Centrafrique : Le peuple commémore la mémoire de son président fondateur Barthélémy Boganda déporté par le colon blanc

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Bangui, le 29 mars 2021

Il y a dans la conscience des peuples, la reconnaissance des bonnes actions qui restent toujours gravées dans nos consciences même quand la mort nous attire brutalement dans son monde ou lorsqu’on fait un théâtre sur la déportation des patriotes. Le cas de Barthélémy Boganda est une illustration pour le continent africain en général et de la République centrafricaine en particulier.

Le 29 mars 1959 le président de l’Afrique Equatoriale Française (AEF) et fondateur de l’Oubangui-Chari (République centrafricaine) Barthélémy Boganda quittait brutalement ce monde à la veille des indépendances sans toutefois achever son œuvre de panafricanisme à outrance. Sa disparition laisse un vide politique en Afrique et en Centrafrique de nos jours au point où les Centrafricains n’ont que des mauvais souvenirs de sa mort tragique que certains affirment à tort ou à raison que sa mort n’est qu’une mise en scène par la métropole dans le but de faire taire les revendications pour la libération totale du continent africain qui peine encore à sortir du joug du colonialisme. La mort de Boganda, une véritable malédiction de l’homme blanc esclave des ressources naturelles de ce pays jusqu’à l’éternité.

La nature a horreur de la vérité. On se souvient que dans les années 84 et 85, les Européens avaient décidé de  se partager le continent africain pour des raisons impérialistes. Autrefois la mainmise sur ce continent a été à l’origine de la création des Etats-Unis d’Amérique qui peuvent remercier de nos jours, les vaillants fils africains qui ont été vendus au prix du sucre et du sel pour aller développer dans la douleur des vastes champs américains. Le continent africain avait ainsi perdu son hégémonie et son autonomie face à ces prédateurs socioéconomiques qui se présentent de nos jours comme des « Bienfaiteurs », ou des donneurs de leçons du plus haut de la tribune des Nations-Unies faisant croire que l’Afrique n’est qu’ « un continent de la merde ».

Certes, les Africains n’ont jamais cherché à comprendre le sens de la mort des pères de ce continent. Barthélémy Boganda a donné sa vie comme Jésus pour l’amour de sa patrie au moment où l’homme blanc ne faisait que piller les ressources du pays, acheter les Centrafricains pour en faire des esclaves, opprimé un peuple entier et mettre en péril le développement du pays.

Survient alors un homme, un patriote à la volonté politique de faire du Centrafrique la Suisse africaine avec cinq verbes qui sont encore inscrits dans les agendas politiques du Centrafrique. Or, s’il avait été présent aux clauses de la déclaration des indépendances, le Centrafrique ne serait pas de nos jours la poubelle française : « Boganda avait une vision panafricaniste et cela faisait trembler la France et toutes les forces alliées de la deuxième guerre mondiale. Son idée de former l’Afrique Equatoriale Française (AEF) et se mettre à sa tête était une annonce significative de l’unité africaine. Sa mort n’était pas accidentelle comme on nous affirme de nos jours. C’est un montage de toute pièce par le colon », a témoigné une source politique.

Aujourd’hui, les différents régimes qui se sont succédé en Centrafrique après la mort de Barthélémy n’ont été que des simples des poltrons à la solde de la métropole. On ne parle que des dépôts des gerbes à Bobangui sur une tombe imaginaire sans toutefois lancer des requêtes sur le genre de mort du président Boganda et les circonstances de sa disparition et non de sa mort puisque Boganda n’est pas mort le 29 mars.

Sous d’autres cieux, certains ont demandé les comptes à leur métropole. Mais en Centrafrique, les politologues n’ont jamais cherché à organiser une Conférence Nationale Souveraine pour statuer sur les raisons de cette haine viscérale vis-à-vis d’un homme qui n’a pas seulement une vision pour le Centrafrique mais pour tout le continent noir, berceau de l’humanité.

Les Centrafricains approuvent l’idée selon laquelle l’Afrique est un continent anhistorique selon l’expression de Hegel. La question posée est de savoir qu’est-ce que l’histoire ? Pour y répondre on doit commencer par poser les bases de la gestion satanique de la mort de Boganda. Un homme a fait l’histoire sans que l’histoire n’en témoigne de lui sur cette terre des vivants.

Pour la prochaine célébration du 29 mars 2022, les princes de ce pays et surtout le futur ministre de la Culture et le ministère de l’Education nationale sur toutes ses branches doivent organiser les tables rondes pour instruire la jeunesse sur les circonstances de cette disparition et surtout vulgariser sa politique de ses cinq verbes. Il n’est plus question de décréter la journée fériée sans savoir les mobiles. On se rassemble à Bobangui, on se moque d’une terre creusée injustement baptisée « la tombe de Boganda » et après les agapes et on recommence un autre cycle. Le temps est donné à la vérité sur la mort ou déportation de ce digne fils africain.

Cela fait partie aussi de la « Rupture », prônée : « Selon nos grands-pères, après le crash, des blancs qui sont arrivés avec les cercueils leur ont interdit l’accès. Ils n’ont pas vu les corps ni aidé les militaires blancs à  les extraire et mettre dans les cercueils. Comment peut-on expliquer qu’après un  crash d’avion un Nord Atlas se transforme en DC3 ? Nos anciens nous ont caché la vérité. Le jour où on tentera de faire les tests d’ADN au mausolée de Bobangui, il y aura la troisième guerre mondialele jour où la vérité sortira, les Centrafricains agiront comme le peuple libyen sur la mort du colonel Kadhafi » a affirme une source.

@Herman THEMONA, 

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