Centrafrique : Le Président Touadéra adopte l’éradication totale des groupes armés comme mot d’ordre

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Bangui, le 03 mars 22

Après avoir rempilé pour un second mandat pour une durée de cinq ans, le Président Touadera s’est fixé comme objectif la restauration de la sécurité sur l’ensemble du territoire national. Une année après sa brillante réélection, le constat fait état d’une certaine accalmie en dépit des cas isolés des poches d’insécurité.

Pour les analystes avisés, le renouvellement de la confiance du peuple centrafricain au Président à travers sa réélection à la magistrature suprême n’a été possible à cause de son bilan sur le plan sécuritaire jugé élogieux. Bien que taxé par certaines personnes malintentionnées de faire profil bas en face des groupes armés, le Président Touadera a démontré sa capacité à éradiquer ces forces du mal sur l’ensemble du territoire centrafricain.

Tel un pédagogue, le Président Touadera n’a pas voulu, dès son accession à la magistrature suprême en 2016 après la période de transition ouvrir des fronts avec les groupes armés lourdement armés en face. Conscient que l’armée centrafricaine se trouvait dans un état de déliquescence totale et croupie sous sanction onusienne du fait de l’embargo qui la vise, le Président a voulu procéder au règlement de cette question de manière méthodique.

C’est dans ce sens qu’il a opté pour la politique de la main tendue pour inviter les leaders des groupes armés afin de chercher ensemble les voies de sortir de crises qui ont sapé les fondements du pays. Avec l’appui de la Communauté internationale et certains partenaires il a pu parapher un Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation en République centrafricaine appelé accord de Khartoum qui était censé concéder le retour de la paix en Centrafrique.

Ainsi au début, cet accord qualifié par plusieurs observateurs comme étant celui de la dernière chance a eu des effets escomptés avec la mise en exécution de l’Unité Spéciale Mixte de Sécurité et du programme du DDRR qui ont permis à tous, le désarmement et l’intégration de certains éléments des groupes armés d’intégrés l’armée nationale, d’autres qui ont choisi la vie civile ont bénéficié des mesures d’accompagnement.

Autant dire que parmi les signataires de cet accord salué par les Centrafricains, certains ont fait preuve de bonne foi en respectant à la lettre ses clauses. C’est le cas du gouvernement et certains groupes armés par contre d’autres qui disposent des agendas cachés n’ont pas tardé de faire un rétropédalage afin de se soustraire de cet accord en multipliant les violations de ce texte à la surprise de ses garants et facilitateurs indignés par cette attitude.

Cependant, il faut rappeler que depuis son accession au pouvoir de l’Etat, tout son effort tend à débarrasser le pays des démons de la haine, de la division, de la destruction, de la violence aveugle.

C’est ainsi qu’il a voulu travailler avec ces groupes armés à bâtir patiemment la paix et la sécurité pour tous, la réconciliation nationale, le vivre ensemble et jeté les bases d’un relèvement économique du  pays.

Ces efforts, soutenus par la communauté internationale, commençaient à porter des fruits.

Malheureusement, le pays a été replongé dans une crise sécuritaire, en décembre 2020.

Rentré clandestinement au pays après plusieurs années d’exil en Ouganda, l’ancien Président François Bozizé a minutieusement conçu et mis en œuvre un plan machiavélique de déstabilisation des institutions de la République, issues des élections démocratiques et transparentes de 2015-2016.

Il a alors créé le 15 décembre 2020, une rébellion dénommée « Coalition des Patriotes pour le Changement » (CPC), par la signature de la déclaration dite de KAMBA KOTA, alors que le peuple se préparait à aller aux élections présidentielle et législatives du 27 décembre 2020.

Cette rébellion, composée à la fois de certains groupes armés signataires de l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation, du 6 février 2019 et de quelques éléments des forces de défense et de sécurité dévoyés, a entrepris la conquête de nombreuses villes de province avant de lancer une attaque simultanée et coordonnée sur la ville de Bangui, le 13 janvier 2021.

Cette guerre devenue protéiforme dont la finalité était d’interrompre le processus électoral, le reversement des institutions légitimes et l’instauration d’une transition politique à des fins égoïstes, a semé la désolation dans les foyers et a provoqué une crise humanitaire.

Alors, devant la gravité des crimes commis par la CPC sur les populations civiles innocentes et les humanitaires, et vu que les règles d’engagement de la Minusca ne lui permettraient pas de contrer les assauts meurtriers de la rébellion, le Président Touadera a fait usage du droit que lui confère la Constitution, en recourant aux accords de coopération militaire et de défense en vigueur pour rétablir la légitimité constitutionnelle, assurer la sécurité de la population et protéger l’intégrité du territoire national.

C’est ainsi que les Forces Armées Centrafricaines, appuyées par les forces alliées russes et rwandaises, ont pu repousser les assauts de la CPC et reconquérir une bonne partie du territoire national.

Après la décision de décréter un cessez-le-feu unilatéral en prélude au dialogue républicain qu’il que le Président Touadera a initié, il y a des cas isolés des violences perpétrées par certains éléments appartenant à la rébellion de la CPC qui se cachent dans la brousse. Mais comme le Président a toujours réitéré dans ses déclarations, il fera de son mieux pour éradiquer ces groupes armés sur l’ensemble du territoire national. Avec ce mot d’ordre, il va sans dire que les Centrafricains pourraient souffler un nouvel air d’ici la fin de cette année.

@Hervé BINAH

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