CENTRAFRIQUE : LE PRESIDENT TOUADERA A INTERET A VALORISER SA POLITIQUE DE RUPTURE

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Bangui, le 21 avr. 21

La bonne gouvernance du  second mandat du président Touadéra doit être une priorité des priorités pour le relèvement de Centrafrique selon les clauses du Forum de Bangui et le projet de société qui a été à l’origine de sa victoire dès le premier tour de l’élection présidentielle du 27 décembre 2020.

Depuis l’avènement du multipartisme suite au discours de la Baule, tous les Présidents qui se sont succédé en République centrafricaine peinent à parachever leurs seconds mandats à cause de la mauvaise gouvernance dominée par le tribalisme, la corruption le clientélisme, le régionalisme et les détournements des derniers publics. C’est le cas pour Patassé qui, bien qu’élu démocratiquement par un peuple souverain et réélu n’a pas pu terminer son second mandat. Il a été emporté par la rébellion menée par le putschiste multirécidiviste François Bozizé qui à son tour, a connu le même sort que son prédécesseur. Les mêmes causes produisant les mêmes effets.

Le moins que l’on puisse dire est que les causes de ces fins brusques sont à chercher dans les entourages de ces dirigeants de l’époque dont la plupart des membres sont des véritables taupes au service des ennemis.

Que n’avait-on pas vu sous Patassé le clan Jean-Serge Wafio qui fournissait en temps réels des informations à son parent qui était à la rébellion ou un certain Firmin Feïndiro, un membre influent de la « Bozizie » mais qui aidait la Séléka dans sa campagne pour la conquête du pouvoir par le coup d’Etat du 24 mars 2013 ? Véritable politique de traitrise mise sur pied en Centrafrique qui doit donner les bases de réflexion à Touadéra.

Pour ainsi dire que les seconds mandats en Centrafrique au regard des expériences, ne sont pas du tout une partie de gala ou un jeu à la bille pour les enfants de chœur. A la différence de ses prédécesseurs, l’actuel Président de la République Faustin-Archange Touadéra a l’avantage d’être aimé par son peuple qui le perçoit comme celui qui peut véritablement faire mieux que les différents dirigeants centrafricains. D’abord son élection a été un évènement inédit du fait de l’engouement de cette population autour de sa candidature, ensuite sa brillante réélection pour le second mandat perçue comme le résultat de ses actions tangibles lors du premier mandat.

Cependant il y a lieu de savoir que ce second mandat sera sûrement parsemé de beaucoup d’embuches que l’actuel locataire du Palais de la Renaissance doit éviter au maximum afin de réussir avec brio ce quinquennat. Tout comme ses prédécesseurs, Touadéra ne semble pas mesurer le danger qui le guette en négligeant certains aspects de son système qui est vraiment miné.

Ce n’est un secret de polichinelle que depuis son accession à la magistrature suprême de l’Etat, Touadéra n’a pas encore mis en place son système propre à lui au niveau de l’administration hormis son petit entourage et le gouvernement dont il à la mainmise.

D’abord il n’a pas pu faire les mouvements au sein de toutes les ambassades de la RCA à l’extérieur tout en ignorant que ceux qui étaient nommés à ces postes dans ces ambassades ne lui sont pas favorables. Du coup, ils peuvent constituer des relais pour les plans macabres de ses ennemis.

Pareillement pour certaines directions générales des sociétés d’Etat et société parapubliques dont les directeurs généraux ne sont pas acquis à sa cause voire certains départements ministériels infectés par des brebis galeuses qui donnent du fil à retorde au bon fonctionnement des services de l’Etat. Pourquoi ne pas renverser la vapeur ?

Même si Touadéra, une fois élu devient le Président de tout le monde, la tradition voudrait qu’on ne  gouverne qu’avec les siens. Ceci pour la mise en œuvre effective de la vision politique du Président de la République quand on sait qu’il y a beaucoup de sabotage au niveau de certains services de l’Etat. Dès lors, le Président doit rompre avec le laxisme et le laisser-aller qui ont été à l’origine du dysfonctionnement de la gestion de son régime.

Ceci étant dit, pour ce second mandat qui s’amorce déjà très riche en application des clauses du Forum de Bangui, il est donc temps pour le Président de faire un grand ménage au sein de l’administration centrafricaine s’il veut réussir le pari de parachever son mandat sans encombre. Car l’expérience a montré que certains cadres et agents de l’Etat qui ne sont pas du même bord politique que les Présidents sont des terreaux fertiles pour la déstabilisation du pays. Touadéra doit prendre en compte cet aspect des choses pour éviter tout désagrément qui lui coûtera cher et surtout pour son régime qui est une émanation  populaire.

@Bienvenu ANDALLA, 

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