Centrafrique : L’infiltration frauduleuse du sucre échappe-t-elle aux autorités du pays ou une complicité manifeste?

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Bangui, le 28 avril 21

La fin des malheurs du peuple centrafricain n’est pas pour demain à cause du manque de patriotisme de certains fils du pays qui ne cherchent que leurs intérêts au détriment de la volonté populaire. Le plus ridicule est l’infiltration du sucre en terre centrafricaine avec la complicité de certains cadres du ministère du Commerce qui octroient des permis aux opérateurs économiques. Et pour cause ?

La sucrerie d’Afrique (SUCAF), qui est installée en Centrafrique pour la production et la commercialisation du sucre, se confronte de nos jours à une concurrence mafieuse dont les conséquences sont fâcheuses sur  les recettes de l’Etat en termes de revenu fiscal, sur la population à cause de la consommation des produits non homologués, le personnel de SUCAF au risque du chômage.

L’importation frauduleuse du sucre en provenance du Cameroun et autres pays d’Asie par certains opérateurs économiques, qui sont de connivence avec quelques agents du Ministère de Commerce et de l’industrie, en est la cause de cette hémorragie qui doit être arrêtée. De quoi s’agit-il exactement ?

Après la reprise normale de circulation routière sur l’axe Bangui-Garoua-Boulaï suite aux évènements des rebelles de la CPC, certaines personnalités qui brillent dans la mafia avec les opérateurs économiques de la place, s’emploient dans l’importation frauduleuse du sucre à partir du Cameroun voisin pour soumettre la SUCAF/Centrafrique à la fermeture alors qu’elle détiendrait 70%  du quota de sucre à importer.

Selon une source digne de foi du ministère du Commerce,  tout part par la mauvaise foi de l’ancien membre du gouvernement Mahamat Taïb Yacoub et ses proches qui ont trouvé un canal pour se procurer du sucre exonérés par le gouvernement camerounais à destination de ses populations et non pour une quelconque promotion dans la zone CEMAC : « C’est une grande désolation de notre part et une humiliation pour notre Département. Nous avons aussi constaté cette infiltration frauduleuse du sucre en terre centrafricaine. Cependant, il faut signaler que ces papiers qui ont été signés favorisant cette infiltration n’émanent pas de la volonté des cadres du ministère mais de la politique du ministre sortant avec les opérateurs économiques et en complicité avec certains dignitaires de ce pays. Il revient maintenant au ministre Henri-Marie Dondra de mettre un terme à cette pratique qui met en cause le sérieux de notre Département », a affirmé un cadre du ministère de Commerce.

Selon une autre source digne de foi, la société SUCAF/Centrafrique est une société citoyenne qui emploie plus de 1500 Centrafricains sur le site de Ngakobo et à la Direction Générale à Bangui. Ce qui signifie que cette société au regard des taxes qu’elle verse à l’Etat centrafricain devrait être protégée par le gouvernement centrafricain : « Le mal centrafricain provient des Centrafricains eux-mêmes. On se souvient qu’au Cameroun lorsque le pays était menacé de crise alimentaire, le président Paul Biya a décrété une consommation des produits locaux. Ce qui a favorisé l’émergence du Cameroun de nos jours. Par contre dans notre pays, tout ce qui vient de l’extérieur est toujours en or qu’il faut à tout prix tenir pour meilleur. Or, c’est une politique qui met en cause le développement de Centrafrique car, ces opérateurs ne versent absolument rien à l’Etat centrafricain qui perd plus de 50% des recettes », a témoigné une source de la capitale.

Ce qu’il faut relever c’est que, c’est SUCAF qui est la Société autorisée par l’Etat centrafricain à travers un protocole d’accord, qui tarde à être signé par le gouvernement centrafricain pour permettre à cette société citoyenne d’étendre son chiffre d’affaire et augmenter sa capacité de production sur toute l’étendue du territoire national : « Tout le monde connaît le degré de patriotisme du ministre Henri-Marie Dondra qui met en exécution la politique du développement de son pays. Il lui revient maintenant d’élaborer une volonté politique qui ouvrira les portes de la signature du protocole d’accord déposé sur la table du gouvernement qui, pourtant, est le point de décollage de la SUCAF/Centrafrique et surtout de veiller à l’infiltration frauduleuse du sucre en RCA comme il l’a fait avec l’assainissement des Finances. Le Centrafrique n’est pas une poubelle qui accueille tout ce qui vient de l’extérieur et que l’on doit imposer à la consommation des populations », a affirmé une source politique.

Selon une source en provenance des employés, la société SUCAF/Centrafrique est en pleine régression ce qui ne favorise pas le paiement régulier des salaires car, la section commerciale ne parvient pas à faire écouler ses produits suite à la concurrence déloyale sur les marchés centrafricains : « aujourd’hui, nous n’avons  que les larmes comme lot de consolation face à cette pratique qui impacte négativement sur les activités, et que, cela est une perte pour l’Etat car SUCAF n’arrive plus à répondre à ses charges régaliennes. A l’allure où vont les choses, la société risquerait de fermer ses portes et nous mettre en chômage technique alors que la Fonction publique est dans l’impossibilité de nous embaucher ».

Comment comprendre que SUCAF qui exerce ses activités  pour le bonheur des Centrafricains et de ceux qui habitent ce précieux pays, puisse être traitée de la sorte par une bande des criminels économiques qui importent frauduleusement du sucre dans le pays ? Est-ce que le circuit de ces véreux échappe-t-il aux autorités du pays  ou tout simplement une manière de mettre les peaux de bananes sur la politique du régime Touadéra et de son disciple Firmin Ngrébada? Nous savons que plusieurs personnalités au Ministère du commerce qui sont de mèche avec les opérateurs économiques (des grossistes) y baignent énormément dans l’affaire et la liste de ces criminels économiques est connue et la justice fera le reste dans les prochains jours car, avec la politique de Rupture prônée par le Chef de l’Etat, il n’y aura plus de la place pour ceux qui veulent asphyxier l’économie centrafricaine par tous les moyens.

Pour preuve, ces importateurs frauduleux bradent le prix de leurs produits importés (1 sac à 30000F), alors que SUCAF qui paient régulièrement ses impôts et autres taxes à l’Etat n’arrive pas à écouler ses produits sur le marché et vend un sac à 39950 FCFA selon une source d’un grossiste à Bangui. En tout cas, c’est à travers des Sociétés comme SUCAF que l’Etat centrafricain répond à certaines de ses charges. Or, si cette pratique mafieuse perdure, il y aurait de quoi à s’inquiéter du sort des recettes fiscalo-douanières voire celui du personnel de SUCAF qui à majorité, sont des Centrafricains.

Il est également à indiquer que les sucres importés frauduleusement sont vendus sans TVA, ni ISR et c’est un manque à gagner pour l’Etat qui perd mensuellement entre 22 à 50 % des recettes qui devraient renflouer les caisses de l’Etat. Comment une telle perte peut-elle échapper aux autorités du pays  si elles sont vraiment des patriotes « Dondra n’est pas un homme manipulable. Sa réussite c’est qu’il veut le bien-être de ses populations. Ce qui revient à dire que ce dossier sera traité ces prochains jours au conseil des ministres », a témoigné une source des Finances.

Si cette réalité est répandue avec les preuves palpables, le Ministre Dondra doit agir très rapidement pour qu’un terme soit mis à cette pratique qui régresse les caisses de l’Etat : « Nous savons que le Ministre Dondra n’est pas au courant de cette affaire qui est déplorable. SUCAF fait des investissements énormes dans le pays et contribue efficacement au développement économique de la RCA », a déploré un cadre du Ministère de Commerce et de l’Industrie.

On apprendra encore que face aux problèmes auxquels SUCAF se confronte actuellement, la Société brade ses stocks au prix de revient pour remédier aux soucis de salaires du personnel. Le ministre Dondra va garder un silence face aux cris de détresse de ses compatriotes qui travaillent à SUCAF et qui tirent le diable par la queue et courant un risque de perte d’emploi ?

« SUCAF est une société citoyenne et aujourd’hui, l’Etat centrafricain ne daigne de renouveler le protocole d’accord qui devrait lui permettre d’exercer ses activités en toute garantie. Est-ce que le Ministre Dondra peut intervenir dans ce sens pour qu’une solution y soit trouvée ? », S’inquiète-t-il pour sa part, un observateur de la vie sociopolitique du pays.

L’Etat centrafricain respire d’une part économiquement avec les taxes que paie SUCAF. Une partie du chômage est également absorbée par cette société qui mérite d’être soutenue dans ses activités. Si ce problème d’importation frauduleuse du sucre n’est pas réglé à temps, SUCAF serait obligée d’arrêter simplement ses activités à Ngakobo et à Bangui, mettant ainsi en chômage plusieurs responsables de familles. La situation que notre rédaction a eu à investiguer tout autour, est gravissime à tel point que les autorités au niveau de la Présidence de la République et la Primature doivent y trouver une solution rapide.

A suivre !!!

@Hervé BINAH, 

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