Bangui, le 17 mai 2018
C’est hier Mercredi 16 Mai 2018, que M. Léopold MBOLI FATRANE Ministre des Mines et de Géologie a conféré avec les responsables des Bureaux d’Achats de Diamants et coopératives minières du pays. Au cours de cette rencontre avec les, responsables des entreprises de commercialisation des diamants et Or du pays, le Chef du département des Mines a lancé un avertissement aux patrons de ces structures privées des pierres précieuses qui brillent encore dans les ventes frauduleuse des produits miniers et qui n’observent pas les règles du jeu.
Le Ministre des Mine s Léopold MBOLI FATRANE s’est exprimé en ces termes « Le secteur minier Centrafricain a été suspendu de Kimberley depuis le mois de Mai 2013 suite à la crise que nous avions connue. Depuis la mise en place du Gouvernement issu des élections de 2016, des efforts sont entrepris lesquels ont abouti à la levée partielle de la suspension des exportations du diamant centrafricain. Pour cela cinq (5) de nos villes sont déclarées « zones conformes » et toutes les productions issues de ces zones peuvent être valablement exportées.Malheureusement, force est de constater que depuis le deuxième semestre 2017 jusqu’aujourd’hui, tous les bureaux d’achat qui ont des centres secondaires d’achat en provinces ont d’une manière unilatérale fermé leur centre secondaire d’achat et ceci, en violation des dispositions de l’article 154 alinéa 5 du code minier, du moment où l’administration centrale n’étant pas saisie » a-t-il sommé.
Poursuivant ses propos le membre du Gouvernement n’a pas manqué de indiquer les griefs soulevés par ces bureaux d’achat qui sont entre autres « le manque de produit sur le terrain ; procédures trop longues du Processus de Kimberley à autoriser les exportations ; difficultés liées au rapatriement des fonds après l’exportation ; difficultés liées aux appels de fonds ».
Partant de ce constat, le Ministre MBOLI-FATRANE a souligné que du 25 février au 1er mars 2018, une délégation américaine du Processus de Kimberley avait effectué une mission en Centrafrique et que lors de passage de cette délégation à Berberati, le responsable du collectif des Collecteurs s’est plaint de ce qu’ils disposaient des lots de diamants entre leurs mains, mais les bureaux d’achats avaient fermé leur porte.
« De telles pratiques influent négativement sur les activités de production et de commercialisation de diamant et Or et favorisent la fraude et la contrebande transfrontalière dans les zones minières et je demande avec force aux bureaux d’achat de procéder sans délai à la réouverture des centres secondaires d’achat. A cet effet, je tiens à rappeler aux uns et aux autres d’observer scrupuleusement les dispositions du Code minier et son Décret d’Application qui régissent leurs fonctionnements» a-t-il fait savoir.
Il faudrait préciser qu’au cours de cette rencontre le responsable dudit département a tablé sur les situations des exportations de diamants bruts des bureaux d’achat durant ces trois (3) années et qui se présentent de la manière suivante : année 2016 (6.358,8 3 carats) ; année 2017 (60.345,72 Carats) et année 2018 (1.180,87 Carats).
Cette situation a conduit le membre du Gouvernement à entreprendre d’importantes décisions pour le relèvement de ce secteur minier centrafricain qui demeure encore le véritable poumon de l’économie du pays dans le domaine de la croissance économique.
Selon lui « En ce qui concerne la lenteur dans la validité des exportations, une nouvelle équipe du Monitoring Team du Processus de Kimberley a été mise en place et cette équipe a déjà élaboré un programme d’évacuation des lots de diamants qui sont en attente et le service (SPPK) RCA veille sur ce cas. Les questions liées aux transferts d’argent seront examinés avec le Ministère des Finances et les Banques de la place pour vous apporter un appui dans vos transactions financières internationales » a-t-il- conclu.
Soulignons de passage, qu’au cours de l’année 2018, seulement deux (2) bureaux d’achat ont eu à exporter des diamants bruts sur les dix-sept que compte la RCA.
Cela démontre à outrance qu’il y’a un problème. Le moins que l’on puisse dire, est que pour l’heure, le Ministre MBOLI FATRANE a sommé le DG des Mines de lui faire l’état des lieux de tous les bureaux d’achat de diamants et Or car, selon le Chef dudit département « ceux qui n’ont pas exercé depuis verront leur agrément purement et simplement retiré ». C’est pour dire, il est encore temps que les patrons des entreprises minières se mettent résolument au travail. « Un homme averti en vaut cent » affirme un adage.
Hervé BINAH,