Centrafrique : QUE FAIT EFFECTIVEMENT LA MINUSCA DANS CE PAYS ?

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Bangui, le 23 décembre 20

Depuis le déclenchement de la dernière crise militaro-politique marquée par la formation de la coalition Séléka en majorité formée des sujets musulmans dans la partie septentrionale de la RCA en décembre 2012 et l’régence des mouvements Anti-Balaka formés des sujets se réclamant des chrétiens, en 2014, le climat politique centrafricain n’était plus en odeur de sainteté. Le pays allait frôler de justesse à un génocide. Le Conseil de Sécurité des Nations-Unies a  fait une dépêche des soldats de la paix pour soutenir et stabiliser le pays. Malheureusement, les cris sont de trop.

Le Centrafrique est-il un pays oublié par Dieu et abandonné par les institutions internationales ? Cette question pour banale qu’elle puisse paraître est très significative au regard de la situation que traverse ce pays. On se souvient que la Mission Multidimensionnelle intégrée des Nations-Unies  pour la Stabilisation en République Centrafricaine (Minusca) n’est pas dans ce pays pour un dîner de gala avec les groupes armés sauf les Nations-Unies étaient un cimetière pour le peuple centrafricain.

Cette mission mieux équipée et mieux payée devrait du moins soutenir le gouvernement centrafricain dans la sécurisation des frontières puisque le même Conseil qui les envoie dans ce pays, est encore celui qui fait maintenir l’embargo sur les armes, munitions de guerre et autres matériels à destination de ce pays.

Depuis le retrait du candidat du KNK dans son bunker de Bossangoa, ce dernier s’est livré à des deals avec les groupes armés et les mercenaires qui franchissent les frontières chaque jour sans ce qu’une action de grande envergure soit faite pour limiter cette activité criminelle transfrontalière. Certes cette force de maintien de la paix onusienne n’est pas en Centrafrique pour la guerre, mais du moins, elle devrait protéger les populations civiles de ces envahisseurs dont le plan machiavélique est connu de tous. Cette force qui brille par les actes de condamnation sans arrestation des criminels est désavouée par le commun des Centrafricains.

En principe, elle n’est qu’une force de condamnation sans poursuite judiciaire et c’est le plus grand mal donné au peuple centrafricain qui veut vivre dans la paix et rien d’autre. Chacun doit jouer son rôle. Des mesures coercitives doivent être prises contre les groupes armés et les personnalités politiques réfractaires et pour cela, la Minusca doit pleinement user du mandat robuste qui est le sien pour assurer la protection des populations civiles et mettre un terme à la recrudescence de la violence en République centrafricaine. Or, dans la dernière résolution des Nations-Unies pour le Centrafrique, elle « condamne les activités criminelles transfrontalières, telles que le trafic d’armes, le commerce illicite, l’exploitation illégale et le trafic de ressources naturelles, notamment l’or et les diamants, le braconnage et le trafic d’espèces sauvages, l’utilisation des mercenaires, ainsi que le commerce illicite, l’accumulation déstabilisatrice et le détournement d’armes légères et de petit calibre qui menacent la paix et la stabilité en République centrafricaine.. », or, tout cela n’est que sur papier car, comment comprendre de nos jours au moment où le peuple se prépare à faire entrer le pays dans le concert des grandes nations démocratiques en organisant les élections libres, inclusives, transparentes et crédibles les mercenaires puissent franchir les frontières centrafricaines sans être inquiétés ? Cette force est-elle complice de ces rebelles ? Voudrait-elle longtemps rester dans ce pays puisque le mandat est juteux ? L’histoire nous répondra et donnera raison à nos inquiétudes.

Honte donc à la Minusca qui n’a pas efficacement accompli sa mission face aux rebelles qui veulent déstabiliser et replonger le pays dans le chao. Dans un contexte comme le nôtre, prendre le pouvoir pour le pouvoir sans utiliser les moyens démocratiques est un échec pour la jeune démocratie centrafricaine et la Minusca doit prendre ses responsabilités en sa qualité de facilitateur de l’Accord de Khartoum pour lutter contre cette infiltration des mercenaires en terre centrafricaine.

@JACKO, 

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