Centrafrique : Les rideaux sont tombés sur le séminaire des médias d’information de la République centrafricaine

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Bangui, le 30 octobre 18

Les acteurs du monde des médias de la République centrafricaine, à savoir les journalistes, les représentants du Haut Conseil de la Communication ainsi que ceux du département de la Communication et de l’Information prennent part depuis le 10 octobre dernier, à un séminaire sur les médias d’information de la République centrafricaine, lequel séminaire est organisé par l’Université Normale du Zhejiang, sous l’égide du ministère du Commerce de la Chine.

Ce séminaire, comme nous l’avons évoqué dans un précédent article, est riche en enseignement, car les participants ont eu droit à 15 conférences ainsi que des excursions dans des sites touristiques dans différentes villes de la Chine à l’exemple de Hengdian, du musée de l’histoire urbaine de Shanghai, du patrimoine culturel des régions Wu et Yue à Hangzhou et bien d’autres. Il n’est pas anodin de rappeler les différentes thématiques ayant constitué l’agenda dudit séminaire.

La première journée, c’est-à-dire le 10 octobre, «Les conditions spécifiques de la Chine, la réforme et l’ouverture» était le tout premier thème autour duquel le Pr Zhang Genfu, Vice-président de l’Université Normale du Zhejiang a entretenu les participants. Celui-ci est parti de la généralité sur la Chine, pays de l’Asie de l’Est avec une superficie de 9.600.000 Km2 et une population estimée en 2006, à 1,37 milliards d’habitants répartis entre 56 ethnies, pour aborder le processus de développement reposant sur l’économie, mais aussi et surtout le changement de mentalité. C’est au prix de cette prise de conscience nationale que la Chine a réussi à parfaire son retard sur les autres pays du monde pour ainsi devenir la deuxième puissance économique.

D’autres thématiques comme «La Chine d’aujourd’hui : les masses médias et les changements sociaux», «L’apprentissage du mandarin quotidien», «La comparaison entre les civilisations en Chine et en Afrique», «Les échanges entre les participants au séminaire sur la situation actuelle des médias d’information dans leur pays ont constitué l’activité de la troisième journée», «La culture chinoise actuelle et l’interprétation des programmes télévisés d variétés», «La culture traditionnelle et la Chine contemporaine dans les films chinois», «L’opération des journaux locaux en Chine», «Innovation et développement des médias traditionnels dans le contexte de la convergence des médias», «L’organisation de l’opération de la station de télévision en Chine, l’exemple de la télévision de Jinhua», «L’art de communication de média», «L’organisation et l’opération de l’Agence du journal de Jinhua» qui est un groupe de presse logé dans un immeuble de plus de 15 étages et qui est sa propriété, «Construction de base de cinéma et de télévision : studio de cinéma et de télévision de Hengdian», «L’expérience culturelle : la boxe tai-chi-quan», «La communication sino-africaine de films», «Le développement durable des pays africains et l’échange sino-africaine», «La production du programme télévisé et la transmission internationale de films et de télévision», «Les médias sociaux en Chine et l’application des nouveaux médias», «La gestion et l’opération du secteur des masses médias», «Persévérance et innovation : un aperçu des masses médias en Chine», et enfin, «La formation des journalistes internationaux en Chine» ont été abordées du 11 au 26 octobre dernier.

Ces différentes thématiques ont mis en exergue l’histoire de la Chine, la culture chinoise et la détermination du peuple chinois à écrire une nouvelle page de son histoire. Elles ont aussi mis l’accent sur le rôle des médias durant les différentes étapes du processus de redécollage de la Chine qui, à l’époque, était classée parmi les derniers au monde. La Chine a donc une histoire sociopolitique riche en enseignement, et le séminaire sur les médias d’information de la République centrafricaine se veut une plateforme de transmission de l’expérience chinoise au reste du monde, en notamment la République centrafricaine.

La Chine a par passé, connu des moments de turbulence, mieux elle a connu la guerre sur fond d’occupation japonaise. Mais la détermination et la ténacité du peuple chinois ont permis de renverser la vapeur, et d’engager le pays sur une nouvelle dynamique, celle du développement impulsée depuis quelques années par le Parti Communiste Chinois (PCC). Aujourd’hui, la Chine dispose d’une économie dynamique et prospère, mais toutefois, le pays continue d’être ambitieux, en témoignent les chantiers en exécution sur l’ensemble de son territoire, et notamment dans le domaine du tourisme avec la Tour de la Perle Orientale de Shanghai qui attire autant de visiteurs, et l’inauguration du pont le plus long au monde, soit 55 kilomètre.

Avec une population estimée à 1,37 milliards d’habitants, la Chine compte 30 millions de pauvres dont la situation préoccupe les autorités politiques. Là encore, le gouvernement chinois s’est donné deux ans pour éradiquer la pauvreté. C’est dire que le peuple chinois a démontré aux yeux du monde que sa situation d’il y a quelques années n’était pas une fatalité et a fait preuve d’une capacité de résilience sans pareille.

Nous avons dans un précédent article, déclaré que l’exemple de la Chine doit inspirer la République centrafricaine plonge dans le creux de la vague depuis plusieurs décennies. La pratique politique et la gouvernance ne permettent pas de sortir des sentiers battus et de faire un pas de géant pour essayer de rattraper le retard accusé par rapport à certains pays de la sous-région pour ne pas parler de la Chine. L’élite dirigeante fait preuve d’un déficit de patriotisme criard, doublé d’une moralité douteuse. Les fonds publics ne servent pas le développement du pays, mais plutôt l’enrichissement illicite des gouvernants dans une impunité totale. La lutte contre la corruption et l’impunité ne sont à ce jour qu’un slogan pour des dirigeants politiques moralement pollués et incapables de montrer le bon exemple.

Cette triste réalité nous empêche de réaliser le rêve d’une Centrafrique nouvelle, d’un pays libéré de la prédation et de tout ce qui retarde son développement économique et social. Elle nous empêche également d’imiter d’autres peuples, à l’exemple du peuple chinois dont la détermination et la rigueur au travail font de lui un modèle. En finir avec des dirigeants prédateurs et corrompus est la seule condition pour l’émergence d’une Centrafrique réellement engagée sur la voie de développement, et à travers notamment l’émergence aussi d’un secteur privé qui est également  très développé en Chine.

Pour ce qui est du séminaire sur les médias d’information de la République centrafricaine, il s’est achevé ce lundi 29 octobre.

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