Centrafrique : Pourquoi le pouvoir et l’opposition n’émettent pas sur la même longueur d’onde au sujet du processus démocratique et de la paix ?

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Bangui, le 05 November  2021

Il y a quels que jours,  les leaders politiques Martin Ziguelé, Crépin Mboli-Goumba, et ceux de la COD-2020 ont décidé de se retirer de la commission préparatoire du dialogue républicain parce que le président de l’Assemblée Nationale a réactivé  la procédure de la levée de l’immunité des députés Anicet Georges Dologuelé (URCA), Aurélien Simplice Zingas (Kelemba) et Martin Ziguelé (MLPC). Une autre preuve de la chaise vide ? Ou tout simplement vouloir faire dudit dialogue un mort-né comme l’APPR-RCA ?

La question est posée maintenant, il revient au régime de Bangui de ne pas tomber dans ce piège qui semble vouloir se compiler pour mettre en cause la politique du président Touadéra qui considère le dialogue comme l’unique moyen pour la stabilité du pays : « La paix n’a pas de prix, et il n’y a de paix véritable que celle issue d’un dialogue franc entre les filles et fils d’un pays déchiré par des crises interminables comme le nôtre.  Il faut donner une chance à la paix, quelles que soient les atrocités et les injustices subies, les souffrances et les meurtrissures endurées » c’est dans ce contexte qu’au nombre des engagements du Gouvernement, figure la déclaration d’un cessez-le-feu, comme facteur indispensable à la réussite de l’ensemble du processus et à la création d’un climat propice à la paix et à la réconciliation nationale.

Pour sauver ce dialogue, le Président de l’Assemblée Nationale a décidé de retirer sa note : « Cependant, face aux réactions négatives suscitées par ce qui précède, je réaffirme au nom de la Représentation Nationale, mon attachement au processus du Dialogue Républicain et invite chaque fille et fils de notre pays à être lobjectif est le retour à une paix définitive, à la cohésion sociale et au vivre ensemble. Dans lintérêt supérieur de la paix, après avis du Bureau, je décide de retirer la note demandant aux Présidents des groupes parlementaires de faire parvenir au Bureau de lAssemblée nationale les noms de leur représentant devant siéger à la Commission ad hoc »

On se souvient pour mémoire d’histoire que c’est suite à la demande de levée d’immunité de certains députés pour nécessité d’enquête judiciaire, réactualisée par  le président de l’Assemblée Nationale, Simplice Mathieu Sarandji que certains leaders des partis politique d’opposition ont décidé de se retirer du processus alors que nous nous approchons de la tenue effective du Dialogue Républicain. Pour justifier ce retrait, ils ont reproché au bureau de l’Assemblée Nationale la convocation de la Commission ad hoc chargée d’examiner la demande de levée d’immunité parlementaire des quatre honorables députés introduite par le ministre de la Justice, Garde des Sceaux le 09 avril 2021 durant la 6e législature.

Pourquoi la haine et la division du moment où le président Touadéra cherche à éteindre le feu qui calcine le pays depuis plus de huit ans : « Pour donner une chance à la paix, j’ai toujours prêté une oreille plus accueillante à la promesse faite par les leaders des groupes armés de cesser toute action armée sur le territoire national, de rejeter tout complot et toute entreprise visant à déstabiliser les institutions de la République et de cantonner leurs combattants pour le DDRR. C’est en effet pour donner une chance à la paix que je viens vous annoncer ce soir la fin des opérations militaires et de toute action armée sur l’ensemble du territoire national, à compter de ce jour, 15 octobre 2021, à minuit. Bien sûr, ce n’est pas une décision facile à prendre. Mais mon devoir de Père de la Nation, ne voulant qu’aucun fils du pays ne périsse par l’épée des ennemis de la paix, est d’aller chercher la paix, où qu’elle se trouve, même au bout de la terre »

La crise, centrafricaine  n’est pas seulement sécuritaire ; elle est aussi politique ; elle est souvent alimentée par des messages de haine, des manipulations, des désinformations, voire par l’absence de confiance et d’amour réciproques entre les acteurs politiques du pays. Le Dialogue républicain, organisé dans le cadre de la Constitution et des lois de la République, doit aboutir  à l’identification des principaux maux qui gangrènent notre pays et à la décrispation totale de la situation politique sécuritaire du pays.

Le peuple centrafricain attend mesurer la capacité des leaders politiques en général et ceux de l’opposition en particulier à résoudre les questions liées à l’insécurité et au développement  au lieu des querelles stériles qui ne profitent jamais à la population.

@Bienvenu ANDALLA, 

 

 

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