surtout qu’il est dans la boîte des rebellions depuis son bas âge. Voilà pourquoi, il a créé la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC) et comme ce général d’opérette a une mémoire courte, il n’a pas eu le temps d’analyser le concept de Patriote dont il fait allusion.

Or, si patriotisme signifie amour de sa patrie, comme des Centrafricains ont été massacrés par ce groupe des criminels ? Pour asphyxier l’économie d’un pays dont-on se réclame natif ? En tout le mal est dans son sang.

Au moment où le pays se met progressivement sur les rails de développement, le rouleau compresseur de l’impunité s’ouvre à petit pas avec un dialogue dont la finalité sera une amnistie aux groupes armés sacrifiant au passage les victimes dont certaines ont laissé femmes et enfants dans la nature.

Certes, ce dialogue républicain se tiendra dans la capitale centrafricaine, mais n’oublions pas que rien de bon ne peut sortir du plan de ceux qui ont pris les armes car, qui a bu boira. Le seul dialogue qui pourrait avoir un sens dans ce pays n’est autre celui de la justice où tous les bourreaux doivent répondre de leurs actes devant les tribunaux nationaux et internationaux.

@JLG, 

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